Je t’ai adoubée du sceau de Sappho
Les cyprès se ploient lentement
sous la fraîcheur du vent,
tandis que nous marchons main dans la main
le long du Loir,
le soleil soulève tes paupières,
ta chevelure de jais
effleure par à-coups la fleur de mon visage,
tu es le lys de mon Impudeur,
ô ma Douceur,
toi que j’ai adoubée cette nuit
du sceau de Sappho.
Tu n’étais auparavant à vingt ans
qu’une jeune femme timide,
et tu ne connaissais rien
aux jeux de l’Amour,
si ce n’est les baisers violents
et les attouchements furtifs
de quelques hommes.
Je t’ai appris les rites de l’effeuillage,
les langueurs des caresses,
la beauté de tes seins haut plantés, et
l’hermine de ton pertuis,
après maintes joutes tu as crié, mon Epousée,
la grâce de la Jouissance,
nous avons bu tes blanches noces
puis, tu t’es réfugiée, repue,
et heureuse, contre l’aile de mes bras.
Nous sommes sorties, et face au du monde,
tu m’as lancée, voilà peu, farouche :
- à notre retour,
je te posséderai,
car c’est si beau et si bon !
Sophie Rivière
Les cyprès se ploient lentement
sous la fraîcheur du vent,
tandis que nous marchons main dans la main
le long du Loir,
le soleil soulève tes paupières,
ta chevelure de jais
effleure par à-coups la fleur de mon visage,
tu es le lys de mon Impudeur,
ô ma Douceur,
toi que j’ai adoubée cette nuit
du sceau de Sappho.
Tu n’étais auparavant à vingt ans
qu’une jeune femme timide,
et tu ne connaissais rien
aux jeux de l’Amour,
si ce n’est les baisers violents
et les attouchements furtifs
de quelques hommes.
Je t’ai appris les rites de l’effeuillage,
les langueurs des caresses,
la beauté de tes seins haut plantés, et
l’hermine de ton pertuis,
après maintes joutes tu as crié, mon Epousée,
la grâce de la Jouissance,
nous avons bu tes blanches noces
puis, tu t’es réfugiée, repue,
et heureuse, contre l’aile de mes bras.
Nous sommes sorties, et face au du monde,
tu m’as lancée, voilà peu, farouche :
- à notre retour,
je te posséderai,
car c’est si beau et si bon !
Sophie Rivière