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V I E I L L I R ! La belle affaire !

OLIVIERW

Maître Poète
#1
Les vieux amants

Il marche à petits pas, aidé par ses enfants
Digne, il se recueille devant le cercueil
Une larme perle de ses grands yeux noirs, tombant
Sur sa joue humide, en signe de deuil.

Il n’avait qu’elle, pour seul, tendre et bel amour
Toute sa vie, il a partagé les moments
De peine et de joie, sans trahir au long des jours
Le cœur de son aimée, partie au firmament.

Il est rentré chez lui, perdu et esseulé
Tout son corps est un puits de chagrins, allongé
Sur le lit, attend la mort venir le chercher
Il crie dans la nuit, je vous ai toujours aimé !

Vieillir

Mon corps est un champ de bataille, crevassé
Dévasté par les tourments de la vie, je vois
Dans le miroir du passé, le rêve cassé
Brisé, d’un enfant qui avait en la vie, foi !

Le temps a fait son œuvre, son bel ouvrage
Le mur est lézardé, fissuré de toute part
Il s’écroule au jour qui s’est levé, naufrage
Dans l’océan du destin, au cœur d’un cauchemar.

Je le savais, j’étais prêt, à vivre ce mal
A supporter le poids des ans, un tel fardeau
Et pourtant, j’ai toujours cet instinct animal
De survie, d’espoir, la vie n’est pas un cadeau.

Poème crépusculaire

Quand le noir des tourments tombe sur les cendres
Des jours heureux, surgissent, de funestes cassandres
Prédisant de nauséeux et sombres avenirs
Chassez ces oracles ! Il faut les agonir !

Au crépuscule de la vie, un vent d’antan
Réveille de doux souvenirs, le cœur chantant
Et palpitant, à la vue d’un joli minois
Mais qui se flétri, devant un regard sournois !

Qu’il était beau et grand, cet amour de jeunesse
Elle était pour moi, cette admirable déesse
Son corps divin avait la beauté et la grâce
Arrivant par ses charmes, à briser ma cuirasse !

Ensemble, nous avons parcouru les chemins
Escarpés du destin, toujours, main dans la main
Deux êtres, mais un seul dessein, celui d’aimer
Je n’ai eu pour bonheur, que chérir mon aimée !

Je sais ! La mort me poursuit, depuis des années
Elle attend mon trépas, elle peut me condamner
A voir mourir avant moi, mon unique amour
Mais que peut-elle gagner, je l’aimerai toujours !

Quand le glas sonnera, annonçant mon décès
Que je serai là-haut, savourant ce succès
De n’avoir point trahi, la femme que j’ai eue
On pourra dire, qu’ils furent très amoureux !

Lenteur du temps

Cent ans ! Regardez ce petit vieux assis
Sur son fauteuil en bois, il a l’air si heureux
D’être centenaire, pas de pharmacie
Il a bon pied, bon œil, ce bienheureux !

Il est né dans un temps, où l’on prenait son temps
Ce n’était pas la course, pour aller plus loin
L’hiver venu, on ne pensait pas au printemps
On appréciait la vie, avec son conjoint !

Cent ans ! Que d’années passées, que de jours vécus
Il en a vu, Papy, des vertes et des pas mûres
Il a roulé sa bosse, avec tant d’inconnus
On peut dire, il s’est bâti, une belle armure !

Mon pauvre Monsieur, il a connu la guerre
Ce n’était pas la joie, fallait gagner son pain
Travail manuel, pour éviter la misère
Et on savait boire un coup, avec les copains !

Alors ! Mon petit gars, çà te fait quoi de voir
Ton grand-père, il est fier, content, d’arborer
Sa moustache, il paradait, au moment des foires
A faire le coq, devant les filles adorées !

Ah bien sûr ! Il ne sait pas utiliser
Ces objets connectés, ce progrès virtuel
Il n’est pas moderne, et il a l’air, épuisé
Ce n’est pas grave, Papy, restes naturel !

A quand ce jour

A quand ce jour, au crépuscule de la vie
Je passerais de l’autre côté du miroir
A cet instant fatal, sans aucun préavis
Je dirais au revoir, seul, dans un mouroir !

Je laisserais ce corps malingre et usé
Pour endosser le beau costume lumineux
De l’au-delà, mais il ne faut pas abuser
Un seul pour l’éternité, c’est faramineux !

Aurais-je ce droit à un comité d’accueil
Au collier de fleurs et sois le bienvenu
Au sein des lieux, je jetterais un coup d’œil
Faut que çà plaît Dieu, je t’aurais prévenu !

Amour éthéré

Sur ta tombe, j’ai déposé mes souvenirs
Sans toi, loin de toi, ai-je encore un avenir
Et j’erre comme un hère, qui a l’air si solitaire
Je vis dans le passé, dans ce palais austère.

Je m’accroche à ta voix, je vois ton doux regard
La nuit dans mes pensées, mes cauchemars hagards
Et je crie tel un fou, es-tu là mon amour ?
Pourquoi m’as-tu laissé ? L’espoir a fui ce jour !

Quand le soleil baisse ses paupières dorées
Que la lune se farde, d’un éclat mordoré
Je quitte soudain ce corps, léger comme un zéphyr
Libéré, m’envolant, vers l’empyrée saphir.

Je t’aperçois dans ce halo de lumière
Seule, tu m’attends, assise sur la pierre
Tu ne parles pas, par des mots, mais par l’esprit
Rassures-moi encore, es-tu le Saint-Esprit ?

Tu me prends par la main, vers le jardin divin
Tout est beau, tout est clair, le miel et le vin
Coulent nonchalant, des animaux fabuleux
Nous accompagnent, tout parait miraculeux.

Nous sentons dans nos cœurs, un frais vent éthéré
Il souffle des ardeurs, des plaisirs désirés
Nos bouches gourmandes, se rapprochent enfin
Pour moi, hélas Cupidon, n’est qu’un Séraphin.

Comment, pourquoi t’aimer ? Si je ne peux sentir
Ta peau, te prendre dans mes bras, me convertir
A l’amour céleste, je ne peux consentir

Je préfère revenir, pour ne point te mentir !