Première fois
Dès l’aurore, t’en souviens-tu,
nous nous promenions, enfants,
main dans la main,
dans l’éclat d’un haillon de ciel,
à la belle saison,
ta robe de taffetas voletait
parmi
le chuchotis du vent,
et
le baiser discret
d’
un sonnet d’étamines,
parfois des corbeaux
ridaient l’étang des bocages,
mais
peu nous importait leur présence,
et
l’escadre des années
s’écoulait
dans le roulis des langueurs,
les villages du Maine connurent
la scansion de tes escarpins sur l’asphalte,
la cueillaison de ton harmonie,
et le péan de ta vénusté.
Un jour de juin,
-nous venions d’avoir seize ans-,
nous nous étendîmes, fatiguées,
dans une clairière, près d’une sente,
tu me souris,
tes lèvres couronnèrent
les
racines de ta magnificence,
tes paumes émurent
la lyre de mes mamelons,
les
prunelles de tes lèvres
sacralisèrent
la perle de mon clitoris,
et
le bénitier de mon blason.
Nous joutâmes de dévotion
jusqu’à l’orée de la brune,
depuis lors, nous récitons
jour après jour les motets de la Féminité !
Sophie Rivière
Dès l’aurore, t’en souviens-tu,
nous nous promenions, enfants,
main dans la main,
dans l’éclat d’un haillon de ciel,
à la belle saison,
ta robe de taffetas voletait
parmi
le chuchotis du vent,
et
le baiser discret
d’
un sonnet d’étamines,
parfois des corbeaux
ridaient l’étang des bocages,
mais
peu nous importait leur présence,
et
l’escadre des années
s’écoulait
dans le roulis des langueurs,
les villages du Maine connurent
la scansion de tes escarpins sur l’asphalte,
la cueillaison de ton harmonie,
et le péan de ta vénusté.
Un jour de juin,
-nous venions d’avoir seize ans-,
nous nous étendîmes, fatiguées,
dans une clairière, près d’une sente,
tu me souris,
tes lèvres couronnèrent
les
racines de ta magnificence,
tes paumes émurent
la lyre de mes mamelons,
les
prunelles de tes lèvres
sacralisèrent
la perle de mon clitoris,
et
le bénitier de mon blason.
Nous joutâmes de dévotion
jusqu’à l’orée de la brune,
depuis lors, nous récitons
jour après jour les motets de la Féminité !
Sophie Rivière