Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site web.
Si vous continuez à utiliser ce site, nous supposerons que vous en êtes satisfait.

  • Visiteur, merci de ne pas poster plus de 5 poèmes par jour. Ceci dans le but d'améliorer la visibilité du site.

Une toilette de choix

#1
Elle porte ses seins du dimanche matin
Gardés si joliment en étui de satin
Qu’elle a choisis après avoir fait la promesse
De les sortir l’après-midi à la kermesse.

Elle s’est enhardie d’un lundi cheveux blonds,
Aux mèches effrontées qui taquinent le front,
A la queue de cheval qui tombe sur la nuque
Etonnée d’attirer le regard de l’eunuque.

Ses jambes affinées réservées au mardi
Semblent lui convenir ; évidemment, pardi :
Sa minijupe arrive aux frontières des cuisses
Affolant gendarmes et braves douaniers suisses.

De son derrière, elle doute, le mercredi
Qui part en arrière (c’est elle qui le dit)
Après réflexion, elle emplit sa culotte
De chiffons en pelote et autre camelote…

Jeudi-maquillage, yeux noirs, lèvres de sang,
Elle fond sur le fond de teint brun qui descend,
S’étendant largement jusqu’à son cou gracile
Après avoir scalpé un bouton imbécile.

Le vendredi, ses mains souillées par l’églefin,
A l’odeur appuyée, au poissonneux parfum,
Dans un bain d’eau de fleur d’oranger sont plongées
Sans souci des heures qui seront prolongées.

Samedi, sa taille est enserrée, comprimée
Dans un étroit corset qui la rend déprimée…
S’appuient sur une fine aiguille ses talons
Pour galber le mollet qui plaît aux étalons.

Elle s’est apprêtée du lundi au dimanche
En pensant avoir tous les atouts dans sa manche
Pour qu’un zozo soumis au coup tordu du rut
Tire avec son fusil dans le plein cœur du but.