Négociations avec la mort.
Et s'il ne me restait qu'à vivre moins d'un jour ?
Si la mort me disait : "Filou à toi le tour !"
"Je dois scinder ton être en deux parts inégales"
"Jeter ton âme au ciel, le reste à fond de cale".
"Ce jugement, bien sûr, est rendu sans appel"
"Et la beauté de l'homme étant d'être mortel"
"Il est fait d'un cristal que ma colère casse"
"Tu n'as qu'à mourir vite, il faut céder la place".
-----
De ma cause perdue je me fais l'avocat,
Et je me fous de ces : "Y faut qu'on ou y-a qu'à."
S'agissant de ma peau, avant de me la vendre,
Le vieil ours que je suis est prêt à la défendre.
Oubliez vos projets de me mettre au cercueil,
Et de me voir mourir faites donc votre deuil.
Je suis pince sans rire et d'une humeur spartiate
Et n'aime pas que l'on me mette ainsi en boite.
Pourtant je suis joueur et rêve du gros lot,
(Hélas, je n'ai jamais eu les bons numéros)
Et soudain par magie ou par filouterie,
Sans avoir joué je gagne à la loterie.
D'être le lauréat de vos jeux de hasard
Ne fait pas de moi un homme riche à milliards.
Car qu'ai-je donc gagné ? Je vous le donne en mille
Un voyage, aller simple, en caveau de famille.
Madame je ne suis de vos jeux le champion,
L'eau doit couler encore et longtemps sous mes ponts,
Puisque deux tiers du monde, à juger par ses fautes,
Occupe du podium une marche plus haute.
L'instant est mal choisi pour sortir mon bilan
Et mon éducation m'ayant bâti galant
Devant plus méritant humblement je m'efface,
Et aux femmes aussi je laisse cette place.
Puis j'ai trés peu de coeur et je pense, pardi,
N'avoir pas pu déja gagner mon paradis.
Mon coeur qui copie la forme des bonnes poires
Ne vaut pas plus l'enfer, ni même un purgatoire.
Vous venez ici-bas brandir mon jugement
Sans m'avoir vu pécher ou vivre saintement,
Vous êtes empressée de clouer mes six planches,
Et m'offrez le lundi ce que j'attends dimanche.
Laissez-moi donc le temps de répandre le bien
Si c'est au paradis que conduit votre train.
Ou si c'est vers l'enfer qu'on veut que je chemine
Laissez-moi profitez, au moins, de quelques crimes.
Je vivrai centenaire affirme mon docteur
Le dénier le ferait passer pour un menteur,
Aussi un autre expert tient le même dialogue
C'est un homme de coeur qui, plus est cardiologue.
Pour préserver au mieux l'honneur de ces savants,
Rendez leur science infuse en me laissant vivant.
Surtout que leur savoir doit vous faire comprendre
Qui doit vivre aujourd'hui et donc qui aller pendre.
Offrez à une star un prestigieux trépas,
Je suis un inconnu qui n'intéresse pas,
Préférez à mon âme, une âme plus célèbre
Qui éclairera mieux vos funestes ténèbres.
Piochez dans le showbiz, voilà le coup d'éclat
Vous trouverez des noms en feuilletant Gala.
Assurez-vous ce bel impact publicitaire
Plus célèbres que moi servent mieux vos affaires.
Oui plutôt qu'un pauvre hêtre, abbatez un fruitier
Tuez donc un nantis et graissez l'héritier
Je suis sans possession et ai le patrimoine
Luisant du faux éclat des tonsures de moines.
Ainsi chez le notaire enfin on entendra
Non pas des sanglots mais des youpi des hourras !
On pleure un mort cossu de plus belle manière,
Faites, avec talent, deux coups, et d'une pierre.
Les récits de tunnel, de décorporation
Prouvent trop vos doutes et vos hésitations.
La remise en question est la juste attitude
Soyons certains qu'il n'est aucune certitude.
C'est cet état d'esprit qui doit vous animer
N'est-ce pas par erreur que je suis nominé ?
Dans ce cas corrigez la faute d'orthographe
Commise sur mon nom par votre calligraphe.
Je suis prêt, pour vous plaire, à mourir un instant,
Marcher vers l'au-delà, mais d'un pas hésitant.
Testez, sans l'approuver, ma belle heure dernière,
Mais après ce coup d'oeil revenir en arrière
Pour vite retourner, quitte à faire trouillard,
Finir, en la gagnant, ma partie de billard
Ou un grand chirurgien ou une chirurgienne
Sauront gagner leur vie tout en sauvant la mienne.
Ainsi je ne suis pas le meilleur candidat,
Pour être appelé par : Dieu, Vishnu ou bouddha...
Ou ce serait vouloir accabler ma famille
Et mes charmants amis faits de cent et de mille.
Enfin, si malgré tout ces probants arguments
Je n'ai pour avenir qu'un bel enterrement,
Si vous travestissez ma modeste matière,
En feu un peu follet de fond de cimetière,
Profitez du délai dit de "rétractation",
Trois jours, pour statuer sur ma résurrection,
Et méditez ce qu'on lit dans mes évangiles,
Qui ne change d'avis est un bel imbécile.
Fil2fer le 22/10/2011.
Et s'il ne me restait qu'à vivre moins d'un jour ?
Si la mort me disait : "Filou à toi le tour !"
"Je dois scinder ton être en deux parts inégales"
"Jeter ton âme au ciel, le reste à fond de cale".
"Ce jugement, bien sûr, est rendu sans appel"
"Et la beauté de l'homme étant d'être mortel"
"Il est fait d'un cristal que ma colère casse"
"Tu n'as qu'à mourir vite, il faut céder la place".
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De ma cause perdue je me fais l'avocat,
Et je me fous de ces : "Y faut qu'on ou y-a qu'à."
S'agissant de ma peau, avant de me la vendre,
Le vieil ours que je suis est prêt à la défendre.
Oubliez vos projets de me mettre au cercueil,
Et de me voir mourir faites donc votre deuil.
Je suis pince sans rire et d'une humeur spartiate
Et n'aime pas que l'on me mette ainsi en boite.
Pourtant je suis joueur et rêve du gros lot,
(Hélas, je n'ai jamais eu les bons numéros)
Et soudain par magie ou par filouterie,
Sans avoir joué je gagne à la loterie.
D'être le lauréat de vos jeux de hasard
Ne fait pas de moi un homme riche à milliards.
Car qu'ai-je donc gagné ? Je vous le donne en mille
Un voyage, aller simple, en caveau de famille.
Madame je ne suis de vos jeux le champion,
L'eau doit couler encore et longtemps sous mes ponts,
Puisque deux tiers du monde, à juger par ses fautes,
Occupe du podium une marche plus haute.
L'instant est mal choisi pour sortir mon bilan
Et mon éducation m'ayant bâti galant
Devant plus méritant humblement je m'efface,
Et aux femmes aussi je laisse cette place.
Puis j'ai trés peu de coeur et je pense, pardi,
N'avoir pas pu déja gagner mon paradis.
Mon coeur qui copie la forme des bonnes poires
Ne vaut pas plus l'enfer, ni même un purgatoire.
Vous venez ici-bas brandir mon jugement
Sans m'avoir vu pécher ou vivre saintement,
Vous êtes empressée de clouer mes six planches,
Et m'offrez le lundi ce que j'attends dimanche.
Laissez-moi donc le temps de répandre le bien
Si c'est au paradis que conduit votre train.
Ou si c'est vers l'enfer qu'on veut que je chemine
Laissez-moi profitez, au moins, de quelques crimes.
Je vivrai centenaire affirme mon docteur
Le dénier le ferait passer pour un menteur,
Aussi un autre expert tient le même dialogue
C'est un homme de coeur qui, plus est cardiologue.
Pour préserver au mieux l'honneur de ces savants,
Rendez leur science infuse en me laissant vivant.
Surtout que leur savoir doit vous faire comprendre
Qui doit vivre aujourd'hui et donc qui aller pendre.
Offrez à une star un prestigieux trépas,
Je suis un inconnu qui n'intéresse pas,
Préférez à mon âme, une âme plus célèbre
Qui éclairera mieux vos funestes ténèbres.
Piochez dans le showbiz, voilà le coup d'éclat
Vous trouverez des noms en feuilletant Gala.
Assurez-vous ce bel impact publicitaire
Plus célèbres que moi servent mieux vos affaires.
Oui plutôt qu'un pauvre hêtre, abbatez un fruitier
Tuez donc un nantis et graissez l'héritier
Je suis sans possession et ai le patrimoine
Luisant du faux éclat des tonsures de moines.
Ainsi chez le notaire enfin on entendra
Non pas des sanglots mais des youpi des hourras !
On pleure un mort cossu de plus belle manière,
Faites, avec talent, deux coups, et d'une pierre.
Les récits de tunnel, de décorporation
Prouvent trop vos doutes et vos hésitations.
La remise en question est la juste attitude
Soyons certains qu'il n'est aucune certitude.
C'est cet état d'esprit qui doit vous animer
N'est-ce pas par erreur que je suis nominé ?
Dans ce cas corrigez la faute d'orthographe
Commise sur mon nom par votre calligraphe.
Je suis prêt, pour vous plaire, à mourir un instant,
Marcher vers l'au-delà, mais d'un pas hésitant.
Testez, sans l'approuver, ma belle heure dernière,
Mais après ce coup d'oeil revenir en arrière
Pour vite retourner, quitte à faire trouillard,
Finir, en la gagnant, ma partie de billard
Ou un grand chirurgien ou une chirurgienne
Sauront gagner leur vie tout en sauvant la mienne.
Ainsi je ne suis pas le meilleur candidat,
Pour être appelé par : Dieu, Vishnu ou bouddha...
Ou ce serait vouloir accabler ma famille
Et mes charmants amis faits de cent et de mille.
Enfin, si malgré tout ces probants arguments
Je n'ai pour avenir qu'un bel enterrement,
Si vous travestissez ma modeste matière,
En feu un peu follet de fond de cimetière,
Profitez du délai dit de "rétractation",
Trois jours, pour statuer sur ma résurrection,
Et méditez ce qu'on lit dans mes évangiles,
Qui ne change d'avis est un bel imbécile.
Fil2fer le 22/10/2011.