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Les phalènes connaissent l'écho de nos râles d'amour

rivière

Maître Poète
#1
Les phalènes connaissent l’écho de nos râles d’amour​

En ce matin de mai,
les flots du Loir frissonnent parmi la prée,
les fleurs s’éveillent dans l’oreille des chemins creux,​

le soleil, à pas furtifs,
s’élève à l’horizon,
parmi l’estuaire des violettes et des oiseaux,​

tandis que somnolent les arbres
au chuchotis des sources.
Nous marchons paume contre paume,​

ô ma Douce,
dans ces bois et ces forêts du Maine
qui ont vu éclore les syllabes de notre amour,​

les phalènes connaissent à la brune
l’écho de nos râles charnels
qui s’élèvent vers les nuages,​

vers les bourgs et les cités de fer.
Nous nous reposons maintenant,
nos robes, nos escarpins, et nos bas de soie,​

écrivent à tout instant les odes de notre féminité,
je te récite alors à genoux
la magnificence du sexe lesbien,​

et tes droits de Suzeraine
sur moi qui ne suis qu’une humble poétesse,
et l’ombre de ton ombre,​

je m’approche de toi,
et, agenouillée, face aux duchés des mousses,
je dépose sur tes lèvres l’aile d’un baiser,​

puis devenue farouche, j’ôte tes vêtements, et
avec pour seules armes ma langue et mes mains,
je te conduis jusqu’aux rivages de la Jouissance,​

jusqu’à nos prochains assauts,
jusqu’à l’éloquence de notre tendresse si belle
et si féminine !​

Sophie Rivière​