Si le temps s'écoule au rythme de l'eau,
J'aspire être un lac loin des torrents
Que ma destinée soit source qui s'éprend
De quiétudes fontaines aux paisibles ruisseaux
Que mes seules cascades soient de petites chutes
Frémissant à peine à la surface de l'étang
Que bruissent peines s'effaçant en zozotant
Ainsi que mes mots dans l'inaudible Chut
Que dans le tumulte charivari qui se fracasse
Tant les vagues de doutes hasardeuses
Que les tourmentes de houles orageuses
Ne soient que des os, dérisoires carcasses
Si de rebours nos secondes s'égrènent
Il n'y a point de temps à perdre encore
En les gâchant par d'inutiles temps morts
Elles se savourent telle une grappe qu'on égraine
Si par mégarde, j'en venais à décompter
Mes larmes seraient un compte-gouttes
D'un chagrin à la cuillère que l'on goûte
Qui se tarde de l'instant précieux escompté
Piloukan (12/02/2016)