Tous les jeudis après-midi
J'allais au zoo quand j'étais p'tit
J'restais des heures sur un banc
A r'garder les orangs-outans
Ces grands singes au pelage roux
M'passionnaient par dessus tout
J'trouvais en eux l'type même du mâle
L'modèle parfait, l'être idéal
V'là comment j'voudrais être plus tard
Un fort des halles, un malabar
J'rêvais tout seul sur mon banc
J'm'voyais déjà devenu grand
L'temps a passé et j'ai grandi
Il est loin le zoo, le banc d'jadis
Mes visites aux orangs-outans
J'n'y pense plus depuis longtemps
Vu que j'suis un homme à c't'heure
Un être comme on dit supérieur
Qui chaque matin va au bureau
Remplir ses piles de bordereaux
En fait je coche des p'tites croix
A c'travail là je suis le roi
D'vant un cerveau aussi bien fait
Mes collègues restent stupéfaits
Eux qui toute la journée ne font
Que de longues rangées d’bâtons!
Quand j'rentre chez moi sur l'coup d'cinq heures
Rompu d'fatigue par c't'labeur
J'monte à quatre pattes mon escalier
C'qui fait enrager l'chien du premier
Dès qu'j'arrive entre mes quat'e murs
J'opère un r'tour à la nature
Faut dire aussi que ma toison
M'cause quelques p'tites démangeaisons
Et puis à poils j'suis plus à l'aise
Pour m'balancer sur mon trapèze
A mon balcon j'ai un cordage
Pour descendre les vingt étages
A mes côtés Tarzan et Rambo
Ne sont que des p'tits rigolos
Un jour au cours d'une longue errance
J'ai retrouvé le zoo de mon enfance
Les grilles dorées, le banc de pierres
Les cages des singes couvertes de lierre
Ils étaient là tous rassemblés
D'vant les barreaux à m'contempler
Tant d'attention m'étonna fort
Aussi jugeai-bon d'leur donner tort
J'suis pas c'lui que vous croyez
Je n'en veux pas d'votre amitié!
J'suis M'sieur Tromblon du ministère!
M'sieur Tromblon un fonctionnaire!
Sur ces paroles je pris la fuite
Laissant les bêtes rire à ma suite…
J'allais au zoo quand j'étais p'tit
J'restais des heures sur un banc
A r'garder les orangs-outans
Ces grands singes au pelage roux
M'passionnaient par dessus tout
J'trouvais en eux l'type même du mâle
L'modèle parfait, l'être idéal
V'là comment j'voudrais être plus tard
Un fort des halles, un malabar
J'rêvais tout seul sur mon banc
J'm'voyais déjà devenu grand
L'temps a passé et j'ai grandi
Il est loin le zoo, le banc d'jadis
Mes visites aux orangs-outans
J'n'y pense plus depuis longtemps
Vu que j'suis un homme à c't'heure
Un être comme on dit supérieur
Qui chaque matin va au bureau
Remplir ses piles de bordereaux
En fait je coche des p'tites croix
A c'travail là je suis le roi
D'vant un cerveau aussi bien fait
Mes collègues restent stupéfaits
Eux qui toute la journée ne font
Que de longues rangées d’bâtons!
Quand j'rentre chez moi sur l'coup d'cinq heures
Rompu d'fatigue par c't'labeur
J'monte à quatre pattes mon escalier
C'qui fait enrager l'chien du premier
Dès qu'j'arrive entre mes quat'e murs
J'opère un r'tour à la nature
Faut dire aussi que ma toison
M'cause quelques p'tites démangeaisons
Et puis à poils j'suis plus à l'aise
Pour m'balancer sur mon trapèze
A mon balcon j'ai un cordage
Pour descendre les vingt étages
A mes côtés Tarzan et Rambo
Ne sont que des p'tits rigolos
Un jour au cours d'une longue errance
J'ai retrouvé le zoo de mon enfance
Les grilles dorées, le banc de pierres
Les cages des singes couvertes de lierre
Ils étaient là tous rassemblés
D'vant les barreaux à m'contempler
Tant d'attention m'étonna fort
Aussi jugeai-bon d'leur donner tort
J'suis pas c'lui que vous croyez
Je n'en veux pas d'votre amitié!
J'suis M'sieur Tromblon du ministère!
M'sieur Tromblon un fonctionnaire!
Sur ces paroles je pris la fuite
Laissant les bêtes rire à ma suite…