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MA FOLIE

#1
Cet enfant, je l'avais porté et lui avais donné la vie,
Et à la veille de son anniversaire, le couperet est tombé.
Adieu la belle fête d'anniversaire prévue un soir d'été,
Adieu ses baisers, ses sourires, bienvenus à tous dans ma folie.

Les médecins ont employé plein de mots incompréhensibles,
Je ne retenais que son visage que je ne verrai plus,
Ils ont essayé de me ramener à la réalité, au monde crédible,
Alors que tout mon être était en fuite, tendait au refus.

J'avais tué mon enfant, je roulais trop vite, j'ai pas vu le camion,
J'ai crié, j'ai regardé une dernière fois ses yeux apeurés,
Et avant de sombrer sous le choc qui a brisé ma raison,
J'ai assisté à la mort de mon enfant que je n'ai pas protégé.

Culpabilité, ça ronge comme un cancer, j'aurais dû partir,
Les rares fois où je dors, sous l'effet des médicaments
Je me réveille en revivant la scène, inlassablement
Et je pleure de toutes mes forces de ne pas pouvoir la réécrire.

Vide, tellement vide, je me sens dépourvue de coeur,
C'est comme si j'avais été éviscérée, je n'ai même plus peur,
Je ne sais plus quand il fait jour et quand il fait nuit,
Les autres semblent vivre autour de moi sans soucis.

Envie de mourir, découverte d'une espèce de croyance,
Je m'invente une vie après le trépas où on a une seconde chance,
La mienne serait de rejoindre mon petit là où il est à cet instant
Et me fondre avec lui dans les cieux pour briller au firmament.

Ils disent que je suis devenue folle, que je suis partie trop loin,
Je les méprise et avale docilement tous les comprimés,
Parfois, je leur jette au visage avec rage ou les cache dans un coin,
Je ne veux plus revenir en arrière, ma route n'est plus balisée.

Pourquoi ne veulent-ils pas comprendre que je suis dans un refuge?
Une « cabane » fabriquée à coups de souvenirs heureux,
A l'abri de toutes les douleurs, je me vautre dans ce subterfuge
Et me laisse emporter par des rêves sans fermer les yeux.

Je leur ai dit d'arrêter de me regarder comme un animal
Et de me laisser m'euthanasier, me disperser, m'anéantir,
J'ai laissé tout dans cet accident sauf ce qui fait mal,
Et aujourd'hui je veux ignorer l'hier qui est sans avenir.

Mon entourage l'a dit plusieurs fois : « elle est dangereuse,
Il faudrait la mettre dans un endroit où elle est encadrée,
Ses yeux ont l'air morts, presque invisibles, son corps abandonné »
Alors, dans un hôpital ils ont « déposé » ma carcasse malheureuse.

Je navigue parmi des murs blancs, des gens, du personnel soignant,
Des comprimés, la camisole parfois, la foule et l'isolement,
Je suis déjà en haut et j'observe leur acharnement
A vouloir sauver en moi ce qui n'est plus vivant.​
 

pat38000

Poète libéré
#2
très émouvant ce poème......Comme je te comprends cette culpabilité qui te poursuit....Que dire si ce n'est que du courage et vivre encore, ce soir une étoile brille elle veille sur ton enfant qui te dis ne t'en fais je suis encore à tes côtés maman, vie et continue ton chemin....
 

galinette

Nouveau poète
#3
Comment se raccrocher à la vie lorsque l'on est plus vivant ?
Votre poème m'a bouleversé ... Comment ne pas sombrer dans la "folie" après la perte d'un enfant ... vos mots sont si poignants que je pense qu'ils sont réalité ... je vous souhaite beaucoup de courage...
Ce sont les mots que j'avais écris pour le concours ... votre poème est très émouvant ...
Bisous de Manon
 
#13
Très fort et émouvant votre joli et triste poème! on ressent très très fort le vécu ! Tous ceux qui vous lisent aurions bien-sur préféré ne rien avoir eu à lire d'aussi triste si c'était dans le simple but que vous n'ayiez JAMAIS VéCU UN TEL DRAME ! Courage Ou en etes-vous aujourd'hui ? Surement de temps à autre en Psychiatrie , ne baissez pas les bras, la vie est ainsi faite , vous allez remonter la pente ,il faut y croire
 

abed

Maître Poète
#14
c est dur..mais Dieu prends ce quil veux kan il veux,,c est lui qui es le createur,,et il prends kan il veux,,sansdoute la ou il es ,,est mieux k ici ..nshallah au paradi ..
 
#20
un instant et tout bascule dans l irrémédiable l inaceptable, il ne reste que la folie pour échapper à cet enfer qu est devenu alors la vie, peut être le pardon, se pardonner...