Regard, que vois-tu ?
Un regard à la loupe,
Un regard voyageur, qui s'étend, s'étend
sur la terre elle-même
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I
Il y a des regards qui surfilent la vie
Aux points de croix indéfinis pour tapisser la Mappemonde
Couleur rouge ressaignant la douleur en festons comme sur une nappe ronde.
Mais il y a
Des pensées qui brodent le regard
Comme des regards qui bordent les pensées.
Quand les pensées frissonnent et se mettent à se noyer dans l’iris,
Naît un bouquet de fleurs qui s’évapore.
Et quand se met à danser sur le visage un sourire
C’est la fête qui se déclare !
Sur joues se dessinent en tiges de fleurs les rides du sourire
Labeur-courage où traîne parfois un grain de beauté
Qui épie le temps que la vie nous a donné
tout en bouton de rosée,
Se dégaine le sentiment.
Quand s’incrustent sur le front les sillons des champs
Qui scrutent le temps vers l’horizon toujours rampant,
C‘est la nature elle-même, en toi qui se renouvelle et chante
Toute parfumée en caprices de chaque ère en toutes saisons,
Colorées de maïs, de seigle, d’avoine et de blé
C’est le « son » et le sang de la vie,
Ce pain béni que nos mains pétrissent en partage quotidien.
C’est l’Âme de chacun
Posée en Maître-autel
Par la source de Vie
Qui donne le labeur
Et non la machine sortant de l’industrie anonyme !
Bien sûr, la première levée
C’était la pâte à trois heures du matin
Dès l’aube de la fournée.
C’est dur il faut le reconnaître mais quoi de meilleur de
Créer soi-même, le cœur dans les mains
Avec la Grâce originelle !
Offrir, oubliant la recette*
Ne retenant que le bonheur
Car ce temps-là ne se mesure
Ne passe pas il dure le temps en don et non secondes !
II
« Ô riant » !
Tu es chaque jour la lumière de la terre jusqu’à fendre tes rayons
Ephémères pour resplendir et faire mûrir ce monde qui ne cesse de se tenir
A l’ombre pour t’applaudir très fort :
Ö le soleil ! Le soleil est là, Vive le soleil !
Pleurant quand tu n’es pas là !
Mais il en faut pour chacun et devant les yeux s’ouvrent tes exploits t’offrant
Autour de la sphère, dans les quatre coins du monde !
Pris comme un Dieu près de l’Immortel, tu es l’image rayonnante que tu peins
Sur chaque visage et t’effaces doucement pour
Laisser percer en douceur tes nuages fécondant la pluie !
Eteindre la soif des jardins et des humains.
Dans les yeux animés de fils amants, attirent tel un aimant,
Un cœur en mouvement battant alors au rythme de l’Amour, bercé par une bise,
Ce vent froid coure ne cesse de flirter nos bouches
Pour biser* nos mots d’un courant chaud.
C’est le biset* qui passe emportant nos messages
Ne cessant de faire le va-et-vient
Pour repeindre la terre ternie comme ne peut l’être,
Pareil à l’aller-retour Air France voyage fendant les airs
Pour capter de plus près l’univers toujours en solennel.
Tout en fièvre la chaleur mais elle ne peut prendre feu devant
La « Suprêm'assis » du paratonnerre
Sous nos parapluies ridicules ouverts qui n’abritent rien
Car un tout reste sans abri !
Ces grands sans domicile fixe!
Polymnie2, ce 19 avril 2018
un poème de 2015
non diffusé
Biser = peindre
Biset = pigeon voyageur
Recette = pris dans le sens salaire
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