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Versus

Lithany

Nouveau poète
#1
Je n'ai jamais dit qu'en prose ce que mon coeur porte, car le flot constant des mots, sans barrières, jamais est tout ce que j'ai. Je vis pour écrire, je ne suis que ce que j'écris parce que mes silences ne m'en laissent pas le choix. J'ai souvent rêvé que quelqu'un, une seule personne, un jour pourrait me voir telle que je suis, comprendre mes yeux qui cherchent un infini qui a cessé d'exister le jour ou je les ai ouverts. Je voudrais tout apprendre, et pourtant je ne sais rien. J'entends en moi un cri sans fin, un appel a une révolution ratée, je relève la tête mais il n'y a plus de barricades nulle part sauf autour de mon âme. Et je vois leurs sourires condescendants, ma demi-folie mêlée de démence ne les impressionne guère, mes retranchements forcés les amusent, mon coeur éperdu de solitude joue une fréquence trop basse, une note qui ne transperce que moi. Et alors que mes blessures n'en finissent plus de se rouvrir, je regarde avec envie ce monde qui n'est pas le mien. Je suis l'enfant, celui qui voit les autres jouer derrière une vitre sans tain, et qui se demande pourquoi personne ne peut le voir. Je souris, sans arrêt, regarder le ciel d'été, pour ne pas sombrer dans l'hiver éternel que j'ai créé pour moi, voir la vie en cynique, pour ne pas connaitre le vrai desepoir, aimer le secret pour ne pas avouer que c'est le secret qui m'aime. Je casse ma vitre sans tain, je me fracture les poings pour connaitre le monde, mais les autres enfants ont grandi, et moi, je ne sais rien de la vie, je suis restée l'enfant. J'ai peur, tout le temps, mon cœur se bat dans ma poitrine, personne ne m'a appris, et ces années passées a regarder: je les connais comme moi même, et je ne peux rien dire, juste faire semblant, du mieux que je peux. Je parle, mais les mots ne veulent rien dire: un ramassis de clichés que j'ai glanés, des attitudes que j'ai soigneusement mémorisées, des convenances, et les non-dits d'usage. Et l'enfant se demande souvent si les cicatrices en valaient la peine.