Bien installé dans mon cercueil,
Les mains posées sur mon linceul,
Habillé de mon beau costume,
Ainsi que le veut la coutume,
Je vais passer trois grands beaux jours,
A vous voir tourner tout autour.
C’est l’avantage de l’au-delà
De tout voir, d’entendre ici-bas !
Je ne ris pas de mes parents
Qui sont bien tristes assurément.
Ce sont les « amis » que j’attends
Et mes « collègues », évidemment !
Ma veuve est là : « Condoléances » !
Et on m’asperge et on m’encense !
On dit : « C’est triste qu’il soit parti !
Il était çà, il était ci » !
On me trouve des qualités :
« Comme il était bon employé » !
Dans mes planches, moi je rigole :
C’est une bande de marioles !
Mon chef est là, l’air compassé,
Le même que le mois passé
Quand il a réparti les primes,
Donné du vent et de la frime.
Ma veuve est là : « Condoléances » !
Et on m’asperge et on m’encense !
« Est-ce qu’il a souffert longtemps » ?
« Ah ! Tant mieux ! C’est réconfortant » !
« Mais de migraines il se plaignait » ?
« Madame, c’est tant il travaillait » !
Dans un coin, j’entends chuchoter :
Dressons l’oreille sans le montrer.
Deux « chers collègues » parlent tout bas
Des petits verres que l’on boira
Le jour de mon enterrement
Ils seront délégués, sûrement !
Ma veuve est là : « Condoléances » !
Et on m’asperge et on m’encense !
Il y a aussi le fou rire
Celui du cousin, du beau frère
On dit souvent que "c'est les nerfs !"
Ça peut détendre l'atmosphère
Mais faut pas trop que ça empire
Ça fait limite pas sérieux
Même un peu irrespectueux.
Ma veuve est là: "Condoléances"!
Et on m’asperge et on m’encense !
On entre, on apporte des fleurs :
Il y en a de toutes les couleurs.
Pourvu qu’ils ne fassent pas ribote
Avec l’argent de la cagnotte
Car, une gerbe, il est prévu
D’offrir au mort, dans les statuts.
Trois jours déjà. On va fermer
Mon cercueil pour l’éternité.
Chers amis, je vous dis à c’t’heure :
« Salut, les gars, mais il est l’heure » !
Maxipapy
Les mains posées sur mon linceul,
Habillé de mon beau costume,
Ainsi que le veut la coutume,
Je vais passer trois grands beaux jours,
A vous voir tourner tout autour.
C’est l’avantage de l’au-delà
De tout voir, d’entendre ici-bas !
Je ne ris pas de mes parents
Qui sont bien tristes assurément.
Ce sont les « amis » que j’attends
Et mes « collègues », évidemment !
Ma veuve est là : « Condoléances » !
Et on m’asperge et on m’encense !
On dit : « C’est triste qu’il soit parti !
Il était çà, il était ci » !
On me trouve des qualités :
« Comme il était bon employé » !
Dans mes planches, moi je rigole :
C’est une bande de marioles !
Mon chef est là, l’air compassé,
Le même que le mois passé
Quand il a réparti les primes,
Donné du vent et de la frime.
Ma veuve est là : « Condoléances » !
Et on m’asperge et on m’encense !
« Est-ce qu’il a souffert longtemps » ?
« Ah ! Tant mieux ! C’est réconfortant » !
« Mais de migraines il se plaignait » ?
« Madame, c’est tant il travaillait » !
Dans un coin, j’entends chuchoter :
Dressons l’oreille sans le montrer.
Deux « chers collègues » parlent tout bas
Des petits verres que l’on boira
Le jour de mon enterrement
Ils seront délégués, sûrement !
Ma veuve est là : « Condoléances » !
Et on m’asperge et on m’encense !
Il y a aussi le fou rire
Celui du cousin, du beau frère
On dit souvent que "c'est les nerfs !"
Ça peut détendre l'atmosphère
Mais faut pas trop que ça empire
Ça fait limite pas sérieux
Même un peu irrespectueux.
Ma veuve est là: "Condoléances"!
Et on m’asperge et on m’encense !
On entre, on apporte des fleurs :
Il y en a de toutes les couleurs.
Pourvu qu’ils ne fassent pas ribote
Avec l’argent de la cagnotte
Car, une gerbe, il est prévu
D’offrir au mort, dans les statuts.
Trois jours déjà. On va fermer
Mon cercueil pour l’éternité.
Chers amis, je vous dis à c’t’heure :
« Salut, les gars, mais il est l’heure » !
Maxipapy