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Le cirque en deux actes

Polymnie2

Maître Poète
#1



Le cirque en deux actes

Acte I - Le Tigre


Fête foraine scintille
Toute en étoiles frétille
Tourne manège encore, encore
Chante ma mie,
Ce soir c’est fête en feux, en or
Demain aussi.


Oyez ! Oyez ! En liberté remuent
Sous grand chapiteau, la faune et les risques,
Le célèbre clown « Zavatta » l’artiste,
Jeux d’adresse de Max le lanceur de disques,
Grand plongeon l’acrobate fantastique.
Le cirque est là chantent les rues

_____



Une foule impressionnante s’installe
Brouhaha, remue-ménage en attente ;
Et, tout à coup, l’excitation se fige ;
L’émotion contenue devient de cire !

Muscles démesurés, biceps d’acier,
Le dompteur, énorme cou de Taureau
Fait son entrée en salut bouclier,
Lance le défi de son numéro.

Tout en haleine, la peur dénature
Se couche ; silence, pas une mouche !
Le public part à la grande aventure.
L’heure est grave. « Pas un geste ou je touche! »

Après un puissant feulement,
Le tigre, tout en griffes et tout en dents,
Force retenue et toute encagée,
Marche paisible attend le bon moment
Où liberté sacrée fait l’enragé.

Sur la peur enfermée qui le tenaille
Super dompteur orchestre ses entrailles
En paroles et gestes nets et précis ;
C’est le grand maître qui commande ici !

Dès la liberté surveillée du fauve
L’assurance aveugle le sauve.
Il le sait déjà, mais, rien n’est gagné
Il faut maîtriser en force saignée.

Monte sur une estrade
Montre les dents prêtes à mordre
Le Maître reste de glace
Le tigre fuit l’ordre
Se retourne subitement
Mais se pose sagement.

Hypnotisé par l’éclair de puissance
De son maître, le félin obéit
Au doigt et à l’œil, avec élégance
Saute au travers du grand cercle bleuit
Tout flamme ! Grâce féline sublime,
En pas calculés minute l’ultime.

Se déplace langoureux, déambule
En surfin détachement dolent,
Qui fait l’ombre du chat guettant sa proie.
Calmement prêt, les pattes s’articulent,
Le velours silencieux traîne, s’étirant
Humblement, se couche.
Ainsi finit l’effroi.


Entre l’instinct et la culture
De l’animal, du personnage
Le jeu est sans mesure.
Entre le feu du dressage
Et la force amplitude
Supériorité où-es-tu ?


Acte II - Le clown

Et voici le sourire pour les enfants et les grands !
Pour vos détendre
Le clown à plusieurs tours dans son sac !


En rumeur détendue toute en vibrations
C’est la relaxation qui suit l’émotion.
Les petits applaudissent rieurs émerveillés
Et les grands fendent leurs petits yeux rigolés
Regardant le gros nez, belle pomme d’amour
Entouré de gestes démesurés qui courent.

Salopette reprisée kangourou ;
Cette énorme poche cache-cœur
Bat son plein chaque jour de rires fous
Et les fous rires fleurissent en bonheur.

« Je suis le clown »
Ecrit en lettres de sang
Au dos du vêtement.
« Mon cœur bat doublement
« Pour faire rire les enfants
« Et remuer les parents ».
« Mes habits sont oripeaux
« Ca fait rire de changer de peau ».
J’amuse et joue du « pipeau »
Pour troubler les belles eaux ».
Comme en prière en récit d’homélies
Le voilà parti dans ses parodies
De contes de fées près du paradis
Que déjà nuée d’anges sourient, et il dit :

« Que les étoiles brillent si fort au firmament
« Qu’elles tombent en morceaux,
« Que nous marchons sur de riches et beaux diamants
« Transformés en lourds cadeaux ».

Il confie son secret derrière les larmes maquillées :
« Moi, j’ai acheté des lunettes pour mieux les admirer ;
« Il y en a qui ne les voient pas,
Ils partent tout en fumée. »
Et,
Regardant le public, voit mille étincelles dans les yeux briller !

(J’ai vu une vraie larme d’émotion dans ses yeux)

Il continue son long numéro
Pleure, sourit, fait des singeries
Et masque la vie de rêveries.
Mais, lorsqu’il entonne Paillasse
C’est l’Amour que ses larmes embrassent.
Ainsi, Grand Clown, Dieu comme tu es Beau.
Comme tu es Grand !

(Et c’est moi qui essuie une larme) !


Polymnie2, fait le 7 novembre 2015


 

Pièces jointes

Dernière édition:
#3
...Extra cet écrit en deux actes qui m'a fait sourire et ému en même temps.
Le tigre en cage laisse dompté, sage et le clown est dompteur par son talent pour faire rire...
Lequel est plus libre...heureux? Merci pour ce magnifique écrit...sensible.
Amitiés.
 

Polymnie2

Maître Poète
#6
...Extra cet écrit en deux actes qui m'a fait sourire et ému en même temps.
Le tigre en cage laisse dompté, sage et le clown est dompteur par son talent pour faire rire...
Lequel est plus libre...heureux? Merci pour ce magnifique écrit...sensible.
Amitiés.
Merci Simlecteur, pour ce commentaire complet à souhait,
Amitiés, Polymnie2
 

Vega46

Maître Poète
#9
Merci polymnie, j'étais en manque de cirque avant de te lire, me voilà comblé ....les grands chapiteaux, la ménagerie, le défilé interminable des camions aux couleurs éclatantes sur les routes Pinder, Bouglionne, Amar etc me plonge dans la nostalgie d' une époque où le cirque était attendu avec impatience par les enfants...comment ne pas se rappeler le début de cette magnifique épopée décrite par Guillaume Apollinaire : Saltimbanques ..."dans la plaine les baladins s'éloignent au long des jardins, devant l'huis, des auberges grises par des villages sans églises, et les enfants s'en vont devant, les autres suivent en rêvant, chaque arbre fruitier se résigne quand de très loin ils lui font signe! ils ont des poids ronds ou carrés, des tambours, des cerceaux dorés, l'ours et le singe animaux sages quêtent des sous sur leur passage!."
Tout un programme
Vive le cirque!....merci aux poétes qui en parlent avec amour comme toi..
Félicitations
Maurice M
 
Dernière édition:
#10
Merci polymnie, j'étais en manque de cirque avant de te lire, me voilà comblé ....les grands chapiteaux, la ménagerie, le défilé interminable des camions aux couleurs éclatantes sur les routes Pinder, Bouglionne, Amar etc me plonge dans la nostalgie d' une époque où le cirque était attendu avec impatience par les enfants...comment ne pas se rappeler le début de cette magnifique épopée décrite par Guillaume Apollinaire : Saltimbanques ..."dans la plaine les baladins s'éloignent au long des jardins, devant l'huis, des auberges grises par des villages sans églises, et les enfants s'en vont devant, les autres suivent en rêvant, chaque arbre fruitier se résigne quand de très loin ils lui font signe! ils ont des poids ronds ou carrés, des tambours, des cerceaux dorés, l'ours et le singe animaux sages quêtent des sous sur leur passage!."
Tout un programme
Vive le cirque!....merci aux poétes qui en parlent avec amour comme toi..
Félicitations
Maurice M
Merci à toi Maurice pour tisser toute la toile du cirque qui réveille les vies dès qu'il s'annonce!
C'est un peu la beauté d'un énorme arc-en-ciel qui prend toute la place des cieux sur nos yeux !
Un féérique que nous embrassons retournant sa médaille!
Des familles entières, afférées pour nous régaler à chaque passage!

Ce n'est pas leur fête, mais devient la nôtre! Dire les émotions de ce temps, ne peut s'exprimer aujourd'hui!
Ce côté "rêveries" est trop bousculé pour laisser de telles empreintes en chacun!
Saisissons quand même la réalité des âmes qui savent transmettre l'essentiel en partage.

Bise Maurice, Polymnie touchée,
 

Vega46

Maître Poète
#12
Merci Poly, et oui où se trouve la part de rêve chez les enfants aujourd'hui ? ...reste t'il une petite place encore pour le Père Noël?....pour le reste tout est bien fini!...c'est dommage on se contentait de peu, et ce peu devenait immense à nos yeux...rien n'était grave, le père Noël ne nous amenait pas la commande souhaitée la raison était simple....il n'était pas riche!,..une orange pouvait se substituer à tout, le rêve faisait place à l'imagination et on se mettait à plaindre ce pauvre vieil homme à la hotte!.
Une autre époque me diras-tu!
Quel cirque !...., Hi
Bises
Amitiés poétiques
Maurice M
 
Dernière édition:
#13
Merci Poly, et oui où se trouve la part de rêve chez les enfants aujourd'hui ? ...reste t'il une petite place encore pour le Père Noël?....pour le reste tout est bien fini!...c'est dommage on se contentait de peu, et ce peu devenait immense à nos yeux...rien n'était grave, le père Noël ne nous amenait pas la commande souhaitée la raison était simple....il n'était pas riche!,..une orange pouvait se substituer à tout, le rêve faisait place à l'imagination et on se mettait à plaindre ce pauvre vieil homme à la hotte!.
Une autre époque me diras-tu!
Quel cirque !...., Hi
Bises
Amitiés poétiques
Maurice M

Je ne peux laisser cette suite sans te dire
que c'est la parenthèse que j'ai laissée sous silence, mais qui 'a motivée à ne que l'effleurer,
Tu l'as bien compris, et je t'en remercie vivement,

Amitiés poétiques, Poly
 
#16
Je suis allée au cirque ce soir...Admiration pour l'auteure qui nous fait récit d'une de ces soirées qui me font totalement rêver, quant au travail en coulisses, mille bravo ! à ces artistes trop peu connus...
L'effort, mérite bien les paillettes et les animaux mériteraient de retrouver la grande Nature...Gros bisous...Lys

Les couleurs de rêves! Merci beaucoup Lys!
Cette passion née se transmettait si naturellement chez ces artistes, aujourd'hui je ne sais si c'est encore vrai, mais il est difficile de se l'approprier pour la conter.
Quant aux animaux! tout à fait d'accord avec toi!

Bonne journée, bisous à toi, Polymnie2,
 

Polymnie2

Maître Poète
#17
Merci Phoeube, je ne me rends pas compte du pouvoir de mes mots chez le lecteur! ce sont mes émotions qui sortent telles reçues!

Bien à toi avec mes amitiés, Polymnie2