Tribulations d'un moustique.
Alors que je tente quelques petits loopings
pour me passer le temps et m'amuser un peu,
je sens soudainement un parfum merveilleux
et fais un demi-tour aussi serré qu'un string !
Volant en rase motte je poursuis l'odeur,
salivant par avance au doux goût des globules
et, tout déconcentré par ce que j'affabule,
me crashe au fond de la corolle d'une fleur.
Heurté dans mon orgueil autant que dans mon corps,
je scrute aux alentours; Personne ne m'a vu.
L'apparence est sauve mais ma patte est tordue !
Tant pis, le doux effluve me taquine encore.
Un peu sonné je prends mon envol à nouveau.
Chemin faisant j'invente un mensonge héroïque
pour ma patte blessée : "Alors que je le pique,
je prends un coup de queue d'un immense taureau !"
Ça me paraît plausible et je me tranquillise,
je ris même, en pensant à mon énorme histoire;
Et une fois de plus distrait, je ne sais voir
le fil transparent qui, d'un coup, m'immobilise !
Lecteurs, permettez-moi d'ici vous épargner
une scène cruelle et sans grand intérêt.
Vous devinez, hélas, le triste sort que fait
à notre tête en l'air une grosse araignée.
La mort de ce moustique tient lieu de leçon :
Si vous voulez atteindre sans heurts votre but,
bornez tout votre esprit à servir cette lutte
car le pire danger, c'est votre inattention !
02.01.09
