Dernière page de mon roman Momo le clochard.
L’ultime voyage.
Mes chers amis, vous avez sûrement remarqué les soirs des nuits glaciales sans lune l'éclat des étoiles, qui comme par magie semblent se détacher de la voûte céleste, nos idées nos pensées suivent alors leur lumière et deviennent claires et pures.
Seul, face à l’immensité je médite en silence loin des bruits de la vie, aux confins de l’amour.
Un air de liberté m’a toujours guidé dans ce monde agité, aux sombres couleurs d’été.
J’ai cru apercevoir le bonheur, et j’ai humé par instants le parfum des poussières brillantes semées au firmament.
Une d’entre-elles était double, oui je l’ai su très longtemps.
Nous marchions côte à côte ou en gravitation quand soudain un choc brisa notre destin.
Mon frère de route n’était plus près de moi pour m’aider me guider j’étais seul j’avais froid, mais l’espoir restait vif sa présence semblait me suivre pas à pas.
Au seuil de ma vie voilée de pauvreté, sous l’arche du tunnel où je m’abritais, j’ai entendu au loin sonner les clôches de la sérénité.
Immédiatement l’idée d’aller vers le triangle noir de ma plus tendre enfance a envahi mon corps parti dans cette errance.
Je prenais un crayon, deux feuilles de papier une pour mon aimée, l’autre pour Mohamed mon frère de sang.
Sur le premier feuillet j’ai écrit ces mots :
Belle, je t’attendrai patiemment sous les ailes du temps.
Sur l’autre deux mots, comme Momo :
tous frères !.
Je laissais mon vélo unique compagnon de voyage, mais aussi ce portable souillé par la pauvreté d’esprit des hommes qui conduisent et programment ce monde.
Le nez au vent d’hiver, j’ai marché jour et nuit sur les chemins pierreux franchissant les monts chauves, les bois et les prairies , je n’ai croisé personne, personne ne m’a vu.
Au bout de ma souffrance, non loin du gouffre froid, Carafon mon ami, mon dieu, mon roi m’attendait bras ouverts près d’un sentier étroit.