Ma première rencontre avec un cheval
A l' âge de trois ans panique totale
Pour aller à l'école une friche je traversais
Raccourci emprunté matin midi et soir
Et ma voisine mon aînée m'accompagnait
Mais parfois un cheval broutait dans le noir
Incorrigible je lâchais sa main et courais
Et le cheval attaché je voulais voir
Rien jamais, désobéissante, ne m'arrétait
Et c'était un cheval à la belle robe noire
Rentrant dans la friche en applaudissant
Et en criant de joie et de bonheur
Ne crie pas me dit ma voisine chuchotant
Car si tu cries tu vas lui faire peur
Omettant les recommandations et chantant
Naturellement je m' approchais avec candeur
Tapant dans mes mains bruyamment
Réjouie par les hénissements de fureur
Encore et toujours je riais, hurlant
Alors devant moi le cheval se cabra
Vint alors pour moi l'instant de terreur
Et vers ma voisine me jetais dans les bras
Celle-ci essaya en vain de calmer mes pleurs
Un demi siècle plus tard j' en ris toujours
Ne supportant toujours pas cet animal
Ce n'est pas entre nous le grand amour
Haine serait plutôt mon sentiment
Et s'il m'arrive de l'approcher prudemment
Vainement je me persuade chaque jour
Alors, que je peux en faire le tour mais,
Le cheval pour moi n'est pas rassurant