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Thomas

Arbruisseau

Nouveau poète
#1
Thomas du haut de ses 4 ans et demi, parfois, vient faire bin de causette. Ses frères et amis, partis à l'école, il aime bien visiter et faire le grand.

Ce printemps, préparant le terrain pour souligner l’arrivée du printemps, feuilles et branches mortes je raclais, émondais et brûlais. Attiré par l’odeur de cette fumée quelque peu humide, Thomas vint à ma rencontre. Il s’enquit de mon état de santé et sitôt il engagea la conversation. « L’an prochain, je serai en maternelle » tout en laissant entrevoir que pour l’instant il aimait bien son état. Il aidait sa mère à jardiner et passait de très bons moments avec elle… et pas de devoirs ni de leçons à faire le soir.

Pendant ses trois premières années de vie, Thomas ne pouvait entendre parfaitement ; une opération réussie lui a permis de recouvrer ce sens à pleine capacité. Depuis sa plus tendre enfance, il a toujours jeté un regard très attentif aux personnes qui lui parlaient ou qui se trouvaient dans son environnement immédiat.

Il a gardé ce regard qui ne manque pas le geste et l’expression du visage de son interlocuteur. Quand il parle, il le fait de face, ses yeux dans nos yeux.

Il vient parler mais il vient aussi aider. À intervalles irréguliers, il demande le râtelier pour amasser les feuilles ; « ça vous permettra de vous reposer » dit-il. Parfois, il se demande si cela vaut la peine d’aller à l’école ou de travailler. Il se questionne à savoir comment il se fait que je ne travaille pas et que j’ai quand même des sous. « C’est quoi la retraite ? » Soudain il me demande si j’ai retrouvé l’étui du sécateur que j’avais égaré 2 jours auparavant. « Non ; j’ai dû le mettre dans le feu en même temps que les branches. » lui répondis-je.

Ensuite, c’est le rituel jus de pomme pour lui et le verre d’eau pour moi. Assis sur les marches du balcon, nous parlons de nos plans pour la fin de la journée. Lui retournera à ses dessins et aider sa mère au potager ; moi encore mes feuilles et branches à brûler ; ensuite j’irai à la poste et on se resaluera.

Avant qu’il ne parte, je lui donne deux dollars pour le récompenser de son aide. « Ce n’est pas nécessaire ; mais je vais garder et si je trouve un étui pour votre sécateur à la quincaillerie, je vous l’achèterai ».

Il repart, les deux mains dans les poches, frappant de son pied les cailloux un peu trop gros à son goût. Reviendra-t-il me voir demain ? J’espère que oui, il embellit ma vie de par son cœur d’enfant.

Pierre
 

lyseron

Je reviens de loin, mais je ne vous oublie pas....
Membre du personnel
#2
quel adorable petit garçon, sûrement élevé par une personne de cœur.....voilà une belle âme et qui le restera....très beau texte.....merci pour cet instant de tendresse.....amitiés+v...lys