Me voici donc, belle enjôleuse !
Vous m'avez dit: "neuf heures sept,
Au café "Le temps des sornettes".
Je suis exact, ma capricieuse.
M'avez-vous fait venir, cruelle,
(Oui, je prendrai une verveine)
Pour me maintenir en haleine,
Ou m'annoncer bonne nouvelle ?
Que soit béni ce jour d'été,
Soleil si chaud dès le matin,
M'offrant votre bustier coquin
au fascinant décolleté !
Bon... Je ne sais plus où j'en suis...
Mes yeux papillonnent, se posent
Partout où la Morale n'ose,
Et vous n'en êtes pas marrie.
Votre regard tout en ivresse
me promet-il bonheur suprême,
Le Paradis pour ce soir même ?
Mais allez-vous parler, Diablesse ?
Dites-moi tout, à la parfin !
Dévoilez vos secrets désirs,
Je suis là, prêt à vous ouïr.
Par pitié ! Vous parlez, enfin !
Vous dites:"Je suis amoureuse
A corps perdu, à la folie,
De ma voisine Coralie.
Dans ses bras, je suis si heureuse !"
Oncques ne vit déception telle,
Et la fin de tous mes espoirs.
Cette Coralie crie victoire.
Tant pis pour moi, tant mieux pour elle !
Edouard Huckendubler (amoureux dépité)