Les chaussettes magiques...
S'ennuyant au fond d'un tiroir, elles attendaient
Les pieds d'un pauvre quidam...Je les ai enfilées,
Et, miracle! Elles étaient juste à ma taille, douces,
Chaudes et légères, pareilles aux vertes mousses...
Mes pieds se mirent à danser, comme enchantés.
Sans m'en rendre compte, tel un oiseau je planais..
Je volais au dessus des nuages, doux coton blanc
Semé sous mes pas, une sensation indescriptible,
Je me sentais pousser des ailes, comme transportée
Au pays des rêves, ceux que font les nouveaux-nés...
Puis, je me mis à monter. Défiant tous les possibles,
Je me posai sur le cratère bleu d'un immense volcan...
Quel était donc ce monde étrange? Etais-je un ange?
Un lac bleu-turquoise miroitait sous un clair de terre,
La végétation luxuriante embrassait ses eaux chaudes,
J’aperçus un drôle d'animal à l’œil teinté d'émeraude.
Sur son dos, une selle ciselée d'or incrustée de pierres
M'invita délicatement à prendre place, en un instant...
Exécutant une interminable spirale, l'animal s'éleva
Et brusquement, bifurqua, alla se poser sur une roche,
Une roche flottante irisée de beaux reflets arc-en-ciel...
Alors seulement, j'entendis la voix sacrée de l’Éternel...
« Vois ce monde, ton monde, peuplé de rois fantoches,
Ils croient tout savoir, leur ambition mène aux dégâts.
L'enfant pleure mais sa mère distraite ne l'entend pas.
Les hommes courent après le vent, tournent en rond,
Les cœurs s'éteignent peu à peu telles mortes étoiles,
Porte-leur ce message de paix, qu'ils soulèvent le voile
De leur ignorance, les clés du bonheur sont au tréfonds
Du cœur, qui seul peut barrer la route à leur trépas...»
Abasourdie, je me suis éveillée au profond de mon lit.
Avais-je rêvé? Les chaussettes magiques étaient bien là,
Où donc étais-je allée? Voir l'instinct de ce bel animal
Qui subsiste en moi? Celui qui m'avertit quand j'ai mal?
Qui tire la sonnette d'alarme et qui me susurre tout bas,
« Préserve l'inestimable cadeau reçu à l'aube de ta vie.»
( Conte du Jour de l'An 2011 )
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