Promenade arc-en-ciel
Dans la douceur, sous un ciel bleu voilé d’espérance,
Je pénètre le grand jardin aux teints d’un fin pastel,
Encore en pyjama fleuri au goût de l’errance
Pour ne pas effaroucher l’autel !
Pas de cotillons ni chaussures plates,
Des chaussons sable pour feutrer le temps
Sans réveiller les pétales aux couleurs qui se hâtent
De nacrer la nature, perlant son ton saison pour longtemps !
Mon regard sur découvertes aux chansons qui naissent,
Sur les champs, pignons de ville, basanés de beautés,
Un coin réservé aux essences me caresse
D’un vermeil à feu peint la royauté !
De fins tutus ocrés s’élèvent bordés de dentelle,
La Grâce nuancée suivie d’un rai d’or attire ma main
Qui, avec même don, cueille en ciboire la chanterelle,
Sous mes pieds le brin vert se frise, l’air rigole tel un gamin !
Mon haleine blême se tait quand, un bolet noir, fier me nargue,
Bien caché dans la haie, n’était pas là hier soir la vive apparition !
D’un marron sombre, ce cèpe bronzé lissé, glisse et targue
Qu’il est le meilleur pigment de l’infinie répartition.
Surprendre ce qui sort tout coloré de terre, connaître le noble,
Entre pommes, les poires, le multicolore en scoubidou,
C’est choisir tous fruits, veines sang du vignoble,
Déguster un errant immaculé moelleux si doux !
Je pars, guillerette, nimbée de lumières,
La douceur d’un rai fléchit, le zéphyr devient baiser,
Bercée par le panier, tenu en bracelet sans bannière,
Qui fait le-va-et-vient tout argenté de sons fraisés !
Polymnie2, le 13 octobre 2017