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Le Noël du pauvre…récit vécu définitif

#1
Le Noël du pauvre!

Une fête reste une fête que l’on soit riche ou pauvre, Noël résonnait ainsi en moi lorsque petit bonhomme mes yeux commençaient à scintiller à l’approche d’une journée, qui par tradition ne pourrait être qu’enchantée! Aussi ne fallait-il pas négliger les préparatifs afin que le vieillard à la grande barbe blanche puisse repérer de loin ma petite maison, sa cheminée, et qu’il soit surpris par une décoration que je souhaitais aussi féerique que possible. Il fallait donc tout prévoir afin que cette nuit s’illumine de couleurs scintillantes. Mon premier travail consistait à partir à la recherche de ce qui ressemblerait le plus possible à un beau sapin. Mon père m’avait longuement expliqué que le Roi de la forêt ne devait en aucun cas être coupé pour servir à la décoration, c’était d’ailleurs pour lui une atteinte à la vie, et il ajoutait même qu’un acte criminel de ce type devrait être sévèrement puni! Je doutais un peu face à ses fortes paroles, mais quelque chose en moi m’obligeait finalement à les prendre au sérieux. Cet homme était un sage, alors rien ne devait m’éloigner du chemin qu’il traçait avec bienveillance pour moi. Il me montra alors du doigt la colline en me disant que j’avais de quoi trouver mon bonheur dans ce coin aride parsemé de plantes sauvages plus ou moins vertes et plus ou moins rampantes.
C’est donc dans l’espoir d’une découverte originale muni d’une petite hachette et d’un grand sac, que je suis parti confiant à la recherche de ma bonne fortune. Au-dessus de la voie romaine, des plantes dont j’ignorais le nom allaient pouvoir faire illusion. Je ramassai d’une main agile la fraîche mousse verte non loin de la fontaine gauloise aujourd’hui disparue. Quelques tiges feuillues piquantes à souhait ornées de boules rouges que l’on nomme aubépine donneraient un peu de gaieté à l’ensemble. J’oubliai, la mort dans l’âme le magnifique jeune sapin Douglas aux larges et douces ramures où nichait une mésange, pour enfin me trouver face à un beau genévrier qui une fois en place devrait sans compromis se substituer au petit prince de cette colline.
Quelques traces marquaient sur la neige et me rappelaient que l’endroit n’était pas aussi désert qu’il semblait paraître.
Je ne sais pas si vous l’avez constaté, mais lorsque l’on est occupé, le père temps semble s’écouler plus vite. Le clocher de la petite église du Mas du Noyer me fit un signe avec insistance,. Il était urgent pour moi de quitter ce paradis ombragé aux blancheurs éternelles. Chargé comme pouvait l’être jadis un mulet je rebroussai chemin habité par une certaine fierté pour planter le décor!
Près de l’âtre deux petites bûches savamment ajustées bout à bout entretenaient une flamme tiède, animée par quelques braises. Après avoir intelligemment égayé la pièce d’artifices, le chef d’œuvre prenait enfin forme et notre poivre du pauvre finissait par ressembler à s’y méprendre au plus beau roi que la forêt pouvait abriter lors d’une nuit givrée. La neige cotonneuse faiblement éclairée par un halo lunaire rasant finissait par ajouter à ce décor enchanté un effet surréaliste.
C’était mon premier cadeau, celui-là je l’avais mérité, et à lui seul il comblait pratiquement toutes mes espérances.
La nuit du réveillon était semblable à toutes les soirées en attendant le repas du lendemain qui tradition oblige, était légèrement amélioré. C’est donc avec amour que ma maman me prépara pour marquer de son empreinte ce qui devait être à ses yeux aussi un soir de réveillon un bol de chocolat. Elle me le servit accompagné de larges tartines qu’elle avait généreusement recouvertes d’une délicieuse confiture maison de myrtille. J’avais couché en résonance phonétique sur une feuille une liste d’envies, cette symphonie sans fausse note paraissait interminable. Mon imagination dans ce domaine musical semblait n’avoir aucune limite. Avec délicatesse j’avais glissé cette missive aux grands airs d’espoir dans une enveloppe blanche, puis dans une de mes chaussures alignée au cordeau face au plus fier des conifères.
Il fallait, en bon enfant prévoyant, penser au vieil homme au traîneau qui dans sa longue tournée allait avoir froid et faim, un bon verre de lait entier de la Blanchette aurait toutes les propriétés d’un bon remontant, et lui ferait le plus grand bien après un si long voyage.
L’heure des songes enchantés allait bientôt sonner, et c’est après un petit papa Noël entonné par la voix douce d’une mère à l’écoute des moindres désirs de son rejeton que mes paupières allaient se fermer lentement éclipsant d’un souffle léger ma conscience. J’étais enfin baigné dans un espace enneigé où mille carillons me berçaient avec délicatesse en m’éloignant lentement d’une douce réalité.
Puis arrivait comme par magie l’instant solennel où d’un pas décidé je me dirigeais vers le coin rêvé aux multiples surprises !
D’un seul coup d’œil j’apercevais le verre vide de son contenu qui témoignait que le brave vieillard à la grande hotte ne m’avait pas oublié ! Mais où avait-il déposé les paquets renfermant mes cadeaux ?
Mes chaussures étaient bien à leur place, et l’enveloppe avait bien disparu !
C’est à ce moment précis que j’ai entendu ma maman prononcer ces mots dont l’écho revient encore en moi comme dans une mauvaise fiction «Tu sais Maurice, j’ai vu le père Noël, il a pris ta lettre et tout en buvant ton verre de lait, il m’a expliqué qu’il n’était pas plus riche hélas cette année que l’année dernière, qu’il avait été obligé de donner ses jouets à des petits enfants bien plus pauvres que toi. Il te remercie pour ta délicate attention, il a laissé ces quelques oranges en témoignage de son passage. Avant de s’éloigner sur son traîneau tiré par deux superbes rennes il a ajouté qu’il ferait son possible pour t’offrir un cadeau présent sur ta liste la prochaine fois, il m’a chargé de t’embrasser».
Ces paroles aussi tendres que dures à entendre, puis à accepter, m’ont cependant rassuré.
Le père Noël était très pauvre certes, mais il existait bien, c’était un personnage juste et droit semblable en tous points à Dieu!
Il ne m’avait pas oublié dans son immense tournée autour de la terre !
Cela suffisait à me rendre heureux et joyeux, à l’image de cette fête aussi mystérieuse que magique pour un petit homme…NOËL ! F0BDB866-C2C6-4A5B-9749-0565A026C8E4.jpeg
 

Polymnie2

Maître Poète
#2
Un délicieux récit avec les difficultés du temps.
J'ai connu cette époque où les enfants
étaient au courant que le père Noël
ne passerait que pour les petits enfants.

Merci à toi pour cette magnifique prose
Bises d'amitiés, poly
 

maryvelo

Maître Poète
#3
Actuellement Noel en abondance et les vraies valeurs oubliées.Je me suis rappelé mes Noel où avec mes fréres nous avions un petit cadeau pour 3,et nous étions heureux par exemple de jouer ensemble aux petits chevaux.
 
#5
Un délicieux récit avec les difficultés du temps.
J'ai connu cette époque où les enfants
étaient au courant que le père Noël
ne passerait que pour les petits enfants.

Merci à toi pour cette magnifique prose
Bises d'amitiés, poly
Une autre époque chère Poly et dire que l’on se plaint !
Merci pour tes ressentis
À bientôt
Je t’embrasse
Momo
MLCCACTP
 
#7
Deux oranges ou deux clémentines pour d'autres dans les années après guerre c'est ce que ma mère me racontait en étant plus jeune les temps ont bien changés bravo Momo merci pour tes récits qui ravivent des souvenirs amicalement KInkin
Bonjour Kinkin
Merci pour ce ressenti ta mère disait la vérité !
Excuse-moi Kinkin je suis très pris en ce moment je vais éditer un livre l’année prochaine et je n’ai pas de temps à consacrer à la lecture sur le site.
Je reprends entièrement mes récits en leur apportant des améliorations.
2 textes par semaine en travaillant comme un malade!…sourires
Enfin, il me reste huit récits et je passerai à la deuxième partie consacrée à la poésie et aux pensées Momoriciennes
Mon amitié
Maurice