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Les pensées célèbres, celles de la Vagabonde de la Poésie, les pensées Momoriciennes et les vôtres si le coeur vous en dit

Ne suis pas plus belle et romantique, que la massive cathédrale Notre Dame ?.

Bonjour mes enfants,

Il y a bien longtemps que je n’ai pas vu âmes qui vivent, parfois des marcheurs jettent un œil furtif vers moi, je les entends prononcer au loin ces quelques mots : « Oh ! qu’elle est jolie cette petite église posée aux flancs de ces murailles !.»
Oui, je suis charmante n’est-ce pas, pourtant mon ossature aux murs lézardés, aux portes absentes, au clocher sans cloches ni couverture mériterait qu’une main généreuse s’attarde un peu sur moi.
Je suis une des préférées du monde Saint d’ici, pour ma simplicité misérable, je suis devenue ainsi au fil du temps qui passe, avant que je trépasse.
Abandonnée ?... c’est ce que vous croyez, car souvent animée par un chœur où chantent mille cœurs, éclairée sous un ciel pur d'esprits qui flattent de louanges les anges qui planent au-dessus de mon grand perchoir.
L’hôtel qui se dresse fièrement sous la voûte silencieuse étoilée, accueillera toujours une pluie de poussières égarées.
Abandonnée ?...c’est ce que vous pensez ?...c’est ce que vous croyez!. 83C3BDEE-EABD-4726-ABB4-61DDA8B3FB25.jpeg
 
Le poète.

La valeur littéraire d’un poète ne repose pas sur le nombre conséquent de ses écrits, mais au contraire sur le concentré de l’œuvre résolument tournée vers l’unique obsession qu’il a de l’image gravée par sa plume lui servant de pinceau. Le contenu sonore doit cadencer un style naturel où cohabitent la forme et la beauté, il sert d’encensoir aux mots qui subliment ses phrases sculpturales. Sur un tableau au relief harmonieux à la redoutable teneur créative, son sens profond du détail coloré peint par petites touches successives, fait de lui un artiste à l’esprit unique libéré de toutes les lourdeurs liées aux vilénies et bassesses triviales du monde qui l’entourent et qu’il tente de fuir l’espace d’un moment.
 
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6003735A-BECF-4102-8B63-A9C60B0467AB.jpeg Afficher la pièce jointe 39082 Afficher la pièce jointe 39082 Le quercy avant la révolution avait de très larges épaules, vous pourrez en juger par vous même, j’ai retrouvé la carte qui l’atteste, ainsi vous pourrez la consulter.
Je vais vous parler des Igues!.
Non pas de meszigues ou de teszigues, ou de cesigues, ou encore de Hugues Mézy, des Igues tout simplement.
Si vous vous promenez un jour dans la forêt de la braunhie faites attention où vous posez vos pieds, la marche risque d’être très haute!.
On a l’habitude d’entendre parler, du gouffre de Padirac, à juste titre c’est le plus grand, le plus beau, et surtout le plus accessible pour les touristes.
Mais le Quercy est truffé de ce type de gouffre appelé Igues.
Le plus proche de Figeac se trouve dans le secteur de Montbrun.
À une encablure des source la Diège, se trouve le trou de Gargantua, vous savez le fameux Gargantua à l’appétit gargantuesque du poète François Rabelais.
Notre promenade commence à trois kilomètres de Villeneuve sur les chemins bucoliques où jadis le géant Gargantua rôdait.

Nous sommes donc toujours en zone quercynoise, il y a quelques millions d’années la plage de sable fin se trouvait à Peyrusse le Roc!.

Voici la légende de Gargantua:

Cette créature à l’immense stature avait un appétit incroyable, j’allais dire d’ogre pour employer une image bien connue, mais c’était bien plus que cela, imaginez plutôt, il dévorait soixante moutons pour son repas si l’on en croit la légende, on lui attribue un trou ou une doline à quelques centaines de mètres de Salles-Courbatiès.
Gargantua était un géant pas comme on a l’habitude d’en voir aujourd’hui à Figeac, bien sûr que non !…Gargantua était bien plus grand que cela : Il était gigantesque, à l’époque de sa folle jeunesse il se baladait à grandes foulées, et il arpentait le sud de la France, en sautant de causses en causses, par dessus les rivières et les lacs, qui n’étaient pour lui que des petits ruisseaux ou de vulgaires flaques d’eau.
Dans notre région un jour il s’arrêtât au bord de la source de la Diège, pour s’y désaltérer, il était prêt à tarir la source, quand il observa d’un regard intéressé tous les moulins qui se succédaient le long du charmant ruisseau.
Après réflexion il se dit que la terre de ce petit secteur devait être fructueuse. Pas de doute elle fournit du blé en abondance, le nombre plus que conséquent de meuniers en est l’évidente preuve. Les paysans d’antan comme ceux d’aujourd’hui étaient très attachés à leur arpent de terre, et les géants , croyez-moi, ne faisait pas exception à cette règle bien établie.
Gargantua s’interroge soudain comme il a rarement l’habitude de le faire, et pense qu’il serait plus que judicieux de ramener une bonne poignée de terre en échantillon à ses congénères, c’est ce qu’il fait sur le champ, il creuse délicatement un coin de terre à portée de bras puis met la précieuse marchandise dans la poche de son pantalon, heureux de cette idée géniale sourire aux lèvres il se remet en route.
Mais vous savez comment étaient les jeunes en ce temps là, un peu comme le style négligé de Jésus, tête en l’air, aux cheuveux longs, la barbe abondante, un gros joint à la bouche, c’était l’allure du parfait géant dans sa juvénilité exacerbée, et cette image lui collait à ravir à la peau, en se baladant par monts et par vaux, comble de l’élégance il avait déchiré et troué tous ses vêtements. Aussi, dans la foulée après quelques pas de géant, la poignée de terre se répandit en un immense tas sur le sol.
Bien entendu il ne s’en est aperçu que bien plus tard, et dépourvu de GPS il s’est sans se démonter un instant remis à courir entre le Ségala et le Lévezou.
Les gens du pays, ne l’apercevant plus sont sortis timidement de leur cachette et ont découvert l’immense cavité, puis le non moins immense tas de terre compactée!.
Voilà pourquoi les gens du coin, appellent ce trou qui deviendra un jour une igue, puis un gouffre, le trou de Gargantua, et l’immense tumulus de Salles-Courbatiès est la résultante de la poignée de terre, échappée de la poche trouée du géant rabelaisien!.

Non loin des sources se trouve une croix érigée afin d’empêcher par les prières l’arrivée du terrible phylloxera qui ravagea les vignes à la fin du 19 ème siècle.

Retour vers la source, un petit poème de ma composition pour illustrer cette légende.

L’onde miroitante éblouit mon regard,
noyé sous une pluie d’étoiles fugitives
elle est le pur reflet du ciel le long du Gard,
où plongent mes pensées aux soifs primitives.

Rivière charmeuse tu coules à contresens,
emporté par le flot, je ne suis qu’un ballot,
secoué par l’écume ruisselant de non-sens,
sous l’espace fuyant je vis ton trémolo.

Source naturelle tu sais lisser la faille,
percer la roche dure, sculpter la paroi
d’un monde souterrain fruit de tes entrailles,
plus loin, tu bénis la haute vallée des rois.

Le royaume des ombres aux lueurs sombres,
soude sur sa voûte les larmes de pierres,
concrétions austères où mon âme sombre
près du lac mystique au cœur de Saint-Pierre.

Un petit poème de ma composition pour accompagner ce petit retour vers la source.

La source de landenouse dans le secteur de Cadrieu une vidéo intéressante à la fin du petit reportage photographique. 9D16F233-3C7B-42FB-B466-A2CC8C217EAE.png
 
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Je vois que vous aimez la voix qui parle des voies!.

Le passage à niveau et la guérite de mon enfance.

Mon père a exercé un temps le métier de veilleur de nuit qu’il jumelait avec le travail à la ferme.
Je l’accompagnais parfois et j’ai connu les différentes barrières et guérites entre la Madeleine et Cajarc.
Le métier n’était pas reposant même si à cette époque à la fin des années cinquante les voitures ne provoquaient pas de bouchon dans le secteur rocailleux où il exerçait sa fonction.
Muni de sa gamelle bien remplie pour l’occasion réveillon oblige, on passait donc la nuit, dans ce petit abris très sobre, équipé d’un simple bureau d’une chaise et d’un petit poêle à bois, qui n’avait aucun mal à réchauffer l’atmosphère instantanément et à la rendre très agréable pour ne pas dire confortable!.
Il faut savoir que le froid dans notre région prenait des proportions parfois très inquiétantes.
En février 1956 la température moyenne a oscillé entre moins quinze et moins vingt huit degrés et cela tout le mois.
Parfois quelques bêtes sauvages affamées venaient déranger cette apparente quiétude pour m’éveiller un moment, c’était alors un fracas de branches piétinées qui dérangeait la nuit, mon père se précipitait alors sur un vieux fusil pour essayer d’éliminer un de ces intrus!.
Les hordes de sangliers aux pures souches Quercynoises ne manquaient pas à cette époque!.
Était-ce une compagnie des chemins de fer français?.
À ma question pourquoi papa tu veux tuer ces animaux, il répondait :
Ils risquent de faire dérailler un train, et cela va nous permettre de manger pendant un bon moment, les temps étaient difficiles pendant les trente glorieuses, croyez-moi!.
Mais revenons à notre petite guérite et parlons du travail de nuit du veilleur.
Les horaires des trains de marchandises étaient inscrits sur un petit carnet, et la barrière à manivelle n’était levée que lorsqu’une voiture se présentait en klaxonnant brièvement le plus souvent.
La nuit était donc calme côté route, cependant le trafic marchandises et ses convois avec des rames pouvant atteindre mille huit cent tonnes se succédaient à un rythme infernal !.
Mon père était muni de gros pétards qu’il pouvait fixer sur un rail et qui étaient censés arrêter le train en cas de problème majeur, il n’était pas rare en effet que dans le secteur de Toirac à Montbrun qu’un énorme rocher dans un bruit d’enfer stoppe le calme serein de la nuit et tombe sur la voie, par un système ingénieux téléphonique les veilleurs se prévenaient et installaient le dispositif d’arrêt avant que la bête noire ne se présente toute vapeur dehors.
Quelquefois les essieux chauffaient au point de devenir rouge saillants, le garde téléphonait alors à la gare de Cajarc pour signaler le grave problème.
Cela lui permettait au passage si je puis dire d’arrondir un peu plus sa fin de mois, car une prime était versée pour récompenser cet acte de conscience hautement professionnelle.
La nuit était longue et chaque passage du monstre noir dans un grondement sourd provoquait un tremblement de terre de magnitude huit à neuf qui me réveillait, Ripette ajoutait à l’ambiance sombre un harmonieux coup de sifflet à l’entrée et à la sortie du tunnel, heureusement je n’avais aucun mal à me rendormir bercé par le calme qui revenait tranquillement et qui contrastait avec le grincement sinistre de cette ferraille emballée, j’étais installé j’ai oublié de vous dire sur le bureau qui faisait office pour la circonstance de couche particulièrement douillette !.
Je me souviens d’avoir aidé mon père à relever les immenses bras des barrières avec les manivelles qui me paraissaient tout simplement démesurées, fier de cet exploit !.
Ainsi arrivait le jour, je me suis par contre toujours demandé, si le garde barrière de Capdenac Gare avait le même salaire que celui de la vallée de la Diège après la mine sur le chemin empierré qui mène à Lieucamp ?.
Le premier avait un travail très important par rapport au trafic intense du rail et de la route et l’autre ne voyait passer qu’un tombereau tiré par des bœufs une fois toutes les vingt quatre heures!....sourires 161B57DA-CE98-40CB-8817-784F742C4892.jpeg E525A5D0-53E2-4F43-B14C-ECDCBF54E5F7.jpeg 5E4A531F-207F-485D-A316-3C2692079778.jpeg
 
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Le début de ma vie, au bord du Lot au port de la Madeleine.

Je vais essayer de vous brosser un tableau en quelques lignes de ce que fut mon début de vie au port de la Madeleine dans les années cinquante en bordure du Lot et cela même si vous en avez rien à faire !.
Cela n’a rien avoir avec la Madeleine de Proust pour vous aiguiller ainsi nous gagnerons du temps !
Pour ceux qui par hasard ne me lisent pas et qui tombent sur ces lignes guidées par je ne sais quel instinct je vais vous résumer l’histoire de ce lieu qui comme l’écriture qu’enfante mon crayon ne paît pas de mine, mais qui par magie sait dévoiler son âme à celui qui tente de s’y intéresser.
Le port fluvial en effet a été le témoin privilégié de nombreux passages depuis l’Antiquité.
Des Romains au temps de la guerre des gaules, jusqu’à moi l’eau pourrait nous chanter tout ce que son miroir à pu absorber puis refléter pendant ces longs siècles.
C’est pour vous éviter une démarche compliquée vers cet élément limpide qui n’aura pas forcément envie de vous livrer ses secrets, que je vais en bon riverain qui se respecte vous rapporter ses mots.
La voie romaine débouchait au pied du débarcadère, ce fut donc un passage obligé pour tous les illustres personnages qui voyageaient, et contrairement à ce que l’on pense nos aïeux passaient beaucoup de temps sur les chemins caillouteux de France et de Navarre.
Cela me conduit inévitablement à commencer par le premier que relate les livres d’histoire en pays d’Olt.
C’était le célèbre et futur Henry IV roi de Navarre, nous étions vous n’allez pas me croire en période agitée et notre bon roi henry ne traînât pas longtemps dans les parages, on raconte cependant qu’il s’arrêtât un moment au passage pour se reposer et sûrement pour déguster une bonne poule au pot, cette dernière précision vous la devait à votre serviteur qui par moment a un peu d’imagination.
Puis par ordre de la chronologie ce fut au tour de Louis XI qui avait entendu parler des fameux miracles de Rocamadour, l’histoire ne nous dit pas si face à sa majesté la vierge noire à exaucer ses demandes ce jour là, pour les plus férus qui souhaitent approfondir ce pèlerinage royal, je donnerai des renseignements plus précis sur cette journée exceptionnelle.
Ce fut ensuite le tour de Louis XIII en compagnie de Richelieu, les notables de la région s’en furent l’accueillir rapporte le responsable de la dépêche du midi de l’époque au port de la Madeleine. C’est là, que les discours de bienvenu furent prononcés, il ne fallait pas froisser les clans, religieux et bourgeois du pays, étaient tous là vous vous en doutez !
Un d’entre-eux un nommé Paillasse, remarqua que Richelieu lorgnait longuement en direction de la place forte d’Uxcellodunum, dès lors la décision de désarmer la place fut prise !
Les pauvres habitants de Capdenac le Haut ont dû obstruer la fontaine de Jules César.
Une brave centenaire au début des années soixante, nous disait : "le roi a dormi chez-vous". Même si je n’ai pu malgré mes recherches confirmer ses dires, il plane quand même une certaine certitude à ce sujet.
Son départ du port fut un triomphe une double haie d’honneur jusqu’au village Saint était présente, avec des Vives le Roi retentissants qui gravèrent de leur empreintes les roches les plus dures du Quercy.
Mais je m’égare revenons au vingtième siècle au début des années cinquante retrouver le port à peu près comme nous le connaissons aujourd’hui.
Je suis le quatrième enfant de la famille un robuste.
Nous sommes en 1958 j’ai six ans, je vis avec mes pauvres parents et mes trois frères dans une annexe de la bâtisse principale datant du 15 août 1668, sobre il s’agit de l’ancienne écurie du relai des diligences, elle a été transformée sommairement et est composée de deux chambres et d’une cuisine.
Nous dormons à quatre dans le même lit !
Et oui, il faut savoir partager savamment l’étroitesse du lieu et ma foi en période hivernale une agréable chaleur humaine est toujours appréciable!.
Nous disposons, pour vous dire que nous ne sommes quand même pas en situation de pauvreté extrême du chauffage central, il s’agit d’un vieux poêle à bois placé au centre de la maison!.
L’eau abondante nous allons la chercher au puits dans un seau de dix litres, je me souviens de sa chaîne qui se déroulait rapidement durant sa descente, la remontée à la manivelle était beaucoup plus laborieuse !
Dix litres de précieux liquide à tout faire,qui au bout de mes minces phalanges déséquilibré l’ensemble de mon corps surtout quand au dernier instant, il fallait hisser l’ensemble hors de la cavité sombre à l’écho lugubre.
Bien plus tard, vers la fin des années soixante nous nous sommes raccordés au réseau communal pour faire comme tout le monde, bien plus pratique, ce grand pas vers la modernité nous a conduit inévitablement vers l’eau paieras !
Les commodités se trouvaient au coin de la basse-cour. près de la fosse à purin derrière la grange, une porte en bois ajourée nous protégeait des regards indiscrets, quelques pages de vieux journaux bien pratiques étaient accrochés là en permanence, elles nous permettaient d’avoir accès aux anciennes nouvelles, en période hivernale le froid saisissait mes tendres fesses, l’été une multitude de mouches voletaient autour du trou béant aux effluves très caractéristiques, parfois une d’entre-elles s’aventurait au point d’explorer ma plus tendre intimité en me chatouillant !
Ma mère en grande courageuse, n’hésitait pas à braver toutes les conditions climatiques, une fois par semaine munie de sa planche en bois inclinée à laver le linge et d’un bloc de savon de Marseille, nantie de gestes ancestraux calculés savonnait puis frottait nos précieux vêtements les frappait en cadence pour enfin les rincer avant des les essorer. Une brouette en bois bien pratique attendait patiemment le précieux chargement, suis-je l’inventeur de la multi-traction ?
La remontée n’était pas des plus aisée même si avec le temps une trace indiquait la voie à suivre absolument.
Je me souviens de l’avoir aidée en me mettant derrière elle, et en la poussant avec toute la force de ma faiblesse !
Ma grand mère paternelle habitait la maison de maître attenante à la notre c’était la patronne des lieux, elle savait nous le faire comprendre, elle était cependant gentille avec nous tout en jonglant avec son caractère étrangement espiègle.
Une grande cheminée trônait à ses pieds deux tisons de bois qui se touchaient à peine lui permettait de se chauffer, une grande marmite contenant de la soupe était continuellement accrochée sur l’âtre flamboyant!...et elle jetait de temps en temps à l’intérieur de cette réserve parfumée tout ce qui lui tombait sous la main !
C’était une rude à cuire, comme on n’en voit plus, ou peu de nos jours elle passa le terrible mois de février 1958 où les températures ont oscillé entre moins quinze et moins vingt six degrés toute la lune, la porte de sa cuisine ouverte, c’était une très grande pièce au sol cimenté récemment victime de la modernité ambiante du moment, elle avait trouvé ce moyen ingénieux pour éviter que la fumée n’ envahisse la pièce.
Elle montait la nuit venue à l’étage où elle avait sa chambre, munie d’un galet de la rivière qui s’était réchauffé lentement sous la rare cendre, en effet pour éviter la surconsommation de bois en dehors de la cuisson elle avait une technique infaillible !
L’astuce tenait dans l’ art de positionner les bûches qui tête à tête se touchaient à peine !
Mais elle aussi fut victime du progrès qui commençait à germer dans nos campagnes, avec l’arrivée du gaz au début des années soixante elle me lança :"tu vois, comme c’est pratique le gaz Maurice, une allumette et hop c’est de suite chaud, et surtout la nourriture n’a plus goût à fumée !".
Je me souviens de l’avoir souvent entendu dire en patois, ce soir j’ai trois plats au dîner, la soupe chabrot et au lit.
Elle était néanmoins une grande cuisinière elle avait à son actif plusieurs années de restaurant, une toute petite affaire à l’entrée du pont nommée aujourd’hui belle rive.
Et oui il faut souvent vous le savez commencer avec peu de moyen.
Mon grand père était pêcheur d’eau douce professionnel, il louait une concession entre les deux chaussées du Lot construites pour le rendre navigable, il allait vendre sa pêche à Figeac, où les restaurateurs lui faisaient bon accueil !…perches, tanches, cabeaux, anguilles, carpes, gardons, etc remplissaient sa charrette.
Marceline au restaurant les préparait et elle roulait souvent ses clients dans la farine comme les poissons qu’elle leur servait !
" Elle est excellente votre truite madame !"
En réalité il dégustait sans le savoir un bon cabeau fraîchement pêché !
C’était la maîtresse de la basse cours, elle seule s’arrogeait le droit de gérer la volaille de la ferme !
Elle nous conviait à un bon repas à condition qu’on lui capture l’animal désigné par son doigt.
Inutile de vous dire que la bête n’avait aucune possibilité de nous échapper, le ventre creux favorise l’agilité !
Aussitôt attrapé, elle le saignait en nous demandant de le tenir par les pattes, et on voyait la victime se vider de son sang dans une lente agonie.
Sang, qui était récupéré dans une assiette creuse où un savant mélange de persil et d’ail entre autres allait permettre de concocter une excellente sanguette dont elle avait le secret !
L’eau bouillante était déjà prête elle plongeait alors la défunte bestiole à l’intérieur du récipient fumant, et commençait à la plumer.
Une petite demi-heure après s’épanouissaient des parfums aux des effluves divines, à faire frissonner les narines les plus délicates, et qui exaltaient mes sens conquis pour toujours !.
Savait-elle lire ?…de toute évidence pour moi elle faisait semblant !
Elle marmonnait en remuant la tête de droite à gauche, sans jamais prendre le journal à l’envers cependant, il y avait déjà quelques images !
Née, en 1888 je pense qu’elle n’avait pas été à l’école, les enfants des fermes et les filles en particulier, avaient des occupations bien plus importantes aux yeux de leurs parents le travail autour de la ferme primait avant tout, ce n’était pas le moment de s’assoir sur un banc face à un tableau noir !
Cela ne l’empêchait pas d’avoir l’intelligence vive, elle se moquait ouvertement de ma grand mère maternelle en l’imitant dans sa gestuelle, et sa répartie était très aiguisée, le frère de mon père professeur fut le meilleur élève du lycée Champollion.
Les parents de ma mère logeaient dans la maison du mendiant inutile de vous dire que le confort était cruellement absent.
Leurs toilettes se trouvaient au dessus de la rivière une construction digne d’un poilu de la première guerre, ils nourrissaient ainsi la phone et la flore environnante !
Mais peu importe ils étaient près de leur fille, la misère les avait accompagnés toute leur triste vie on s’habitue à tout, n’est-ce pas !
Mon grand père légionnaire nous racontait ce que fut pour lui et ses camarades le calvaire de la guerre 14 18.
Nous avions d’ailleurs souvent droit aux mêmes épisodes, mais peu importe nous buvions ses paroles, et à six ans les horreurs qui succèdent aux horreurs se ressemblent toutes.
La pauvreté nous entourait il faut bien le reconnaître mais cependant on ne pouvait pas dire que l’on était parmis les plus malheureux du pays.
De temps en temps les journaliers passaient nous voir, et pour un maigre repas ou un morceau de pain nous aidaient au travail de la ferme toute la journée.
Ma mère avait le cœur sous la main, un jour elle a préparé une couche de fortune mais confortable pour Carnus le misérable qui dormait habituellement sur une paillasse.
Il avait deux phrases fétiches dites en patois que je vous traduis ici :
Peu importe ce que l’on mange!....tout fait ventre !
Ou, je mange quand il y en a, quand il n’y en a pas je m’en passe !
Pour moi ces deux phrases m’ont aidé à avancer dans mon existence chaotique.
Le lendemain elle lui demande vous avez bien dormi Carnus ?
Traduit du patois…
"Comme un président !"
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