Les murs de mon silence
Si les murs de mon silence pouvaient un jour parler
Léchant mon sang meurtri au vélin de ma muselière,
Ils dévoileraient l’envers d’un décor: noir/blanc, ourlé
D’un cordon rougi de souffrances, de joies carnassières.
Si les murs de mon silence voulaient déjà hennir
Et porter l’écho d’un bout à l’autre de la savane
À voir mes congénères galoper libre avenir
Crinière au vent sous mes cils hier encore profanes,
S’ils pouvaient sous la caresse d‘un soir naissant, montrer
Tes naseaux reniflant d’instinct mon odeur familière
Ta fine oreille dressée à mon approche feutrée
Et ton sabot plus qu’impatient martelant la poussière,
Et s’ils osaient, aux chants des heures torrides, pleurer
De liesse, à ressentir ton fluide en mon cuir ébauché
Qui donne tout son sens à nos rayures effleurées
Afin que nos âmes brillent l’univers chevauché,
Si mes murs tourmentés parvenaient enfin à s'ouvrir
Délivrant ce trouble qui dans tes yeux si clairs se mire,
Comme un tombeau se libérant d'un siècle de soupirs
Je pense sincèrement qu’ils n’auraient pas su mieux dire...
Judy
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