REQUIEM POUR UN REQUIN
Cette férocité aux dents acérées,
Sans roi, sans foi ni loi,
En ses désaxées pensées exacerbées
Se débat en combats à ses proies.
Cet indomptable prédateur ravageur
Avale sans l’avaloir de sa conscience
L’immondice rejetée dans la mer Mère,
Sans émoi il se déploie et broie en tueur
Pneus, verres, plastics, ferrailles en défaillance
S’ingurgitant quelques cadavres pour dessert,
Si la pêche s’avérait fluctuante et fructueuse
Le summum d’une chair fraîche et humaine…
Par à coup le sang de jaillir en source de Jouvence
Apportant l’image victorieuse et vigoureuse
D’une espèce inférieure vainquant tout ces aliènes :
L’animal régnant sur l’homme en délivrance…
Je ne puis me soumettre aux serviles ignorantismes
Et ne me plie aux sévices et injustices,
Aux fanatiques obscurantismes
Et n’en n’ai gare aux égards de préjudices.
Je me veux d’être un requin rédempteur
Et ne gobe pas sans discernement,
Je récolte les semences de la sagesse
En la pesée d’humilité et de ferveur
Et suis prête à juguler et abattre froidement
Ces Altesses qui blessent, oppressent, dépècent,
Prenez garde, Magnats, je ne suis un Mérinos
Et ne puis vainement épancher ma faim
En ces détritus lancés en pâture…
De vous je rongerais et raclerais les os,
Je sonnerais de votre âme le tocsin,
N’oubliez ! je suis un requin aux dents dures !