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Oreille.

Abyssia

Nouveau poète
#1
Des fois, je me demande à quoi je sers.
J'hésite entre le piquet décoratif et niais,
Ou le pot-de-fleur planté droit sur la terre,
Qui dit rien, qui paraît un peu benêt.
Je suis pas grand chose en somme.
Par contre, j'existe toujours quand il vous faut quelque chose,
Ou que vous n'avez plus personne,
A qui raconter votre vie morose.
Et moi je vous écoute, sagement,
J'acquiesce, par habitude ou par décence,
Même lorsque vous me reparlez incessamment,
De sujets déjà racontés lors d'une autre audience.
Je suis les oreilles du mur, j'écoute sans parfois le vouloir.
Je suis au courant, à contre-cœur,
De vos affaires, de vos déboires.
Je ne fouine pas, j'entends par erreur.
Quand on veut parler de moi, en général je coupe court,
Et repars aussitôt sur vous et votre vie.
C'est devenu une habitude, au fil des jours,
On s'habitue à être cette oreille qui fait oui,
D'un vague signe de la tête.
Même si je ne dis rien, je n'en pense pas moins.
Se taire n'est pas forcément signe que l'on est bête.
J'écoute, ni plus, ni moins.