
Le chaos du monde envahit mon crâne
A chaque fois que je me résous
A regarder autour pour de vrai
Sans parvenir à voir l’autre bout
Des fils autour de mes poignets
Je crois qu’ils partent d’un sommet
Embrumé
Que mes yeux peinent à discerner
Je ne suis qu’une marionnette
Qui ne voit plus l’enfermement
Un chiffre, traqué par des écrans
Une naufragée
Qui croit surfer vers l’horizon
Sur les vagues de mensonges, de poisons
Mais qui boit la tasse à chaque fois
Comme chacun
Comme tous ceux
Qui ne s’entendent même plus suffoquer
Et ferment les yeux
Une naufragée
Bientôt noyée
Bercée par les remous des foules de somnolants qui s’oublient
Bientôt assoupis
Quand j’essaie de réfléchir à ma destination
Je sombre encore plus profond
Alors je dérive
Cramponnée à une seule pensée :
L’issue, et quoi qu’il arrive
Garder en vie l’idée ancrée
D’une alternative
Fuir pour échapper au vide
D’un refrain aux couleurs ternies
Fuir loin de ce lent suicide
Qu’ils ont osé nommer « vie »
Comme la rivière
Dont le lit se jette dans la mer
Je veux juste me perdre dans quelque chose de trop grand pour moi
Quelque chose qui échapperait à l’homme et ses lois
Quelque chose de vrai, tant pis si je m’y noie
Rêve de hors-piste
Loin de l’œil du Marionnettiste
Le mien cherche la porte de sortie
Dans les coins de mon cadre de vie
Et j’espère un jour pouvoir me déclarer
« A franchi »
Juin 2018