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Les sabots.

#1
Les sabots.

Quand ce matin-là, Marie-Jeanne se réveilla, elle fut saisie d'un long frisson.
Elle s'étira, se leva.
Elle prit un petit déjeuner copieux, accompagné d'un bon pain et d'un très bon beurre demi-sel.

Avec délicatesse elle fit sa toilette.
Puis elle s'habilla en prenant soin de se vêtir de son plus beau costume,
celui qu'elle portait lors de son mariage au mois de juin dernier.
Elle mit un temps fou à préparer son chignon et à s'équiper d'une coiffe majestueuse.
Elle ajusta ses gants de dentelle.

Une fois parée, elle se leva de son siège, pris un petit coquet sac à main de cuir noir.
Elle sortit de la maison.

Il faisait beau en cette matinée de printemps, un peu frais.

Marie-Jeanne se dirigea vers la falaise, parcourut le chemin côtier qui sentait bon de tous les parfums des premières fleurs printanières.

Elle contempla le paysage.
Aujourd'hui, il y avait une mer d'huile, légèrement ballotée par une houle de fond, vestige d'une lointaine tempête.
Parfois, la légère brise ridait, par endroits ce miroir.

Sur son visage coulaient de fines larmes, que le vent gelait en de minuscules rivières de diamants.

Marie-Jeanne descendit le sentier vers la petite crique.
Arrivée sur la plage, elle abandonna au sable fin les magnifiques sabots qu'Ange lui avait offerts pour leur mariage.

Lentement, elle avança vers la mer, puis pénétra et, enfin s'engouffra dans les eaux.

On ne revit plus jamais Marie-Jeanne.

Plusieurs semaines après, on apprit au village, qu'Ange MATTURIN, le jeune époux de Marie-Jeanne, avait lors d'une violente tempête, été emporté par un paquet de mer.

Quelque temps après, l'équipage du rafiot avait retrouvé ses sabots qui dansaient sur les flots.
L'accident s'était produit le jour de la disparition de Marie-Jeanne.

Aujourd'hui encore, par les beaux matins de printemps, lorsque l'on descend à la petite crique, la fraiche brise vous chante, parfois, le silence du chagrin de Marie-Jeanne.

Loïc ROUSSELOT
 

prose16

Maître Poète
#3
Une très émouvante histoire d'amour qui finit mal, si bien contée! Merci! Je connaissais la Marie Jeanne de Joe Dassin qui se jetait du pont de la Garonne, mais pas celle-ci...amicalement:)
 

lilasys

Maître Poète
#6
J'adore le suspens , l'histoire
Il n'y a pas d'autre mot , ( TALENTUEUX )
...........................MERCI une savoureuse lecture malgré le fond triste
Mais ces sabots sur l'eau m'ont plu....... J'aime
bisous