Me voici me voilà, dans la nécropole buissonnante,
Le beau jardin fleuris de pierres marbrées,
Tenant dans ma main la canne tremblante,
Et des photos vieillies dans l'autre main ridée.
Du rameau de chêne s'envole la corneille,
Effrayée et hagard du bruit de mes pas,
Quand lentement je passe près des tombes en veille,
Pour venir saluer une toute dernière fois.
Venu vous remercier pour les moments d'infortunes,
A vos côtés passés et bientôt oubliés,
Vous offrants ces chrysanthèmes en ultimes tribunes,
Avant la réunion qui va bientôt sonner.
Très prochainement une amie commune,
A l’instar de vous passera me chercher,
Me faisant traverser dans sa barque la lagune,
Rivière des morts et repos mérité.