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Maison vide

myxene

Nouveau poète
#1
De ma famille je connais l’histoire,
La grand-tante oublieuse qui traînait dans les bars,
Et qui de temps à autre aguichait aux trottoirs ;
Le grand-père de mon père qui votait sans savoir,
Sans comprendre que les guerres ne sont plus qu’en mémoire,
La cousine de papa qu’ aimait pas les garçons,
Et sa sœur qu’en faisait une joyeuse collection ;
Le beau-frère rabat-joie qui disait la morale,
La belle-sœur amoureuse du curé trop jovial,
La filleule travailleuse qui courait les diplômes,
Et voulait que sa science s’impose en idiome ;
La marraine qui s’appliquait au chapelet
en courant après tout c’ qui passait,
Cousin Paul un peu dingue mais pour cœur un trésor,
Le père pour facteur, le cocu qui l’ignore ;
La nièce dépressive qui vivait chez son psy,
Le neveu entiché d’ la bonne sœur Emilie,
Ma mère qui m’ serrait sur son cœur
en m’ disant « Toi et ton père m’êtes l’image du bonheur » ;
Le grand-père marin qui aimait tant les ports,
Et mamie l’attendant gifle prête à l’essor,
Tonton Tino qui faisait des enfants au village,
Une partie d’ la famille c’était tout l’ voisinage ;
La troisième femme du cousin Herbert
qui s’ prenait pour une diva avec sa voix de Cerbère,
Julie la d’ mie sœur qui savait pas compter,
Et dont les synonymes étaient pauvre ou ruinée ;
Et puis y’a qui, une autre tatie, j’ l’oubliais,
Qui matait les p’ tits loups et qui les invitais,
On entendait son rire jusqu’à la boulangerie,
La boulangère frustrée enguelait son mari ;
De ma famille je connais l’histoire,
Les petites haines, les chances, les déboires,
Mais si tu savais mon enfant comme je regrette,
Ah si tu savais mon enfant ô oui ô combien je regrette
de ne pouvoir jamais jamais jamais te connaître.