L'hiver, ce vieil entêté, à peine à mis les voiles !
Le printemps trépigne devant le portique des saisons,
Fait son entrée, les bras chargés de bourgeons,
De jeunes pousses grelottantes, de fleurs mi-closes.
Printemps, j'ai hâte que tu reprennes tes marques,
Tes ciseaux de sculpteur, tes pinceaux, ta palette de peintre.
Oups, enfin, le voilà, entre par la grande porte,
Son large sourire illumine le ciel bleuté,
Mais, hélas, ne chasse pas les dernières gelées.
Les oiseaux semblent entrés en transes,
Le merle se fait bien entendre, siffle à tue-tête.
La terre, encore frileuse, lentement se réveille,
Se prépare à mettre sa robe fleurie, ses verts tendres.
Quelques fleurs sauvages des sous-bois
Goûtent aux perles encore glacées de l'aurore.
Les nuits raccourcissent, les jours s'étirent, s'allongent.
Tous attendent un ciel d'azur, des jours baignés de lumière,
Passer, sans trop de peine, de mars à avril,
Avril et toutes ses peines, voir le joli mois de mai,
Voir Monsieur Printemps surgir dans ces atours arc-en-ciel,
Jaune, vert, rouge, rose, et j'en passe,
Toute la palette de couleurs digne d'un tableau, d'un poème,
D'un peintre, à la fois poète, amoureux des beautés
De la nature, de la terre, d'une mystérieuse Muse,
Etre le mois de ses amours.