A toi, Notre Dame
J'ai un trop plein de pudeur...
Mon cœur a chaviré, cette nuit là, ce lundi si lourd de peine, les flammes semblaient te prendre à revers, nous étions mille et cent à te regarder, toi, si noble, essayant de ne pas plier, accueillant ces soldats du feu dans tes entrailles, vaillants, si courageux, et pourtant si désemparés... Un brin de colère m'a parcouru au sursaut de mes frissons, comment pouvais-tu te présenter à nous en flammes, aussi dénudée, toi, Notre Dame, si terriblement généreuse et austère à la fois...Nous t'observions, luttant, sans un cri, sans un mot, mais avec ce souffle chaud, râlant, de ceux qui ne veulent pas détruire, de ceux qui combattent les vents de ritournelle, nous n'entendions que tes soupirs assourdis par les sirènes et les jets incessants dont tes sauveurs t'inondaient, tremblants de te voir t'évanouir et tomber.
Ils t'ont secouru, malgré les vents, la force du feu, la chaleur nauséabonde de ces démons en souffrance, ils t'ont sauvé d'un bûcher implacable, sidérant, apocalyptique, mille mercis à ces inconnus qui ont su te protéger en leurs bras salvateurs.
Et je comprends parfaitement cet élan de solidarité envers toi, notre Grande Dame, élan justifié, si digne de ta majestueuse silhouette à la fois imposante et si discrète entourée de tes arbres couleur d'ambre et de nacre, de tes gargouilles grimaçantes recueillant dans leurs ombres, ces inoubliables nids de faucons crécerelles entre tes deux tours, oui, cet élan, je le trouve noble essentiellement et généreux, toi, cette cathédrale, sublimée par tous les poètes et écrivains, mais aussi dans le monde entier, qui reçoit aujourd'hui des sarments de révérences inégalées et, à ta juste valeur, j'en suis éblouie, sidérée , profondément heureuse car tu nous as maternée et ce mot est fort en mon écrit. J'ai vécu de nombreuses années à Paris, à diverses périodes, je ne t'ai quitté de vue que très rarement, tu m'es chère en mon âme, mais, j'imagine, comme des milliers de personnes. Je t'ai connue très tôt, à l'âge où l'on ne calcule jamais, j'ai aimé tes habitants volatiles, mais plus encore, tes nobles souverains, ceux que l'on ose nommer et qui sont là, pourtant, te vénérant et que tu as su abriter sans faille, sans détours, ces locataires de l'ombre qui s'amusaient à me faire sourire, sur ton parvis, sans autre attente qu'un petit sou brillant où une miche de pain. Notre Dame, tu m'auras fait tant de bien, sans le sentir, sans le voir ou l'entendre, juste en ta position si éblouissante et sereine au milieu de ces pigeons et de ces badauds te contemplant.
Je suis maintenant à Dieppe, la ville aux quatre ports, une autre histoire, très ancienne également, avec ses mystères, ses guerres, ses désirs et ses batailles. Ma chienne et moi, arpentons quotidiennement les rues de cette ville magnifique, aux parfums de marée, d'ailleurs, d'infini... Nous rencontrons des âmes aux instants flétris, avec ces regards qui pouvaient m'interpeller, lorsque nous croisions, en famille, les « mendiants de Notre Dame », ces regards de désespérance mais dotés également de beauté généreuse, ils m' auront appris, plus encore, transmis cette écoute, ce regard, j'en suis assurée. Je t'aime Notre Dame, j'ai été, tu penses bien, anéantie de te voir en flammes, tout comme chacune, chacun...Mais, simplement j'ai juste envie de dire, ici, il y a des quasimodos, et sans aucune note négative, bien au contraire, aux yeux plein d'amour, les mêmes que chez toi, Notre Dame, qui me gardent ma chienne pendant que je fais mes courses, c'est à eux que je donne les quelques sous qui les font vivre, je n'en ai pas d'autres et je laisse aux géants fortunés, le soin de reconstruire, si cela est possible, toi, cette cathédrale aux milles étoiles d'amour et de reflets d'humilité. Notre Dame tu veilles sur chacun de nos actes. Je t'aime et t'embrasse
Ecrit le 18/04/2019
J'ai un trop plein de pudeur...
Mon cœur a chaviré, cette nuit là, ce lundi si lourd de peine, les flammes semblaient te prendre à revers, nous étions mille et cent à te regarder, toi, si noble, essayant de ne pas plier, accueillant ces soldats du feu dans tes entrailles, vaillants, si courageux, et pourtant si désemparés... Un brin de colère m'a parcouru au sursaut de mes frissons, comment pouvais-tu te présenter à nous en flammes, aussi dénudée, toi, Notre Dame, si terriblement généreuse et austère à la fois...Nous t'observions, luttant, sans un cri, sans un mot, mais avec ce souffle chaud, râlant, de ceux qui ne veulent pas détruire, de ceux qui combattent les vents de ritournelle, nous n'entendions que tes soupirs assourdis par les sirènes et les jets incessants dont tes sauveurs t'inondaient, tremblants de te voir t'évanouir et tomber.
Ils t'ont secouru, malgré les vents, la force du feu, la chaleur nauséabonde de ces démons en souffrance, ils t'ont sauvé d'un bûcher implacable, sidérant, apocalyptique, mille mercis à ces inconnus qui ont su te protéger en leurs bras salvateurs.
Et je comprends parfaitement cet élan de solidarité envers toi, notre Grande Dame, élan justifié, si digne de ta majestueuse silhouette à la fois imposante et si discrète entourée de tes arbres couleur d'ambre et de nacre, de tes gargouilles grimaçantes recueillant dans leurs ombres, ces inoubliables nids de faucons crécerelles entre tes deux tours, oui, cet élan, je le trouve noble essentiellement et généreux, toi, cette cathédrale, sublimée par tous les poètes et écrivains, mais aussi dans le monde entier, qui reçoit aujourd'hui des sarments de révérences inégalées et, à ta juste valeur, j'en suis éblouie, sidérée , profondément heureuse car tu nous as maternée et ce mot est fort en mon écrit. J'ai vécu de nombreuses années à Paris, à diverses périodes, je ne t'ai quitté de vue que très rarement, tu m'es chère en mon âme, mais, j'imagine, comme des milliers de personnes. Je t'ai connue très tôt, à l'âge où l'on ne calcule jamais, j'ai aimé tes habitants volatiles, mais plus encore, tes nobles souverains, ceux que l'on ose nommer et qui sont là, pourtant, te vénérant et que tu as su abriter sans faille, sans détours, ces locataires de l'ombre qui s'amusaient à me faire sourire, sur ton parvis, sans autre attente qu'un petit sou brillant où une miche de pain. Notre Dame, tu m'auras fait tant de bien, sans le sentir, sans le voir ou l'entendre, juste en ta position si éblouissante et sereine au milieu de ces pigeons et de ces badauds te contemplant.
Je suis maintenant à Dieppe, la ville aux quatre ports, une autre histoire, très ancienne également, avec ses mystères, ses guerres, ses désirs et ses batailles. Ma chienne et moi, arpentons quotidiennement les rues de cette ville magnifique, aux parfums de marée, d'ailleurs, d'infini... Nous rencontrons des âmes aux instants flétris, avec ces regards qui pouvaient m'interpeller, lorsque nous croisions, en famille, les « mendiants de Notre Dame », ces regards de désespérance mais dotés également de beauté généreuse, ils m' auront appris, plus encore, transmis cette écoute, ce regard, j'en suis assurée. Je t'aime Notre Dame, j'ai été, tu penses bien, anéantie de te voir en flammes, tout comme chacune, chacun...Mais, simplement j'ai juste envie de dire, ici, il y a des quasimodos, et sans aucune note négative, bien au contraire, aux yeux plein d'amour, les mêmes que chez toi, Notre Dame, qui me gardent ma chienne pendant que je fais mes courses, c'est à eux que je donne les quelques sous qui les font vivre, je n'en ai pas d'autres et je laisse aux géants fortunés, le soin de reconstruire, si cela est possible, toi, cette cathédrale aux milles étoiles d'amour et de reflets d'humilité. Notre Dame tu veilles sur chacun de nos actes. Je t'aime et t'embrasse
Ecrit le 18/04/2019