
Parfois le monde nous jette au visage son chaos
Et l’égarement parvient à submerger notre être
L’horizon se déchire et disperse nos mots
On avance cœur serré, cerné par une tempête
Le fracas de la houle et le tonnerre se mêlent
A la proue d’une barque érodée par le sel
On contemple un instant cet abîme orageux
Et nos certitudes sombrent dans l’immensité bleue
Dérivant, si petit dans la paume du cosmos
A cet instant précis on n’est plus qu’un enfant
Seul face au spectacle de la mer en furie
Ayant pour seul allié une boussole qui ment
Heurté par les remous, secoué par les bourrasques,
Agrippé aux cordages sous les gerbes d’embruns,
Glissant sur l’eau salée qui recouvre le pont
Errant dans les méandres d’un brouillard d’incertain
Parfois le monde nous jette au visage son chaos
Par foi on lève les yeux, interrogeant le ciel
Où brille comme un rappel un immuable écho
On s’égare en chemin car les choix s’entremêlent
Éternel pèlerin, nos mains hissent les voiles
Guidant la traversée sous le chant des étoiles.
Ecrit le 3 mars 2020 par Charlotte Dubost