Marianne était triste
Marianne était triste
La république était usée
ridée comme le vert orangé
des feuilles d’automne
froissée par les renoncements
qui semblaient éclore
comme des grappes de glycine
abusée par les bouquets de promesses
qui sentaient la fin de vie
et les mirages insipides
désespérée par les visages
de ses enfants ensanglantés
par des clématites en fleur
assassinée par les mots tordus
enterrée dans les haillons
frauduleux d’une démocratie illusoire
Mais un jour elle renaîtra
comme un crocus étonné
montrant un petit minois
dans l’humus amoureux
des moins que rien
Christian Dumotier