Les phalènes connaissent l’écho de nos râles d’amour
En ce matin de mai,
les flots du Loir frissonnent parmi la prée,
les fleurs s’éveillent dans l’oreille des chemins creux,
les flots du Loir frissonnent parmi la prée,
les fleurs s’éveillent dans l’oreille des chemins creux,
le soleil, à pas furtifs,
s’élève à l’horizon,
parmi l’estuaire des violettes et des oiseaux,
s’élève à l’horizon,
parmi l’estuaire des violettes et des oiseaux,
tandis que somnolent les arbres
au chuchotis des sources.
Nous marchons paume contre paume,
au chuchotis des sources.
Nous marchons paume contre paume,
ô ma Douce,
dans ces bois et ces forêts du Maine
qui ont vu éclore les syllabes de notre amour,
dans ces bois et ces forêts du Maine
qui ont vu éclore les syllabes de notre amour,
les phalènes connaissent à la brune
l’écho de nos râles charnels
qui s’élèvent vers les nuages,
l’écho de nos râles charnels
qui s’élèvent vers les nuages,
vers les bourgs et les cités de fer.
Nous nous reposons maintenant,
nos robes, nos escarpins, et nos bas de soie,
Nous nous reposons maintenant,
nos robes, nos escarpins, et nos bas de soie,
écrivent à tout instant les odes de notre féminité,
je te récite alors à genoux
la magnificence du sexe lesbien,
je te récite alors à genoux
la magnificence du sexe lesbien,
et tes droits de Suzeraine
sur moi qui ne suis qu’une humble poétesse,
et l’ombre de ton ombre,
sur moi qui ne suis qu’une humble poétesse,
et l’ombre de ton ombre,
je m’approche de toi,
et, agenouillée, face aux duchés des mousses,
je dépose sur tes lèvres l’aile d’un baiser,
et, agenouillée, face aux duchés des mousses,
je dépose sur tes lèvres l’aile d’un baiser,
puis devenue farouche, j’ôte tes vêtements, et
avec pour seules armes ma langue et mes mains,
je te conduis jusqu’aux rivages de la Jouissance,
avec pour seules armes ma langue et mes mains,
je te conduis jusqu’aux rivages de la Jouissance,
jusqu’à nos prochains assauts,
jusqu’à l’éloquence de notre tendresse si belle
et si féminine !
jusqu’à l’éloquence de notre tendresse si belle
et si féminine !
Sophie Rivière