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Les pensées célèbres, celles de la Vagabonde de la Poésie, les pensées Momoriciennes et les vôtres si le coeur vous en dit

19 degrés ils attisent la surchauffe ?

Ils ont bien dit 9 degrés ? Bon je dois avouer que j’ai triché un bon moment j’étais largement au-dessus avec 11 !
C’est encore une température agréable ma grand-mère maternelle durant tout le mois de février de l’année 1956 s’est contentée d’une température de moins 10 degrés dans sa cuisine où la porte était constamment ouverte pour empêcher la fumée de la cheminée d’envahir son lieu de vie. Au-dessus dans sa chambre il faisait moins douze!
Et les guignols qui pensent que 19 degrés est une mesure restrictive !
Rigolos vous avez toujours pétés dans la soie, vous ne connaissez rien à la vie, vous êtes complètement déconnectés contrairement à ce que vous pensez !
Ah oui !…Dernière petite précision il y a huit ans que je n’ai pas été enrhumé. DAE32465-04DC-443B-A1C8-9E1E5F7B9CD1.png
 
Les miaous, du port de la Madeleine!
Presque définitif !

Avant de clôturer cette petite série sur mes amis à quatre pattes, et parler naturellement des poids lourds de la ferme, je ne pouvais pas écarter de mes récits les animaux sûrement les plus incroyables par leur intelligence.
Les petits félins naissaient la plupart du temps sans que l’on puisse les localiser. Les mères très malignes avaient compris depuis longtemps que la discrétion absolue favorisait la reproduction de l’espèce.
Aussi on pouvait difficilement approcher une portée dès sa venue au monde! La plupart du temps on apercevait les petites créatures alors qu’elles étaient presque sevrées. Il s’agissait de chats communs du type européen aux qualités très redoutables, vous pouvez me croire, même si je n’ai plus à vous convaincre de ma bonne foi, nous nous connaissons maintenant depuis suffisamment longtemps ! Les rats entre autres quelle que soit leur taille se méfiaient d’eux! Il n’était pas rare que l’on trouve des dépouilles aussi grosses que le prédateur ronronnant qui leur avait donné la mort!
Le silo à grains fournissait aux nombreux rongeurs une abondante nourriture ainsi que les grains de blé stockés dans la maison du mendiant. Les spécimens à très forte corpulence n’étaient donc pas rares!
Les matous régnaient en vrais chasseurs, ils n’étaient pas du style à jouer avec les souris. Combien de fois je les ai vus littéralement gober leur proie largement enfoncée dans leur gorge! La pauvre victime étouffée remuait désespérément ses petites pattes arrière, un peu comme si elle voulait écourter sa lente agonie !
L’heure de la traite pour les pattes de velours était la bienvenue, une gamelle traînait toujours dans un coin de l’étable, et mon père sacrifiait un peu du précieux liquide blanc contenu dans le seau à traire. Par dizaines, n’écoutant que leur faim, les félins à moitié sauvages se jetaient goulûment sur cet excellent breuvage!
C’est à ce moment précis qu’il n’était pas rare d’apercevoir un rongeur équilibriste en balade sur le rebord supérieur du râtelier!
Le faisait-il exprès pour les narguer, je ne le pense pas, la troupe des poilus était bien trop occupée pour l’apercevoir.
Nous vivions en compagnie de ces répugnantes bestioles à poil ras sans avoir la possibilité de nous en débarrasser !
Le poison était un danger pour les chats, en effet, ils pouvaient en consommant leur proie s’empoisonner et mourir dans d’atroces souffrances.
La solution se trouvait donc dans cette proximité, qui crée finalement un équilibre naturel entre la population féline et les nuisibles.
Le bord du Lot où nous avions l’habitude de jeter les déchets biologiques, était également propice à cette prolifération exponentielle.
Parfois, une crue soudaine pouvait éliminer une partie de ces nichées.
Mais une montée progressive de la rivière au contraire était nocive à nouveau à notre environnement, les rats quittaient alors leur trou et se réfugiaient dans les greniers!
Alors que mon frère avait invité pour quelques jours un correspondant, le lendemain matin ma mère toujours soucieuse du confort des personnes qu’elle recevait, posa cette question :« Vous avez bien dormi?». «J’ai mis un moment à trouver le sommeil, j’entendais des pas au plafond !».
Sa réponse fut très claire :«Ah ! Je vois, il s’agit des chats qui jouent aux équilibristes sur les poutres la nuit!».
Je ne sais pas si elle a réussi à le convaincre, mais il ne nous a plus parlé de ce phénomène à la limite du paranormal durant son séjour.
Revenons si vous le voulez bien, à nos amis les greffiers. Alors qu’une portée venait de naître, une voisine nous a rendu visite et nous a demandé si nous pouvions lui garder un chaton, et presque au même moment une cousine de Faycelles a formulé la même demande.
Évidemment le préposé aux chats du port de la Madeleine était votre écrivaillon !
Cela ne me posait aucun problème après quelques échanges avec ma mère l’affaire était en marche !
Déjà me direz-vous !
La tâche allait être facile, la mère des petits était ma minette préférée une magnifique et pure Isabelle à poils longs !
Elle était docile c’était la seule que l’on autorisait à se promener à l’intérieur de la maison.
Chez Marceline ma grand-mère certains chats osaient parfois s’aventurer la porte étant toujours ouverte, mais le grand balai en paille se trouvait à portée de sa main, et inutile de vous dire que les allers-retours étaient plus que précipités. Une poule osait parfois franchir le seuil, mais il était très rare qu’elle ressorte vivante, donc l’instinct animal de survie primait sur toutes les gourmandises convoitées !
Mon ancêtre je n’en avais aucun doute à l’époque était à l’origine de la cocotte minute !
Chez elle, la fameuse dose de rappel n’existait pas!
Pour l’ensemble de la volaille cette fermière était impitoyable!
J’avais baptisé l’adorable génitrice Zabelou, ce fut le cas pour toutes les Isabelle à poil long que j’ai connues par la suite.
À l’exception après réflexion, d’une qui je dois vous l’avouer, avait une tête et un corps jusque là rien d’anormal, mais dont l’anatomie se prolongeait par deux jambes !
Revenons à nos moutons ! Non, que me faites-vous dire ! A nos chatons !
Je dois vous dire qu’à leur vue sur le coup j’ai été péniblement déçu, la Belle avait enfanté uniquement des petites boules noires !
Quel était donc le chat qui l’avait séduite ?
Mais vous l’avez tous entendu une fois : des goûts et les couleurs on ne doit pas discuter!
Après cette courte désillusion, j’ai fini par choisir deux bébés au hasard, en espérant qu’ils fassent bien l’affaire.
Les semaines se succédèrent assez rapidement, et les deux rejetons passaient presque autant de temps avec moi qu’avec leur mère qui m’en laissait la garde entre parenthèses bien volontiers.
Sachant que je devrais un jour m’en séparer, je les avais surnommé mes deux petits, semblables à deux agates noires à poils longs, leurs yeux étaient étrangement bleu ciel.
L’éducation à la Maurice ne tarda pas à se mettre en place, bien plus originale et rigolote que celle de leur maman, qui ne manquait pas de les remettre à leur place quand ils l’agaçaient en leur assénant un sévère coup de patte!
J’avais décrété qu’ils seraient définitivement sevrés et éduqués à l’âge de quatre mois, et qu’il m’était impossible d’imaginer que je les donnerais à leur futur propriétaire avant cette date limite.
Je les autorisais à m’accompagner quand j’allais pêcher sur la rivière, ils ont pris alors rapidement conscience que le lait maternel n’était pas la seule gourmandise qu’ils pouvaient convoiter. Ils profitaient d’une agréable promenade sur mon petit navire, tout en dégustant une partie de mes plus petites prises.
Leur mère de son côté finissait l’apprentissage en leur apportant toutes sortes de bestioles amusantes et remuantes, souvent comestibles.
Lorsque nous allions lancer l’épervier à l’étang la grande armada était alors en déplacement derrière la cheftaine arborant en guise de drapeau son uniforme à trois couleurs.
Il y avait des alevins en prévision à dévorer pour la petite troupe de soldats.
Le signal en début de matinée avait été clair. Dans un grand chaudron, nous préparions de quoi appâter la petite surface d’eau que nous appelions le trou du sable, où vers minuit le filet fermement lancé pour qu’il épouse une forme la plus ronde possible se refermerait sur
la pêche en train d’apprécier notre savant mélange.
Il s’agissait d’un cocktail de pomme de terre, blé, maïs, mie de pain, menthe sauvage et d’ingrédients relevant subtilement l’ensemble. Sur le brasier la marmite dégageait des senteurs sauvages qui se répandaient sous la forme de grappe parfumée tout autour de la propriété. Vous pensiez peut-être que j’allais vous donner la recette complète du petit pêcheur d’eau douce, eh bien non! Vous n’aurez pas son temps de cuisson ! Les félins étaient prévenus, la soirée allait être frugale et mes deux très jeunes amis allaient connaître leur premier festin.
Je faisais d’eux ce que je voulais, je les mettais dans une petite bouilloire sans qu’ils bougent, sur mes épaules, mais leur plus grand plaisir ils le trouvaient en jouant aux funambules sur la bordure à bâbord et à tribord de la barque.
Un jour et c’est là que je voulais vous embarquer mine de rien, sans vouloir pour autant vous mener en bateau, un jour, disais-je, alors que pour une fois j’avais oublié de les prévenir et que j’étais à une centaine de mètres du rivage, je les ai entendus miauler près du quai avec insistance!
Que faire ?
La solution ils l’ont trouvée eux-mêmes et c’est là que ma petite histoire prend un petit air pimenté, ou du relief si vous préférez.
Voyant que j’étais indifférent à leurs appels désespérés, ils se sont mis à l’eau et m’ont rejoint à la nage!
Je n’en revenais pas, j’étais en train d’assister à une scène incroyable, nous étions à la mi-août, il est vrai, mais quand même le spectacle paraissait irréel un peu comme les apparitions qui avaient eu lieu ce jour-là partout dans le monde et depuis plusieurs siècles.
Les voyant arriver sans encombre, j’ai accueilli ces créatures à la physionomie surprenante de deux avortons mouillés comme des rats ! ils avaient préféré cette situation peu commune dans le cadre de leur espèce plutôt que de s’ennuyer…comment ?…Je vous laisse réfléchir une seconde !…Eh oui !…Comme des rats morts!
Et deux minets qui se morfondent seuls croyez-moi, c’est vraiment pathétique à observer! Maintenant ne m’accusez pas de vous avoir tendu ma canne à pêche pour vous faire comprendre en détail ce que j’ai vécu ce jour-là !
Les nageurs, dans cette traversée stressante, avaient perdu la moitié de leur volume, j’ai salué bien entendu leur initiative héroïque! Nous avons ensuite comme à notre habitude taquiné le gardon, le goujon, la perche, ou le soleil.
Il a bien fallu que l’on se sépare, les semaines passent trop vite au gré des uns, trop lentement au gré des autres, mais elles perdent toute consistance lorsqu’on est un petit bonhomme très heureux! Arriva fatalement le jour des grands au revoir et j’ai dû tenir à contrecœur mon engagement. Une boule ronde est partie sur l’autre berge à cent mètres du lieu où elle avait ouvert pour la première fois les yeux. Heureusement j’ai obtenu l’autorisation d’aller lui rendre visite quand je le souhaitais. Quand il m’apercevait il ne manquait pas l’occasion de venir se frotter en ronronnant contre ma jambe. Il a eu une vie heureuse car très choyé, il est mort
à un âge très respectable dans sa dix septième année. Sa sœur a eu presque le même parcours chez ma cousine de Faycelles, à la différence près que nous l’avons récupérée alors qu’il venait d’avoir seize ans. Elle a fini son existence près de son ami le le gentil dresseur et de sa mère à la patte agile Baronne du port de la Madeleine.
Elle nous a quittés à l’âge de dix huit ans, avant Zabelou que j’ai aperçue très affaiblie pour la dernière fois, alors qu’elle allait avoir vingt et un ans. Elle se trouvait dans la grange aux naissances et c’est là que lui ai fait un dernier câlin.
Je pense qu’elle est allée mourir dans un coin de la ferme, je n’ai jamais retrouvé son corps au pelage tricolore. 830E6364-7A0B-416F-93E9-D1B8AE41EB7F.jpeg ACB3FCD1-3D6A-444B-8963-E5C584813EF7.jpeg
 
Texte définitif !

Obélix en terre lotoise

Voici un chien qui marqua de sa forte empreinte ma jeunesse, mon adolescence, et une partie de ma vie d’adulte : Obelix !

Ils sont légion les animaux qui m’ont accompagné fidèlement quand, jeune enfant, j’ai commencé à me balader sur les sentiers pierreux de l’existence. Je vais vous parler aujourd’hui de celui qui m’a particulièrement ému par son comportement, mais aussi grâce à l’incroyable parcours qu’il a eu avant de nous quitter. Je l’ai aperçu pour la première fois dans une portée que notre chienne de chasse Ita avait eu la délicatesse pour une fois de ne pas nous cacher! J’étais excité à l’idée qu’un de ses rejetons aurait peut-être la chance de connaître les joies de l’existence. Eh oui, chers lecteurs, malgré l’amour que mon père et ma mère portaient aux meilleurs amis de l’homme, nous étions contraints d’opérer une très sévère sélection quand venaient au monde d’adorables créatures ! A l’époque dans nos campagnes les pulsions sentimentales passaient après les exigences que nous imposait la rudesse des jours. Un tri sévère s’imposait rien ne pouvait s’opposer à un destin où les dès avaient été jetés par avance ! J’entends parfois des personnes ici et là, regretter ces temps reculés, parler même de glorieuses années! Ce type de paroles m’interroge un peu et me mène à cette réflexion : ont-ils vraiment connu la période d’après-guerre dans nos contrées sauvages, que les citadins avaient pour habitude de caricaturer en les qualifiant péjorativement de France profonde? Le mal- être des pauvres gens croyez-moi était bien présent et visible. Je ne vais pas vous en reparler aujourd’hui, je pense avoir développé suffisamment ce sujet au cours de mes précédents récits. Je vais donc reprendre mon histoire après ce court intermède qui me paraissait nécessaire. Que devenaient les portées alors me direz-vous ? Je n’ai appris que bien plus tard comment le maître de la propriété les faisait disparaître. Bien entendu je vais passer sur les détails pour ménager l’ensemble des âmes sensibles présentes sur ces lignes. Pour vous rassurer cependant, je peux vous affirmer que les sacrifiés ne souffraient pas. Il arrivait parfois, après une forte insistance de ma part, que mes parents finissent par accepter d’épargner la vie d’un de ces petits êtres, on pouvait considérer ce geste comme un grand miracle ! Ce fut le cas en ce début d’année 1958. Mon cœur d’enfant subitement propulsé au zénith, je me suis approché calmement du nid douillet fraîchement bordé par une mère déjà très préoccupée par les soins de sa nichée. Je connaissais mon rôle, je devais sélectionner le chiot qui me paraîtrait le plus alerte le plus fobuste, le plus beau! Ce choix délicat s’avérait toujours difficile ! Cette sélection impitoyable était malheureusement incontournable je les aurais bien tous gardés! Je les ai examinés, le mot n’est pas trop fort, les uns après les autres dans mes petites mains et j’ai remarqué qu’un d’entre eux, un mâle était d'une constitution massive, solidement accroché à une tétine de sa mère. Il m’avait fait comprendre par un gémissement qu’il ne voulait pas être dérangé dans sa tété ! Ita sa mère avait l’habitude de ce rituel barbare, elle attendait patiemment que la sentence arrive tout en priant très certainement le ciel pour qu’il ne lui tombe pas sur la tête ! Vous avez tous entendu parlez des causes à effet ? Eh bien, en ce jour béni des dieux Celtes face à la robuste physionomie de sa progéniture j’allais dans la foulée l’appeler Obélix. N’est-ce pas un joli prénom de baptême pour un animal né à proximité des remparts du célèbre village gaulois d'Uxellodunum ? Je vous pose la question! Plus les jours passaient et moins je regrettais mon choix. Pas de doute, sans vaccin ni nourriture spéciale, ce gros toutou qui n’était pourtant pas tombé dans une marmite profitait à vue d’œil en se contentant de téter le lait maternel. Je lui offrais quand même en complément quelques bols fraîchement tirés du pis de la Flourette pour soulager sa mère. Il faut dire que le libre service se trouvait à deux pas de la nursery. Ainsi passèrent les jours et les semaines, le futur guerrier prenait du poids rapidement et nous montrait déjà qu’il allait devenir un celtique indépendant. Très gentiment, il me faisait comprendre au bout d’un moment qu’il souhaitait être seul. Il faut dire que je n’avais pas mon pareil pour agacer le monde à quatre pattes qui m’entourait, c’était une sorte de mise en condition à mes bons désirs! Une éducation sans violence mais bien particulière à la Maurice. Le temps passa ainsi, Obélix à mes yeux grandissait bien trop vite! Il a rapidement pris l’habitude de faire un petit tour de quartier et très vite en prenant un peu d’âge, il a étendu son terrain de prospection à une grande partie de la commune. D’une gentillesse incroyable il était connu de tous, et les gens du pays ne manquaient pas de lui tendre une petite gâterie. Il rentrait le soir à bon port, en roulant de sa très forte corpulence sans se poser la question de savoir si nous avions été inquiets de son absence. Il commença ainsi sa vie de chien domestique errant, fier de vivre sans corde au cou avec une petite préférence tout, de même pour son port d’attache ! Il m’accordait ses faveurs par de gros câlins, je le méritais bien, après tout n’étais-je pas son sauveur ? Au fil des mois puis des années il s’est montré de plus en plus autonome, négligeant parfois même la soupe que ma mère lui tendait. Jamais malade malgré les tiques entre autre qui jalonnaient son corps et que je lui enlevais épisodiquement sans aucune précaution. Est arrivé rapidement le temps des interrogations : comment faisait-il pour être en pleine possession de ses moyens, alors qu’il ne se jetait pas sur la gamelle qu’on lui donnait ? La réponse nous l’avons rapidement eue d’un rustre connu pour son aptitude au braconnage! « Votre chien est bien meilleur chasseur que moi, pas une truffe ou autres chairs vivantes appétissantes n’échappent à son flair!».
Il faut dire que mon père l’avait éduqué à la recherche de l’or noir du Quercy cependant,
en Obélix qui se respecte la prospection il préféra la faire sans assistance !
Obélix était devenu bien plus rusé qu’un renard en effet et rien ne pouvait, le distraire dans sa quête gourmande. Sa gentillesse quand il nous voyait , n’avait d’égale que son indépendance toujours croissante c’était un pur Gaulois dans l’âme.
Les années succédèrent aux années vous savez celles qui passent bien trop vite au gré des uns et trop lentement au gré des autres! Cependant, malgré cette fatale réalité mon chien les supportait sans faiblesse au point que l’on aurait pu se poser la question : est-il insensible à la fuite inexorable du temps ?
On fêta ses dix ans, puis ses quinze ans ! Un ami de passage à la maison entama une discussion sur la chasse, au moment où mon brave Obélix pointait le bout de son museau. « Voilà le meilleur chasseur de la région lui ai-je lancé ! » Je lui expliquai la vie agitée du seigneur de la vallée en vadrouille « Je peux voir comment il chasse, nous lança Georges » « Pas de soucis, tu n’as qu’à l’embarquer, tu nous le ramèneras après demain».
Aussitôt dit, aussitôt en voiture, Obélix ne refuse pas le voyage!
Le soir même la gâchette nous appelait, affolé : «le chien s’est échappé, je ne sais pas où il se trouve !».
Le maraîcher chasseur habitait le village d’Ournes à une quinzaine de kilomètres de la Madeleine.
Eh bien, le lendemain matin j’ai eu la surprise d’apercevoir mon chien couché dans la grange sur son lit de paille au fond de la grange ! Il m’a salué comme il avait l’habitude de le faire, fatigué quand même par cette petite virée nocturne qu’il n’avait pas lui-même programmée !
Le parcours d’Obelix avait été tout tracé !
Il a suivi naturellement les sentiers escarpés des coteaux où se trouve le village perché d’Uxellodunum. En ce haut lieu de la résistance, trois mille valeureux et courageux Gaulois ont résisté à l’envahisseur romain pendant plus de six mois! Imaginez un peu une armée de légionnaires composée de trente mille gladiateurs face à ce promontoire!
Les assaillis ont fini par se rendre, vaincus par le génie militaire de Jules César qui alerté par les chefs fit creuser un tunnel pour dévier la veine d’eau qui alimentait la source du village.
Les guerriers encerclés, pensant alors qu’ils étaient abandonnés des dieux, préférèrent se rendre.
César, dans la grande clémence qu’on lui avait toujours connue, épargna ces valeureux et très courageux combattants et ordonna simplement de leur couper les mains!
Leur chef, prisonnier de la légion de l’empire, se laissa mourir de faim.
Voilà pour la petite histoire ! Eh non! Le dernier village Gaulois à avoir résisté aux envahisseurs de la Guerre des Gaules n’est pas breton qu’on se le dise!
Obélix, de toute évidence ne voulait pas chasser en terre inconnue, et surtout accompagné par une piètre gâchette!
Un accident est si vite arrivé !
Il nous a quitté bien plus tard en 1976 victime de sa surdité,. Un satané train a eu la mauvaise idée de passer au moment où il traversait la voie ! Il partait faire son tour habituel, en quête de quelques bonnes surprises, se fiant à son adorat toujours intact!
Ainsi prit fin la vie de ce puissant et brave chien de chasse indépendant, qui a toujours fait honneur à son nom de baptême !

Gageons, n’en doutons pas un instant que sa descendance dans le pays est toujours bien présente! Aussi, si vous vous promenez dans la région non loin du bras de la rivière qui vient langoureusement lécher les pieds du célèbre oppidum et que vous croisez un chien solitaire dites-vous bien qu’il a sûrement un Obelix dans l’âme! 2FBB5904-D377-456B-8F6A-FF88093228A8.jpeg
 
Récit presque définitif

L’accident avec Pompon et la vie à la fin des années cinquante au port de la Madeleine

Je vous vois venir! Vous allez penser que ce petit écrivaillon veut nous parler d’une époque si lointaine qu’elle a été sûrement oubliée par la plupart des personnes qui l’ont vécue! N’en croyez rien, c’était hier, nous vivions le bon temps enfin, celui que nous envient les jeunes générations qui sont persuadées de voguer dans un monde qui a atteint le paroxysme de ce qu’un être humain est en mesure de supporter.
C’est oublier cette période d’avant-guerre et d’après-guerre où les pauvres étaient de vrais pauvres, où les gitans sillonnaient nos contrées et où les journaliers mendiants pour la plupart dormaient dans le coin d’une grange après avoir trimé une journée pour un simple morceau de pain!
J’ai connu cette cambrousse paysanne qui s’est transformée très rapidement sans avoir vraiment eu d’autres choix ! Cependant le progrès, marqué essentiellement
par l’arrivée de l’éclairage a été le bienvenu. Ce ne fut pas le seul, l’eau allait bientôt se déverser dans la vasque de l’évier en pierre grâce à un robinet. Sonnait ainsi la fin de la corvée épuisante du seau remonté à la force des bras au bord du puits! Ne vous faites pas de fausses idées sur le courant électrique, à cette époque il n’était utilisé que pour alimenter en lumière les pièces à vivre et l’écurie de la ferme. Un peu plus tard encore est apparu le cheval moteur qui a sonné, hélas le glas de la traction animale !
Cela me conduit naturellement à vous parler de ces braves bêtes ! C’étaient les poids lourds des étables, ils allaient encore faire illusion un moment face à cette inévitable évolution.
Mais avant de rembobiner ce ruban cinématographique très imagé, j’ai le souhait de vous faire part d’une situation quelque peu insolite. Mon plus jeune enfant était au cours élémentaire première année en 2012 quand sa maîtresse a abordé un sujet ô combien intéressant ,celui des gens du pays à l’âge lointain de la vapeur.
En parlant d’âge, je suis certain à cet instant précis que beaucoup d’entre vous se sont déjà lancés dans de grands calculs pour connaître celui de l’auteur, non?
Je reprends…Le nœud ferroviaire de la petite ville de Capdenac construite autour de sa gare se prêtait fort bien à ce type de discussion.
Alors que l’institutrice parlait des fameuses locomotives baptisées par les cheminots du nom évocateur de bêtes noires, mon fils a cru bon de lever énergiquement son bras !« Madame !…Madame!…Mon papa a connu les machines à vapeur !».
Un moment plus tard ce fut le tour des tombereaux tirés par les bœufs et les chevaux. Naturellement est arrivée l’heure du pénible dépiquage du blé à l’ancienne, puis du battage aux rouages toujours animés par des nuées ardentes. Les bohémiens suite à ce déploiement de nouvelles technologies ne tardèrent pas à emboîter le pas! Figurez-vous que ces nomades organisaient leur campement en cercle comme le faisaient les cow-boys du far west américain! A ces paroles pour le moins dépaysantes, mon gamin très attentif persistait à affirmer que son père avait vécu ces scènes authentiques d’autrefois !
Arriva naturellement l’inévitable période où les hordes de loups hurlants colonisaient nos bois.
Et là, sans hésiter une seconde, l’insatiable garnement leva à nouveau sa main, avec ces mots : « Mon père a également connu les loups!».
La maîtresse avait à peine plus d’une vingtaine d’années, je me suis posé la question de savoir si la convocation que j’avais reçue de sa part quelques jours plus tard, n’avait pas une corrélation avec ce sujet ancestral !
La rencontre à venir du très vieil homo sapiens père de ce très jeune élève en chair et en os méritait bien ces quelques lignes n’est-ce pas?
Elle fut rassurée à ma vue, l’enfant n’était pas un menteur, enfin juste avant que le loup ne pointe le bout de son nez! Même si aujourd’hui certains de ces carnivores aux dents aiguisées comme des sabres ont été aperçus à nouveau dans notre région.
Quittons ce monde inquiétant pour revenir à pas de loup visiter la grange et son étable où logeaient les lourds sabots de la ferme. Après avoir passé le porche daté de l’an huit de la République française on pouvait apercevoir à droite le puissant percheron Pompon. A ses côtés une charmante jument nommée Coquette de robe baie foncée avait l’œil vif ! La dame au très fort caractère n’était pas du genre à se laisser manœuvrer facilement, elle avait toujours refusé de travailler seule!
Suivaient dans l’ordre trois vaches, baptisées en fonction de leur robe : Flourette, Blanchette, et Négrote.
Deux ânesses complétaient ce cheptel important, elles avaient pour nom Nénette et Fatma.
Dans la petite porcherie ,on engraissait un cochon, toujours prêt à sauter sur une poule inconsciente qui se hasardait dans son espace restreint! Elle était attirée par quelques vermisseaux et la gourmande finissait généralement sa vie dans l’estomac du carnivore grognant.
Pompon et Coquette étaient des robustes chevaux de trait, nous les attelions à différents outils à la fin des années cinquante afin de travailler les champs.
La faucheuse, l’andaineuse étaient utilisées au mois de juin pour la récolte du foin.
Le brave Pompon secondé parfois par Coquette ,collier sur l’encolure, ne chômait pas!
La ferme n’avait pas une grande surface d’exploitation , tous les terrains étaient regroupés dans un rayon d’environ un kilomètre. Le chef de famille se plaisait à dire en plaisantant aux curieux qui lui posaient la question «Nous sommes des grands propriétaires, nous possédons des biens sur deux départements et quatre communes !» Pour finir de les convaincre et afin d’appuyer ses paroles , il les énumérait : Le Lot , l’Aveyron étaient suivis des célèbres noms des villages bien connus des gens du pays d’Olt, Faycelles, Capdenac -le -Haut, Loupiac et Capdenac- Gare Il y avait là de quoi asseoir une certaine notoriété, même lorsqu’on se sentait fauché comme les blés!
Au début de l’été ,la période des fenaisons nous donnait beaucoup de travail ! La tâche était rude. Sur une surface d’environ six hectares une fois le travail mécanique achevé, nous devions rassembler le foin en meule avant de le charger sur la remorque et le remiser au-dessus de l’étable. Les grosses chaleurs ne facilitaient pas notre labeur alors qu’à grandes enfourchées , mon père élevait le foin jusqu’à l’ouverture de l’étage supérieur où mon frère aîné dégageait le passage et envoyait la précieuse herbe séchée près de nous. Notre rôle consistait à tasser l’herbe avec nos petits pieds dans des allers et retours incessants pour qu’un maximum du précieux regain sec puisse entrer dans la remise. Je ne peux que difficilement vous décrire l’ambiance du coin chargé en diverses poussières aux très fortes effluves, qui avaient le pouvoir de nous irriter la gorge nous piquer les yeux et nous plongeaient dans des atchoums à n’ en plus finir!
Heureusement un bon verre de menthe à l’eau bien fraîche que nous amenait notre chère mère nous permettait de retrouver un second souffle.
La journée se terminait toujours par une baignade bien méritée près de la cale qui mettait fin au mur du port.
Nous étions satisfaits du boulot accompli, Pompon, Coquette et la grande troupe de poids lourds auraient de quoi manger durant la longue période hivernale.
Pompon était un cheval admirable, taillé dans la masse comme un athlète, d’un poids approchant la tonne. Toujours aux moindres ordres il obligeait Coquette la rebelle à suivre la cadence, même si parfois elle n’était pas partante pour transpirer plusieurs heures. Le travail de la vigne était assuré par le percheron. Il partait seul pour tracter la décavaillonneuse qui permettait une approche des ceps avec une précision millimétrée ainsi, le moindre pied d’herbe était éliminé.l Mais là où le roi Pompon était surprenant c’était quand attelé à la sarcleuse, seul en bout de la rangée il reprenait l’allée suivante !
L’entretien du petit vignoble prenait fin par une récompense que je n’aurais manquée pour rien au monde. Mon brave père me hissait sur le dos puissant cheval pour une balade inoubliable depuis les grappes de raisins vers l’écurie. C’est à cet instant précis que commençait pour moi le grand frisson. D’un pas sûr, frappant le chemin avec ses larges et lourds sabots. Pompon se déplaçait tranquillement vers son lieu de repos, et faisait de moi l’écuyer le plus fier à dix lieues à la ronde!
Avant de passer sous le porche d’entrée, il ralentissait conscient que sur son dos ,je devais baisser la tête.
Puis il se dirigeait vers l’abreuvoir où dans une aspiration continue qui me paraissait interminable, il buvait six à sept litres d’eau sans relever la tête avant de reprendre place fièrement à côté de sa princesse.
Arriva le fameux jour où tout a basculé !
Nous avions dans les coteaux une parcelle plantée en betterave, non loin des quelques chênes truffiers qui nous permettaient d’améliorer en période hivernale notre quotidien. Nous devions aller récolter les tubercules au poids conséquent, et c’est donc à Pompon que nous avions confié la traction de la charrette dans les travers vertigineux. À vide ,tout se passa normalement mais déjà je mesurais la prise de risque du déplacement où les pierres éparpillées soulevaient par intermittence les solides roues porteuses au point d’ébranler fortement l’ensemble de l’attelage. Sur le lieu de la récolte, nous n’avons pas ménagé nos efforts, et pas à pas nous avons fini par avoir l’ensemble des betteraves chargées. Je m’étais hissé moi-même sur le monticule, la puissance du courageux cheval allait être mise à rude épreuve. Sans broncher, Pompon tractait la périlleuse cargaison qui se déplaçait titubante dans ce dévers très incertain quand l’inévitable se produisit. Un bloc énorme a agi comme un bras de levier ascensionnel en déséquilibrant le tombereau. Je me suis senti propulsé, et dans une roulade qui m’a paru interminable, favorisée par cette horrible pente, j’ai terminé ma course stoppé par un genévrier sauvage.
Aussitôt sur mes jambes, j’ai aperçu Pompon couché bloqué par les brancards, poussé par je ne sais quel courage, je suis revenu vers lui aussi vite que je m’en étais éloigné !.
Mon père s’attelait déjà à le dételer!
La tête plaquée par moments au sol, Pompon tentait désespérément de la redresser par un mouvement puissant d’encolure. « Caresse-le, parle lui pour le calmer », me dit alors celui qui n’aurait à mes yeux jamais dû prendre un tel risque! Pour la première fois de mon existence je crois que j’ai eu un sentiment de révolte face à celui que j’admirais!. Le plus près possible de la tête de mon cheval qui à chaque aspiration avait les narines qui doublaient de volume, j’essayais avec toute la force de ma faiblesse de le calmer en le caressant. Je voyais ses yeux affolés, ouverts au maximum, scruter le ciel dans des va-et -vient effrayants. Sa puissante respiration me laisser espérer qu’il allait survivre mais j’ignorais s’il s’était brisé un membre. Et tout à coup j’ai entendu une voix prononcer ses mots : « Eloigne-toi vite, je viens de désolidariser les brancards, s’il n’a rien de cassé il va se redresser sur ses pattes !»
Les miracles arrivent parfois, rassemblant dans un élan ses dernières forces, la brave bête se redressa, puissamment avant de pousser de brefs hennissements de satisfaction ou de soulagement !
« On rentre maintenant, je trouverai un autre moyen pour récupérer la charrette et le chargement », ce qui entre-nous, n’avait aucune importance !
Pompon, mon brave Pompon,et moi n’avions que quelques égratignures, là était l’essentiel!
Le rituel dans nos contrées était donc étroitement lié aux saisons plus ou moins favorables aux récoltes. L’animal était le moteur d’un système, sans lui rien n’aurait été possible.
Il arrivait parfois qu’un paysan voisin vienne vers nous pour nous demander si nous pouvions lui prêter mon animal de trait préféré pour une journée.
Croyez-moi, il est plus facile de répondre oui à une demande concernant l’outillage qu’à ce type de sollicitation !
Même si notre cher cheval était suffisamment habitué à travailler, et que sa docilité fusionnait avec le courage qu’il déployait au labeur, mon père préférait être à ses côtés.
Il lui fallait alors prendre une décision rapide.
Le plus souvent, il proposait sa présence pour ne pas froisser le paysan, Il partait ainsi pour honorer un travail dont il se serait bien passé.
Cette situation n’était pas exceptionnelle, il arrivait qu’un animal se blesse, ne laissant aucune autre possibilité. Certaines cultures ne peuvent pas attendre elles sont rythmées aussi précisément qu’une symphonie!.
« C’est le temps qui commande», se plaisaient à répéter les agriculteurs du pays.
Hélas, parfois il n’y avait pas d’autres alternatives que de décliner la demande. On ne peut être à deux endroits à la fois, bien que j’aie ouï dire qu’un personnage célèbre y était arrivé !
S’ensuivait alors une mésentente, qui parfois prenait des proportions inimaginables, on ne se parlait plus!
Ainsi entre les Sirvain et les Marcouly avons-nous assisté à près d’un siècle de profonde animosité!
On s’ignorait, la haine prenait des proportions délirantes sans que l’on sache vraiment pourquoi ni quand elle avait débuté, et surtout quelle en était la raison.
Elle était ancrée dans nos gènes, on ne peut expliquer l’inexplicable ,n’est-ce pas ?
Un jour, alors que je me promenais ,j’ai aperçu le fils Sirvain au fond de l’étang.
Il faisait mine de ne pas me voir quand une de crever l’abcès me guida irrésistiblement vers lui.
Il ne refusa pas la conversation. Après tout, peut-être que dans son for intérieur de brave paysan, il souhaitait lui aussi inconsciemment sortir de cette impasse. Aussitôt près de lui, j’ai engagé la conversation avec cette phrase directe.
«Bonjour, j’ai une question qui turlupine mon esprit depuis longtemps !»
-Connais-tu la raison pour laquelle nous ne nous parlons pas, et pourquoi nous entretenons cette horrible relation doublée d’une tension constante depuis des dizaines d’années entre nos deux familles ?».
Sa réponse a été aussi directe et précise que ma question : «je n’en sais rien !»
-Eh bien écoute-moi, à partir d’aujourd’hui si tu es d’accord, on fait une croix sur ce lointain passé relatif à nos aïeux et nous entretenons à nouveau une relation amicale».
Lui : -mais bien sûr !
Le plus rigolo dans cette histoire, c’est que dans la généalogie de nos familles, j’ai découvert à ma grande surprise que nous étions cousins!
Depuis, nous vivons des jours sans tension, mais nous restons vigilants ! Il n’est pas interdit qu’un jour cette paix retrouvée prenne fin, les rancœurs ainsi étouffées peuvent renaître sournoisement et mûrir toutes ensemble, le fils n’est pas le père!
Laissons ce feu couver et parlons à nouveau du cheval à la lourde crinière blonde.
Pompon a eu une vie bien remplie . Sa mort fut le reflet de son parcours exemplaire. Nous l’avons découvert un matin ,allongé face au râtelier qui avait tant vu son museau happer puis broyer le foin qu’il contenait.
Il a eu droit à des obsèques dignes d’un grand destrier et nos larmes l’ont accompagné jusqu’à l’énorme fosse qui avait été creusée par le premier bulldozer en service de la sablière Grégory.
Son corps repose depuis face aux parcelles qu’il a si souvent arpentées avec courage un collier autour de l’encolure.
Coquette ne s’est jamais remise de cette brutale séparation. En totale déprime, elle a refusé de travailler seule. L’heure de la mécanisation à outrance allait bientôt sonner poussant la traction animale hors des écuries.
Mon père en grand seigneur décida néanmoins de résister à ce soudain séisme du terroir. La jument a eu droit aux honneurs d’un bel étalon et quelques mois plus tard naissait Pucette une belle alezane.
Cette arrivée fut pour nous tous une délivrance. Nous ne doutions pas que la mère s’occuperait de sa pouliche et finirait par reprendre comme on l’entend chez nous du poil de la bête !
Après le sevrage de Pucette, elle n’avait cependant toujours pas retrouvé l’entrain qu’un propriétaire attend d’une jument de trait.
L’heure des interrogations est arrivée, nous ne pouvions pas nous permettre de continuer à nourrir un animal en déprime !
Mon père décida de la vendre suitée à un maquignon du coin. Bien plus tard, j’ai appris qu’un triste sort leur avait été réservé !
L’argent ainsi gagné rapidement nous a permis de faire entrer dans la maison un instrument diabolique où des personnages en noir et blanc s’agitaient continuellement. Ce petit écran n’était pas avare en conseils pratiques, il incita le chef de famille à se tourner résolument vers l’avenir.
Il acheta un motoculteur de marque Staub. Ce curieux engin motorisé était équipé de tous les accessoires utiles pour cultiver la terre. On ne pouvait lui trouver que des avantages par rapport aux animaux! Il suffisait de le lancer d’un geste sec avec une ficelle pour qu’il démarre au quart de tour!
Il ne rechignait pas à la tâche ! Comble du bonheur une substance liquide à la forte odeur qu’on lui donnait à ingurgiter suffisait pour le propulser pendant près d’une heure sans risque d’emballement !
Pas de doute, l’affaire du siècle, mon géniteur l’avait entre ses mains!
On ne voyait que des avantages à ce tas de ferraille ronronnant !
Alors me direz-vous, elle n’était pas porteuse d’un avenir meilleur cette brillante avancée mécanique qui allait enfin libérer l’esprit des pauvres paysans ? Du moins le croyait on!
Ne nous laissons pas attendrir par une nostalgie naissante, il faut savoir évoluer intelligemment pour vivre en symbiose avec son époque et pour cela on doit sans aucune appréhension se remettre continuellement en question ! Nous rentrions de plain-pied dans l’ère ultramoderne des chevaux moteur, de l’électricité, de l’eau paiera ! Nos habitudes allaient être totalement bouleversées le confort entrait dans nos vieilles demeures, la planche à laver le linge avait trouvé sa remplaçante presque autonome !
Un tracteur Massey Harris Pony ne tarda pas à faire son apparition triomphale dans la cour de notre ferme, entre Pony et grand Poney. Il suffisait simplement d’affranchir une lettre de commande n’est-ce pas?
Nos occupations étaient toujours les mêmes, Négrote, Flourette, et Blanchette n’ont absolument rien remarqué d’anormal. On continuait notre chemin en allant les garder, mais c’était sans compter sur une nouvelle invention géniale qui elle aussi allait révolutionner nos habitudes, la clôture électrique! On aurait pu ,croyez-moi, surnommer avec justesse cette période l’époque miraculeuse !
Cependant elle a eu ses victimes ! Le forgeron
installé dans tous les petits hameaux ne lui survivrait pas longtemps !
Ainsi prit fin la chevaleresque aventure du travail équin, mais également celle du bovin au sein de nos communes. Une banque de crédit agricole allait faciliter les échanges et permettre l’achat du nec plus ultra en matière d’avancée technologique grâce à des facilités de paiement. Pour rester à la pointe du progrès, il ne faut pas avoir peur de se lancer sans a priori dans son aventure. Des paysans pris à la gorge par les emprunts n’eurent qu’une alternative celle du suicide! Est-ce ce que l’on nomme communément la rançon du progrès ? J’ai cependant vu certaines petites fermes résister à cette défiguration fulgurante du paysage agricole jusqu’au début des années soixante dix. Ce n’est pas sans une certaine nostalgie doublée d’une grande tristesse que je vous ai fait part de ces quelques pages qui témoignent d’un passé heureux, où l’animal a eu un rôle prédominant grâce à son intelligence et à son dévouement inné pour l’homme.
N’oublions pas que durant la première guerre mondiale les chevaux de trait sous une mitraille nourrie de l’artillerie ont été employés à la traction des canons. C’est dans un délire sanguinaire total que ces pauvres bêtes sont mortes par dizaines de milliers dans un épuisement total au fond de leur mare de sang.
Avant de vous laisser lire un autre récit chères lectrices et chers lecteurs je tiens à vous poser une question.
Mon grand-père avait une paire de bœufs pour travailler les champs, pourquoi mon père a t-il résolument fait le choix d’avoir deux chevaux percheron pour cette même tâche ?
Bien entendu j’attends de vous la raison principale !
Vous avez dix secondes pour répondre à cette question pertinente !
Neuf…huit…sept…six…cinq…quatre…trois…deux…un…stop : eh bien oui! Vous avez la bonne réponse : tout simplement parce qu’ils accomplissaient le travail demandé deux fois plus rapidement!
Une dernière information importante il y avait deux millions quatre cent mille explorations agricole au début des années cinquante il y en a six fois moins de nos jours.
Ce manque de bras a eu un effet immédiat sur l’entretien de nos campagnes. Beaucoup de sentiers ont disparu, laissant place à la broussaille.
La voie romaine qui serpentait sur le flanc de la colline de la Madeleine appartient aujourd’hui au passé!
Je vous ai parlé dans mon écrit des clôtures électriques venues en substitution des bergers qui façonnaient des murets avec les pierres du causse et des cazelles pour s’abriter lors des intempéries. Comment ne pas regretter cet entretien journalier et le plaisir que j’avais, au détour d’un chemin sur mon vélo de me retrouver face à une belle bergère !
Décidément je hais ce progrès qui s’est emballé et qui est à l’origine d’une clé des champs à l’ambiance de plus en plus survoltée!
Allez pour clôturer cette longue histoire je vais vous amener au crédit agricole. Mon père fut le premier client de l’agence de Figeac au début des années cinquante.
Vous n’imaginez pas tous les avantages que peut nous offrir le système financier.
Un chéquier à la main permet de se lancer dans des transactions rapides et efficaces sans avoir à trimballer sur soi des sommes astronomiques, avec tous les risques qui sont liés à ce type d’échange pour le moins aventureux. C’était bien entendu avec le crédit que l’on pouvait obtenir le dernier cri de la technologie moderne. Ce fut un des arguments que le banquier avança pour convaincre les premiers clients de l’agence !…Et même les seconds paraît-il !
Mon père rencontra son voisin Fernand peu de temps après et lui indiqua le processus à suivre pour obtenir le miraculeux chéquier qu’il tenait en main.
Après quelques hésitations quand même, notre brave paysan passa la porte du coffre -fort.
Inutile de vous dire que le système ingénieux des rendez-vous n’existait pas encore!
Reçu avec toute la courtoisie due à son rang, empreinte indélébile de ce temps révolu, suivirent quelques sages paroles. Il obtint sans difficulté le droit d’utiliser à sa guise le fameux carnet aux nombreux feuillets.
Et sans se préoccuper de savoir si son compte avait suffisamment de provisions, notre Fernand se lança dans des dépenses inconsidérées.
Il ne tarda pas à recevoir une convocation par courrier lui indiquant qu’il était attendu d’urgence au guichet. Le banquier avait quelque chose d’important à lui communiquer.
Il attela donc la charrette à sa jument grise, s’habilla du dimanche et se rendit à ce rendez-vous en se demandant tout le long du chemin ce que voulait lui dire ce brave homme cravaté.
Voici le dialogue rapporté par un journaliste du coin:
« Bonjour Monsieur»
« Bonjour »
« Je vous ai convoqué car votre compte accuse un solde débiteur très important !»
« Un qué?»…« Un quoi?»
«Vous n’avez pas l’argent que vous dépensez à tour de bras depuis plus d’un mois!»
«Ah compreni mas es pas grèu! Qué aquò tenga pas!…Per reglar aquel problèma dichas ieu çò que devi! Vos vau far un chèc !»
«Ah je comprends mais ce n’est pas grave!…que cela ne ne tienne!…
Pour régler ce problème dites -moi ce que je dois! Je vais vous faire un chèque !»
C’est ainsi que nous avons fait nos premiers pas dans l’ère moderne qui nous a grandement simplifié la vie n’est-ce pas? 68F67170-973C-420E-A35B-62959EFD1960.png A848BB29-692D-41BF-B278-2230025BB669.png
 
Texte définitif !

Obélix en terre lotoise

Voici un chien qui marqua de sa forte empreinte ma jeunesse, mon adolescence, et une partie de ma vie d’adulte : Obelix !

Ils sont légion les animaux qui m’ont accompagné fidèlement quand, jeune enfant, j’ai commencé à me balader sur les sentiers pierreux de l’existence. Je vais vous parler aujourd’hui de celui qui m’a particulièrement ému par son comportement, mais aussi grâce à l’incroyable parcours qu’il a eu avant de nous quitter. Je l’ai aperçu pour la première fois dans une portée que notre chienne de chasse Ita avait eu la délicatesse pour une fois de ne pas nous cacher! J’étais excité à l’idée qu’un de ses rejetons aurait peut-être la chance de connaître les joies de l’existence. Eh oui, chers lecteurs, malgré l’amour que mon père et ma mère portaient aux meilleurs amis de l’homme, nous étions contraints d’opérer une très sévère sélection quand venaient au monde d’adorables créatures ! A l’époque dans nos campagnes les pulsions sentimentales passaient après les exigences que nous imposait la rudesse des jours. Un tri sévère s’imposait rien ne pouvait s’opposer à un destin où les dès avaient été jetés par avance ! J’entends parfois des personnes ici et là, regretter ces temps reculés, parler même de glorieuses années! Ce type de paroles m’interroge un peu et me mène à cette réflexion : ont-ils vraiment connu la période d’après-guerre dans nos contrées sauvages, que les citadins avaient pour habitude de caricaturer en les qualifiant péjorativement de France profonde? Le mal- être des pauvres gens croyez-moi était bien présent et visible. Je ne vais pas vous en reparler aujourd’hui, je pense avoir développé suffisamment ce sujet au cours de mes précédents récits. Je vais donc reprendre mon histoire après ce court intermède qui me paraissait nécessaire. Que devenaient les portées alors me direz-vous ? Je n’ai appris que bien plus tard comment le maître de la propriété les faisait disparaître. Bien entendu je vais passer sur les détails pour ménager l’ensemble des âmes sensibles présentes sur ces lignes. Pour vous rassurer cependant, je peux vous affirmer que les sacrifiés ne souffraient pas. Il arrivait parfois, après une forte insistance de ma part, que mes parents finissent par accepter d’épargner la vie d’un de ces petits êtres, on pouvait considérer ce geste comme un grand miracle ! Ce fut le cas en ce début d’année 1958. Mon cœur d’enfant subitement propulsé au zénith, je me suis approché calmement du nid douillet fraîchement bordé par une mère déjà très préoccupée par les soins de sa nichée. Je connaissais mon rôle, je devais sélectionner le chiot qui me paraîtrait le plus alerte le plus fobuste, le plus beau! Ce choix délicat s’avérait toujours difficile ! Cette sélection impitoyable était malheureusement incontournable je les aurais bien tous gardés! Je les ai examinés, le mot n’est pas trop fort, les uns après les autres dans mes petites mains et j’ai remarqué qu’un d’entre eux, un mâle était d'une constitution massive, solidement accroché à une tétine de sa mère. Il m’avait fait comprendre par un gémissement qu’il ne voulait pas être dérangé dans sa tété ! Ita sa mère avait l’habitude de ce rituel barbare, elle attendait patiemment que la sentence arrive tout en priant très certainement le ciel pour qu’il ne lui tombe pas sur la tête ! Vous avez tous entendu parlez des causes à effet ? Eh bien, en ce jour béni des dieux Celtes face à la robuste physionomie de sa progéniture j’allais dans la foulée l’appeler Obélix. N’est-ce pas un joli prénom de baptême pour un animal né à proximité des remparts du célèbre village gaulois d'Uxellodunum ? Je vous pose la question! Plus les jours passaient et moins je regrettais mon choix. Pas de doute, sans vaccin ni nourriture spéciale, ce gros toutou qui n’était pourtant pas tombé dans une marmite profitait à vue d’œil en se contentant de téter le lait maternel. Je lui offrais quand même en complément quelques bols fraîchement tirés du pis de la Flourette pour soulager sa mère. Il faut dire que le libre service se trouvait à deux pas de la nursery. Ainsi passèrent les jours et les semaines, le futur guerrier prenait du poids rapidement et nous montrait déjà qu’il allait devenir un celtique indépendant. Très gentiment, il me faisait comprendre au bout d’un moment qu’il souhaitait être seul. Il faut dire que je n’avais pas mon pareil pour agacer le monde à quatre pattes qui m’entourait, c’était une sorte de mise en condition à mes bons désirs! Une éducation sans violence mais bien particulière à la Maurice. Le temps passa ainsi, Obélix à mes yeux grandissait bien trop vite! Il a rapidement pris l’habitude de faire un petit tour de quartier et très vite en prenant un peu d’âge, il a étendu son terrain de prospection à une grande partie de la commune. D’une gentillesse incroyable il était connu de tous, et les gens du pays ne manquaient pas de lui tendre une petite gâterie. Il rentrait le soir à bon port, en roulant de sa très forte corpulence sans se poser la question de savoir si nous avions été inquiets de son absence. Il commença ainsi sa vie de chien domestique errant, fier de vivre sans corde au cou avec une petite préférence tout, de même pour son port d’attache ! Il m’accordait ses faveurs par de gros câlins, je le méritais bien, après tout n’étais-je pas son sauveur ? Au fil des mois puis des années il s’est montré de plus en plus autonome, négligeant parfois même la soupe que ma mère lui tendait. Jamais malade malgré les tiques entre autre qui jalonnaient son corps et que je lui enlevais épisodiquement sans aucune précaution. Est arrivé rapidement le temps des interrogations : comment faisait-il pour être en pleine possession de ses moyens, alors qu’il ne se jetait pas sur la gamelle qu’on lui donnait ? La réponse nous l’avons rapidement eue d’un rustre connu pour son aptitude au braconnage! « Votre chien est bien meilleur chasseur que moi, pas une truffe ou autres chairs vivantes appétissantes n’échappent à son flair!».
Il faut dire que mon père l’avait éduqué à la recherche de l’or noir du Quercy cependant,
en Obélix qui se respecte la prospection il préféra la faire sans assistance !
Obélix était devenu bien plus rusé qu’un renard en effet et rien ne pouvait, le distraire dans sa quête gourmande. Sa gentillesse quand il nous voyait , n’avait d’égale que son indépendance toujours croissante c’était un pur Gaulois dans l’âme.
Les années succédèrent aux années vous savez celles qui passent bien trop vite au gré des uns et trop lentement au gré des autres! Cependant, malgré cette fatale réalité mon chien les supportait sans faiblesse au point que l’on aurait pu se poser la question : est-il insensible à la fuite inexorable du temps ?
On fêta ses dix ans, puis ses quinze ans ! Un ami de passage à la maison entama une discussion sur la chasse, au moment où mon brave Obélix pointait le bout de son museau. « Voilà le meilleur chasseur de la région lui ai-je lancé ! » Je lui expliquai la vie agitée du seigneur de la vallée en vadrouille « Je peux voir comment il chasse, nous lança Georges » « Pas de soucis, tu n’as qu’à l’embarquer, tu nous le ramèneras après demain».
Aussitôt dit, aussitôt en voiture, Obélix ne refuse pas le voyage!
Le soir même la gâchette nous appelait, affolé : «le chien s’est échappé, je ne sais pas où il se trouve !».
Le maraîcher chasseur habitait le village d’Ournes à une quinzaine de kilomètres de la Madeleine.
Eh bien, le lendemain matin j’ai eu la surprise d’apercevoir mon chien couché dans la grange sur son lit de paille au fond de la grange ! Il m’a salué comme il avait l’habitude de le faire, fatigué quand même par cette petite virée nocturne qu’il n’avait pas lui-même programmée !
Le parcours d’Obelix avait été tout tracé !
Il a suivi naturellement les sentiers escarpés des coteaux où se trouve le village perché d’Uxellodunum. En ce haut lieu de la résistance, trois mille valeureux et courageux Gaulois ont résisté à l’envahisseur romain pendant plus de six mois! Imaginez un peu une armée de légionnaires composée de trente mille gladiateurs face à ce promontoire!
Les assaillis ont fini par se rendre, vaincus par le génie militaire de Jules César qui alerté par les chefs fit creuser un tunnel pour dévier la veine d’eau qui alimentait la source du village.
Les guerriers encerclés, pensant alors qu’ils étaient abandonnés des dieux, préférèrent se rendre.
César, dans la grande clémence qu’on lui avait toujours connue, épargna ces valeureux et très courageux combattants et ordonna simplement de leur couper les mains!
Leur chef, prisonnier de la légion de l’empire, se laissa mourir de faim.
Voilà pour la petite histoire ! Eh non! Le dernier village Gaulois à avoir résisté aux envahisseurs de la Guerre des Gaules n’est pas breton qu’on se le dise!
Obélix, de toute évidence ne voulait pas chasser en terre inconnue, et surtout accompagné par une piètre gâchette!
Un accident est si vite arrivé !
Il nous a quitté bien plus tard en 1976 victime de sa surdité,. Un satané train a eu la mauvaise idée de passer au moment où il traversait la voie ! Il partait faire son tour habituel, en quête de quelques bonnes surprises, se fiant à son adorat toujours intact!
Ainsi prit fin la vie de ce puissant et brave chien de chasse indépendant, qui a toujours fait honneur à son nom de baptême !

Gageons, n’en doutons pas un instant que sa descendance dans le pays est toujours bien présente! Aussi, si vous vous promenez dans la région non loin du bras de la rivière qui vient langoureusement lécher les pieds du célèbre oppidum et que vous croisez un chien solitaire dites-vous bien qu’il a sûrement un Obelix dans l’âme! Afficher la pièce jointe 39812
Belle narration d'une vie de chien !
 
Bonjour Cher Momo,

Si tu savais comme j'attends avec impatience , la publication de ton Roman mon Arthur
Luxe, calme et volupté, au nom de la Poésie, du Réveillon, et du merveilleux Noêl que je te souhaite, je te baptise Poète et Romancier tout habillé
Tous les talents se rejoignent aux bouts de tes doigts, Bravo et merci à Créa, qui a fait, que nous nous sommes croisés ici, au même instant à la même heure, je me souviens encore la première fois que je t'ai lu , l'émotion qui m'a envahi et qui ne m'a jamais quitté, je te souris

Merveilleux Noël mon Co-Admin

Je t'embrasse

La Vagabonde de la Poésie
 
Bonjour Cher Momo,

Si tu savais comme j'attends avec impatience , la publication de ton Roman mon Arthur
Luxe, calme et volupté, au nom de la Poésie, du Réveillon, et du merveilleux Noêl que je te souhaite, je te baptise Poète et Romancier tout habillé
Tous les talents se rejoignent aux bouts de tes doigts, Bravo et merci à Créa, qui a fait, que nous nous sommes croisés ici, au même instant à la même heure, je me souviens encore la première fois que je t'ai lu , l'émotion qui m'a envahi et qui ne m'a jamais quitté, je te souris

Merveilleux Noël mon Co-Admin

Je t'embrasse

La Vagabonde de la Poésie
Merci chère Paule…j’ai encore beaucoup de travail, à raison de 2 textes remaniés par semaine je pense que j’aurai fini fin mars.
Joyeux Noël
Je t’embrasse
Momo
 
Savez-vous où je peux trouver des cataplasmes à la moutarde en ce moment?
Je peux éventuellement les remplacer par des vantouses chauffées sous une flamme au gaz naturel, mais j’ai peur qu’à la longue cela me coûte un bras!
Que pensez-vous des traitements à la bonne vieille sangsue?
Avec la pollution elles se font de plus en plus rares!
Raz le bol on ne peut plus se soigner naturellement!
 
Un jour, je suis je tombé sur la maxime d'un ancien : "de même que les astres, dont la marche est contraire à celle du monde, le sage avance au rebours de l'opinion de tous". Les snobs, au contraire, qui foisonnent et qui se prennent pour des étoiles, veulent toujours se grouper pour ressembler à tout le monde. L'on voit bien, par intervalles, des gens isolés et courageux briguer des suffrages en lorgnant longuement vers la galerie. Ils veulent plaire par nécessité aux dames plus nombreuses que les hommes et attirer vers eux une nuée de jeunes qui courent à droite et à gauche comme les petits poulets après le grain de la fermière. En bonne politique, il ne s'agirait pourtant que de bien faire et laisser dire, car selon Saint François de Sales : " il faut être jaloux, mais non pas idolâtre de sa renommée ; et comme il ne faut pas offenser l'œil des bons, aussi ne faut-il pas vouloir contenter celui des malins. La barbe est un ornement de visage de l'homme, et les cheveux à celui de la femme. Si l'on arrache tout à fait le poil du menton et les cheveux de la tête, malaisément pourra-t-il revenir ; mais si on le coupe seulement, voire qu'on le rase, il recroîtra bientôt après et reviendra plus fort est plus touffu. Aussi, bien que la renommée soit coupée ou même tout à fait rasée par la langue des médisants, il ne faut point inquiéter, car bientôt elle renaîtra non seulement aussi belle qu'elle était,mais encore plus solide."
On ne cherche pas toujours avec succès des poux sur la tête.