SURVIVANCE APOCALYPTIQUE
concours DésespoirA l'aube de ce crépuscule vil et funeste
L'air suffocant bloque mon souffle qu'il infeste,
Mes sens semblent anéantis, vides, atrophiés...
Je me sens nue, dépouillée, ravagée
En l'état de léthargie, de collabescence,
Je reste inerte, en prostration, en somnolence...
En ce gouffre je m'affaisse devant ces corps sans vie,
Mes enfants, mon amour, mes voisins, mes amis...
Par leurs yeux révulsés, par leurs lèvres cyanosées
J' hurle de détresse, d'horreur...tout c'est écroulé...
Écrasée, assommée, terrassée, succombante,
Je m'écroule, je déroute, je naufrage, je tourmente...
Et de crier aux alentours, désespérée...
Nulle réponse, que des cadavres enchevêtrés
Sous des cieux de crasse rougeoyante et perfide,
En de méphitiques pestilences fétides...
Une terre craquelée, sèche, aride, empierrée
Des décombres de déchéantes calamités...
J'ai perdu la notion du temps, mes hurlements
Se sont confondus en sanglots, en meuglements,
En râles, halètements... mes larmes se sont taries...
Dans une souffrance gémissante, je les ai ensevelis,
Mon fils, ma fille, mon mari... rien... je n'ai plus rien...
Nul avenir, nul projet, nulle joie, nul matin...
Je me suis taillée les veines, arrachée la peau,
Tapée la tête contre des pierres, brisée les os,
Coupée la respiration, estripée le coeur...
En vain...rien qu'une immense, attenante torpeur...
Dressant un ultime désert en mon atonie,
Je suis lasse, je suis morte... mais encore en vie...
Alors je suis partie, j'ai marché, j'ai erré...
J'ai arpenté mille fois ce tour de terre ruinée,
Lugubres silences aux lendemains d'avanies,
Pernicieuses solitudes en lypémanie...
Je ne sais plus mon âge, je ne sais plus les ans,
Je ne connais que désespoir, accablement...
Je suis la silhouette d'immortelles souffrances,
Fantasmagorie en proie d'une délivrance...
En disgrâce, en renégat, en parjurée
Je misère, je désespère, abandonnée
En ce monde à la dérive, sombre et stérile...
La mort me renie pour un Éternel hostile