Dans la lignée des présidents
Il n'a pas joué un très grand rôle
Si on en parle cependant
C'est grâce au général De Gaulle
Car en mil neuf cent cinquante huit
Il lui a serré la cuiller
Après son vibrant plébiscite
Devant la France toute entière
René est né en Normandie
Au Havre pour être précis
Un vendredi après-midi
"Peut-êtr' ben qu'non", "peut-êtr' ben qu'si"
À dix-sept ans il a son bac
À vingt ans il est licencié
Mais brusquement le vernis craque
À l'armée il est réformé
Trop maigre pour être soldat
Il s'inscrit au barreau du Havre
Et prête serment d'avocat
Ce qui foncièrement le navre
Car là aussi notre intello
N'a pas tout à fait la carrure
Lors que va-t-il faire aussitôt ?
De la politique bien sûr
Aussi dans sa ville natale
Il se fait élire aisément
Et conseiller municipal
Il surgit de son trou normand
Pour épouser dame Germaine
La fille d'un grand armateur
Qui l'impose en quelques semaines
Conseiller de Seine-Inférieure
Lorsque éclate la Grande guerre
Malgré son look arachnéen
Il est engagé volontaire
Et se glorifie à Verdun
Il va avoir la quarantaine
Quand il est élu député
Du camp "Union républicaine"
Bien que la gauche l'ait emporté
Puis il décroche un mini-poste
Dans un ministère inférieur
Ce n'était pas celui des Postes
Plutôt celui de l'Intérieur
Il n'y reste que quelques jours
Car déjà le sombre Laval
Avec ses idées à rebours
Succède au Parti radical
La guerre éclate de nouveau
Et vient bousculer son destin
Il doit voter avec les veaux
La toute-puissance à Pétain
On murmure qu'il a trahi
En votant pour le Maréchal
Alors il retourne au pays
Jusqu'à la victoire finale
Cependant un jury d'honneur
Lui pardonne son imprudence
Alors, être élu sénateur
Est pour René sa renaissance
Puis il entre au gouvernement
Du président Vincent Auriol
Mais ministre du Logement
Ne suffit pas à gloriole
En mil neuf cent cinquante-trois
À soixante et onze ans, René
Obtient soixante et onze voix
Et se retrouve à l'Elysée
Madame Coty qui buvait
Faillit avaler de travers
Elle s'écrie : "Dire que j'ai
Rentré mon charbon pour l'hiver !"
Pendant cinq ans il s'ingénie
À satisfaire choux et chèvres
Mais les troubles en Algérie
S'égrenant sur toutes les lèvres
Finalement, en cinquante-huit
Il change son fusil d'épaule
Et aux affaires sollicite
Le général Charles de Gaulle
Dès que son successeur s'installe
À l'Élysée dans son fauteuil
René pour le Havre détale
Où on l'oublie en un clin-d'œil
En mil neuf cent soixante-deux
À quatre-vingts ans révolus
Il part rendre son âme à Dieu
Par là où il était venu
Il n'a pas joué un très grand rôle
Si on en parle cependant
C'est grâce au général De Gaulle
Car en mil neuf cent cinquante huit
Il lui a serré la cuiller
Après son vibrant plébiscite
Devant la France toute entière
René est né en Normandie
Au Havre pour être précis
Un vendredi après-midi
"Peut-êtr' ben qu'non", "peut-êtr' ben qu'si"
À dix-sept ans il a son bac
À vingt ans il est licencié
Mais brusquement le vernis craque
À l'armée il est réformé
Trop maigre pour être soldat
Il s'inscrit au barreau du Havre
Et prête serment d'avocat
Ce qui foncièrement le navre
Car là aussi notre intello
N'a pas tout à fait la carrure
Lors que va-t-il faire aussitôt ?
De la politique bien sûr
Aussi dans sa ville natale
Il se fait élire aisément
Et conseiller municipal
Il surgit de son trou normand
Pour épouser dame Germaine
La fille d'un grand armateur
Qui l'impose en quelques semaines
Conseiller de Seine-Inférieure
Lorsque éclate la Grande guerre
Malgré son look arachnéen
Il est engagé volontaire
Et se glorifie à Verdun
Il va avoir la quarantaine
Quand il est élu député
Du camp "Union républicaine"
Bien que la gauche l'ait emporté
Puis il décroche un mini-poste
Dans un ministère inférieur
Ce n'était pas celui des Postes
Plutôt celui de l'Intérieur
Il n'y reste que quelques jours
Car déjà le sombre Laval
Avec ses idées à rebours
Succède au Parti radical
La guerre éclate de nouveau
Et vient bousculer son destin
Il doit voter avec les veaux
La toute-puissance à Pétain
On murmure qu'il a trahi
En votant pour le Maréchal
Alors il retourne au pays
Jusqu'à la victoire finale
Cependant un jury d'honneur
Lui pardonne son imprudence
Alors, être élu sénateur
Est pour René sa renaissance
Puis il entre au gouvernement
Du président Vincent Auriol
Mais ministre du Logement
Ne suffit pas à gloriole
En mil neuf cent cinquante-trois
À soixante et onze ans, René
Obtient soixante et onze voix
Et se retrouve à l'Elysée
Madame Coty qui buvait
Faillit avaler de travers
Elle s'écrie : "Dire que j'ai
Rentré mon charbon pour l'hiver !"
Pendant cinq ans il s'ingénie
À satisfaire choux et chèvres
Mais les troubles en Algérie
S'égrenant sur toutes les lèvres
Finalement, en cinquante-huit
Il change son fusil d'épaule
Et aux affaires sollicite
Le général Charles de Gaulle
Dès que son successeur s'installe
À l'Élysée dans son fauteuil
René pour le Havre détale
Où on l'oublie en un clin-d'œil
En mil neuf cent soixante-deux
À quatre-vingts ans révolus
Il part rendre son âme à Dieu
Par là où il était venu