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Lettres (2) ... Pour ma mère.

Elfea

Nouveau poète
#1
Chère Maman, J'aimerais pouvoir te dire que tu me manques tous les jours. Ce serait touchant, non ? Mais je me suis habitué à ton absence, comme à celle de Papa. Tous les deux , je vous jure que vous me manquez, mais pas tout le temps, et pas de façon accablante. Enfin, je crois. C'est comme si vous étiez partis en vacances et que votre absence n'était que temporaire. Ca fait si longtemps que tu es partie, presque dix ans, et pourtant, j'ai l'impression que c'était hier, que j'ai appris ce que tu as fait. Et que pour la première fois de ma vie, sans que personne ne m'y ait invité, je me suis tu. Je ne sais pas pourquoi. J'ai fait comme si je m'en fichais un peu, que je ne réalisais pas vraiment. Mais j'ai toujours été perspicace. Je savais ce que ça voulait dire. Ce que j'ai ressenti vraiment, c'était de l'horreur. Si tu avais été percutée par un camion, si quelqu'un t'avait tiré dessus, si tu avais fini dans la gueule d'un monstre des mers, j'aurais été triste. Mais là, ce que tu as fait ne m'a juste rempli que d'horreur. Ce que tu as fait, c'est monstrueux, je crois que c'est la pire chose au monde, et pourtant, je ne t'en veux pas. Je n'en veux jamais à personne, de toute façon. Je ne t'en veux pas parce que je continue de t'aimer, malgré tout, malgré que tu croupisses dans cette tombe, par ta propre faute. Je ne t'en veux pas parce que je comprend. Même si ça me fait mal, je comprend ce que c'est, la souffrance. La vraie. Moi-même, j'ai plusieurs fois tenté de te rejoindre. En vain, bien sûr. Dieu ne veut pas de moi, pas maintenant. Jamais. Il m'enverra en Enfer, alors que toi, Maman, tu es au Paradis. Tu le mérites. Tu sais que tu as fait énormément de mal à mon frère, en faisant ça. Depuis ce jour, on l'a perdu. Alors que même si on en parle pas forcément, on connaît la cause de nos larmes, on se serre les coudes, mais lui, il préfère souffrir en silence. Presque comme moi, sauf que moi, je reste là. Si tu savais ce qu'il m'a dit. Je lui ai dit, en le respectant, ce que je pensais de la situation, et je l'avoue, je l'ai peut-être provoqué en lui parlant de //////. Il m'a fait pleurer. Je n'aurais jamais pensé qu'il me dirait des choses pareilles. J'espère que tu es heureuse, Maman, mais tu nous a rendu malheureux. Tu nous a abandonné, quand on était encore enfant. Tu as abandonné tous ceux qui t'aimaient, tu t'es assise sur cette fenêtre, et tu as sauté. Tu t'es envolé. Tu n'as pas le droit. Mais je te souhaite la paix à laquelle tu aspirais tant. Je t'aime sincèrement.