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Pépère le chat du poète. Suite.

#1
Le brigadier était furax de la réponse de Mike. Il cherchait des yeux la sœur et le pape dans la foule. Ne les trouvant pas, il décida de réquisitionner une voiture. Il partit vers l'homme qui avait emmené les palettes avec son camion. Il reçu en même temps un message du poète qui lui disait préparer sa voiture pour venir le récupérer. Il avait déjà oublié qu'il lui avait demandé de l'aide. Du coup, il décida de partir à pied le long de la nationale pour l'attendre à l'entrée de la ville. Il se mit à marcher d'un pas décidé et se mit à parler tout seul.
- Dieu, je constate que tu as vraiment embauché des travailleurs d'occasions pour la fabrication de tes hommes. Non seulement, tu as mis des choses inutiles dans nos cerveaux, mais en plus, ils sont plein de trous et l'on oublie la moitié de ce que l'on fait. Il faut vraiment que tu revoies la notice de montage de fond en comble. Bon, j'espère que l'autre zigoto ne m'a pas raconté des sornettes sinon, le procès-verbal, je lui mets dans les dents. Tiens, mais qui est-ce là-bas sur la route ? Ce n'est pas possible, c'est sœur Mathilde du couvent des moines buveur de sirop de vigne. Que fait-elle à quatre pattes dans l'herbe ? Mais je ne rêve pas, il y a la télé et le pape. Bon, Roger, arrête toi et regarde ton uniforme pour voir si tu es vraiment présentable.
L'homme s'assura qu'il n'était pas trop froissé et partit à la rencontre de la sœur. Il la surprit en lui donnant une vilaine claque dans le dos.
- Alors, vieille brebis orthodoxe de Grèce du Sud, qu'est ce que tu bricoles dans l'herbe, tu cherches les trèfles qui font rire les papes les soirs de pleine lune.
- Franchement, ce n'est pas drôle, espèce de sapajou hémorroïdaire de Tanzanie. Tu m'as démoli le squelette à me taper dans le dos comme ça. Je cherche Johnny qui est tombé par la vitre de ma voiture et pendant ce temps l'autre pingouin du Kazakhstan en soutane cousue par des Norvégiennes de chez IKEA, se prélasse devant les caméras en racontant son exploit de beuverie. Bon, maintenant que tu es là, tu vas m'aider à chercher mon MP3 au lieu de te cirer la langue sur les culs de bouteille. Au moins, tu ferras quelque chose d'intelligent et ça n'a pas dû t'arriver souvent dans ta vie de gendarme. Mise à part emboutir la scène du père Mike, c'est le seul exploit que je te connaisse. D'ailleurs à ce propos, je crois que le vieux rhinocéros veut t'en parler.
- Écoute moi, je suis en mission et j'ai autre chose à faire que de m'occuper de ta cueillette de MP3, où est ta voiture, elle est réquisitionnée par la gendarmerie.
Le Pépère continuait sa surveillance et tapait de la patte, car Lolo ne répondait pas. Turbo le regarda et lui dit.
- Pépère, je suis indisposé du ventre, je ne sais pas ce dont il m'arrive.
- Toc toc toc, tu as fait un mauvais repas, toc toc toc, mais qu'as-tu mangé, toc toc toc.
- Fle fle fle, les poissons étaient drôlement bon en tout cas, toc toc toc.
- Oui, c'est bizarre, que se passe-t-il dans mon ventre. Qu'est-ce que fait ton maître là-bas ?
- Je ne sais pas ce qu'il bricole, il trifouille sa voiture, ou il décuve, c'est possible ça. Ce n'est certainement pas le poulet ton mauvais repas, c'est sûrement au commissariat de Paris que tu as mal mangé mon copain.
- Oui, tu as peut-être raison mon copain, j'ai voulu mangé des huîtres aussi là-bas et j'en ai avalé trois. Je pense à quelque chose, il ne te dit rien pour le bâton ton maître.
- Hé bien, c'est déjà mieux, car un mauvais repas peut laisser d'atroces souvenirs. Cela m'est arrivé chez la poivrote de mon maître lorsque j'y ai été confié.
- Ha bon que c'est-il passé ?
- Toc toc toc, tu as mangé des croquettes avariées, toc toc toc.
Fle fle fle, tu n'as pas maigri après en-tout-cas, fle fle fle.
- Je vais vous l'expliquer. Voilà mon alcoolique avait à une certaine époque reçu un énorme colis de victuaille. Sous prétexte d'un pseudo voyage j'ai été confié à sa poivrote. J'ai été emmené de force et contre mon gré à Lourdes dans la résidence secondaire qu'ils ont à demeure non loin de la grotte. Oui, ils vont là-bas pour se gaver de messe à outrance. C'était une décision de mon apothicaire israélien vendeur de cierges népalais. C'était pour me punir du bâton, vu que la veille, il avait encore fait l'homme piano sous la lune. Elle était déjà là-bas pour cirer les microsillons de messe. Lui était parti pour son trafic d'armes, je l'avais bien compris, Pépère sait deviner les choses.
Je ne vous parle même pas des sept cents kilomètres de voiture que j'ai fait en écoutant de la messe en boucle. En plus dans une voiture qui craquait de partout. Sans compter le nombre d'arrêts impressionnant qu'elle a fait pour boire dans des bars. Elle a même picolée avec des collègues gendarmes lors d'un contrôle routier qui s'est soldé par un concours d'éthylomètre et une route en zigzagant sur deux cents kilomètres après, le temps que l'alcool se dissipe. Arrivé là-bas, j'ai dû subir un temps les affres de la faim étant nourri de rogatons et d'épluchures de légumes. Entre temps, j'ai été de corvée pour nettoyer le gourbi près de la grotte qui leur sert de résidence secondaire pour se buriner les dents à coup de vinasse et les oreilles à coup de messe. Un jour, elle me dit ;
- Mon gentil minet, je vais te faire des crêpes et de la tarte à la tomate. Autant vous dire que mon estomac, rempli de crevasses, était ravi de cette nouvelle. Elle s'en va au marché me laissant la messe en écoute soit disant pour me distraire, je sais très bien que c'était pour me punir du bâton. Elle revient avec ses tomates et les ingrédients pour les crêpes et une bouteille de rhum, comme par hasard.
Tu vois mon gentil minet qu'elle me dit, le rhum, c'est pour relever le goût. Et ce n'est pas tout mon secret pour la tarte à la tomate, c'est de rajouter quelques brisures de thym dans la pâte. Je la regarde faire.
- Toc toc toc, tu as dû te régaler, toc toc toc, de quoi te plains tu, toc toc toc.
- Fle fle fle, oui, c'est un bon repas, fle fle fle.
- Oui, mon copain ça a l'air très correcte.
- Attendez la suite et vous allez comprendre. Elle me regarde et me dit, mais j'y pense, il ne faut pas d'alcool pour un chat. Zut, j'ai ouvert la bouteille, bon, je n'ai plus qu'à la boire. Elle l'a vidée en faisant la pâte et après à fait sa tarte. C'est là que ça s'est gâté. Elle a confondu le thym avec le gingembre et a préparé sa tarte. Puis l'alcool faisant son effet elle a décidée de faire les crêpes. Elle a versé le contenu de la préparation dans la poêle et ça a fait une omelette plutôt qu'autre chose. Totalement cuite, elle a sorti la tarte du four et elle me dit. Écoute mon gentil minet, je suis fatiguée tiens mange là, si tu veux et s'est endormie dans le canapé. N'ayant pas mangé correctement depuis un long moment, j'ai englouti la tarte. Oui, mais voilà le gingembre m'a légèrement agacé et je suis parti faire un tour en passant par le balcon. Résultat, je me suis retrouvé dans un état second car en plus de l'épice, elle avait mis du vin sur les tomates. Après, je ne sais plus, j'ai été arrêté sous prétexte que j'embêtais les minettes. Je me suis tapé une garde à chat d'une nuit, car les chatdarmes n'ont pas pu la sortir de son coma. Elle m'a ensuite récupéré et traité de chat bandit et renvoyé dans un carton par la poste à mon alcoolique de maître. Alors vous voyez comme quoi un mauvais repas peut laisser des séquelles. Arrivé à domicile par la poste, je l'ai retrouvé comme au départ et la nuit suivante, il faisait encore l'homme Chopin au piano, vous remarquerez que dans Chopin, il y a chope, comme par hasard. Vite, démarrons, mon trépané de l'odeur transalpin est en train de démarrer, nous allons le suivre.
- Toc toc toc, attention à mon bec pépère, toc toc toc. Screenshot_20190305_192442.jpg c pépère, toc toc toc.
 

Cortisone

Maître Poète
#2
Un nouvel épisode plein de suspens que j'ai adoré. Quand à la tarte à la tomate j'en aurai bien mangé un morceau hi hi
Amicalement et à demain Daniel
Gaby