Une fable inédite
Amis lecteurs, je souhaite vous conter ma dernière aventure…
Assis au bord d’une fontaine, je me laissais bercer par sa fraîcheur vivifiante, l’esprit déjà bien loin.
Près de moi, un lapin jouait avec une tortue, un renard parlait à un corbeau, une colonne de fourmis transportait avec mille précautions un ancien et fragile feuillet jauni par le temps, l’allure lente m’a permis de mémoriser chaque mot, je vous les transmets tels quels.
Je vous envoie un peu de ma nature
En toute amitié, sans la moindre armure
Là où je suis, je n’en ai nul besoin
Une fable inédite pour vos bons soins
Jean.
L’escargot et l’étourneau
Après l’ondée, l’escargot sortit avide d’aventure.
Trop heureux, il se hâta, pressant sa nature.
Tout à sa joie de liberté, il ne prit garde au danger.
Un étourneau s’approcha trouvant là de quoi manger.
Je suis désolé Gastéropode, et je vous demande pardon.
Je vous prie de m’offrir de votre corps le précieux don.
Depuis longtemps, mon estomac s’étire vers mon talon.
En échange, vous resterez le héros de future conversation.
Halte-là ! Oiseau persiffleur ! Dans ma belle carapace,
S’étale une encyclopédie qui prend toute la place.
Elle contient bien des livres de chimie traitant du poison.
Si tu y touches, de vives douleurs deviendront ta prison !
À ces mots, l’oiseau s’envola, effrayé par une telle promesse.
L’escargot reprit son chemin, heureux et empli d’allégresse.
Ce fat, absurde, prétentieux et crédule étourneau,
Roi des airs certes, mais sans bagage ni cerveau,
Se pare d’une réputation très loin d’être surfaite.
Il pavane tel le dindon sans invitation à la fête !
Loin en exil, perché sur un édifice en hauteur,
L’étourneau méditait, perdu dans son malheur :
J’ai déjà entendu un vilain crapaud parleur,
Mais je n’ai jamais vu d’escargot lecteur !
À mon prochain repas, je croquerai d’abord,
Et discuterai ensuite sans aucun remords !
Une seule fois, la même ruse peut nous sauver,
Prenons garde à toujours nous renouveler.
Amis lecteurs, je souhaite vous conter ma dernière aventure…
Assis au bord d’une fontaine, je me laissais bercer par sa fraîcheur vivifiante, l’esprit déjà bien loin.
Près de moi, un lapin jouait avec une tortue, un renard parlait à un corbeau, une colonne de fourmis transportait avec mille précautions un ancien et fragile feuillet jauni par le temps, l’allure lente m’a permis de mémoriser chaque mot, je vous les transmets tels quels.
Je vous envoie un peu de ma nature
En toute amitié, sans la moindre armure
Là où je suis, je n’en ai nul besoin
Une fable inédite pour vos bons soins
Jean.
L’escargot et l’étourneau
Après l’ondée, l’escargot sortit avide d’aventure.
Trop heureux, il se hâta, pressant sa nature.
Tout à sa joie de liberté, il ne prit garde au danger.
Un étourneau s’approcha trouvant là de quoi manger.
Je suis désolé Gastéropode, et je vous demande pardon.
Je vous prie de m’offrir de votre corps le précieux don.
Depuis longtemps, mon estomac s’étire vers mon talon.
En échange, vous resterez le héros de future conversation.
Halte-là ! Oiseau persiffleur ! Dans ma belle carapace,
S’étale une encyclopédie qui prend toute la place.
Elle contient bien des livres de chimie traitant du poison.
Si tu y touches, de vives douleurs deviendront ta prison !
À ces mots, l’oiseau s’envola, effrayé par une telle promesse.
L’escargot reprit son chemin, heureux et empli d’allégresse.
Ce fat, absurde, prétentieux et crédule étourneau,
Roi des airs certes, mais sans bagage ni cerveau,
Se pare d’une réputation très loin d’être surfaite.
Il pavane tel le dindon sans invitation à la fête !
Loin en exil, perché sur un édifice en hauteur,
L’étourneau méditait, perdu dans son malheur :
J’ai déjà entendu un vilain crapaud parleur,
Mais je n’ai jamais vu d’escargot lecteur !
À mon prochain repas, je croquerai d’abord,
Et discuterai ensuite sans aucun remords !
Une seule fois, la même ruse peut nous sauver,
Prenons garde à toujours nous renouveler.