I
Graine, chêne futur, sous l’herbe du guéret
Timidement grandit ta fragile stature,
Mais demain honoré des dons de la nature
Seul tu imposeras ta force à la forêt
Laisse donc les saisons sculpter trait après trait
Les nœuds de ton écorce et ta rude toiture,
Et la Terre déjà t’offre son sein mature,
Bois le soleil, nourrit ton germe encor discret.
Et la sève sucrée au cœur de tes artères
Frémit, bout et t’élève au-delà des parterres,
Bientôt en tes rameaux s’écoulera le temps
Car l’enfant qui jadis a vu ta grandeur naître
Contre ton tronc mousseux trouvera pour longtemps
Un berceau pour mêler son sommeil à ton être.
II
Qu’importe les saisons, que l’hiver se déchaine
Ou que l’été soit sec, solidement ancré
A son sol maternel et dominant le pré
Rustre et majestueux règne l’ancestral chêne.
Trois cents ans il a vu parmi sa verte arène
Silencieusement bruire un monde sacré,
Les nids frais gazouiller, frissonner l’azuré
Les amoureux d’hier et l’abeille sereine.
Et chaque souvenir que son bois a gardé
Quand la sève sucrée en son torse ridé
S’épanche, puissamment fait triompher sa gloire.
Alors par l’horizon d’un paysage pieux
L’arbre au loin élançant sa silhouette noire
Semble lier la terre au ciel et l’Homme aux dieux.
III
Seul, au milieu du champ où l’aurore s’amorce
Le chêne, jadis Roi aux trois siècles d’essor
Avec un orgueil fier dans un suprême effort
Agrandit vers le ciel sa silhouette torse.
Plus rien que des larves habitent son vieux torse,
Il n’est plus cet abri inébranlable et fort
Sous lequel s’égrainait à chaque instant le sort
De tout un univers que logeait son écorce.
Et les ans ont sculpté son tronc d’un constant deuil,
Déjà dans l’herbe tiède étendu à son seuil
Plusieurs rameaux épars ont rompu leur ancrage.
Il attend et il sait qu’aujourd’hui ou demain
Maître des vies, le temps finira son ouvrage
Et qu’il s’écroulera sur le bord du chemin…
Logan
Graine, chêne futur, sous l’herbe du guéret
Timidement grandit ta fragile stature,
Mais demain honoré des dons de la nature
Seul tu imposeras ta force à la forêt
Laisse donc les saisons sculpter trait après trait
Les nœuds de ton écorce et ta rude toiture,
Et la Terre déjà t’offre son sein mature,
Bois le soleil, nourrit ton germe encor discret.
Et la sève sucrée au cœur de tes artères
Frémit, bout et t’élève au-delà des parterres,
Bientôt en tes rameaux s’écoulera le temps
Car l’enfant qui jadis a vu ta grandeur naître
Contre ton tronc mousseux trouvera pour longtemps
Un berceau pour mêler son sommeil à ton être.
II
Qu’importe les saisons, que l’hiver se déchaine
Ou que l’été soit sec, solidement ancré
A son sol maternel et dominant le pré
Rustre et majestueux règne l’ancestral chêne.
Trois cents ans il a vu parmi sa verte arène
Silencieusement bruire un monde sacré,
Les nids frais gazouiller, frissonner l’azuré
Les amoureux d’hier et l’abeille sereine.
Et chaque souvenir que son bois a gardé
Quand la sève sucrée en son torse ridé
S’épanche, puissamment fait triompher sa gloire.
Alors par l’horizon d’un paysage pieux
L’arbre au loin élançant sa silhouette noire
Semble lier la terre au ciel et l’Homme aux dieux.
III
Seul, au milieu du champ où l’aurore s’amorce
Le chêne, jadis Roi aux trois siècles d’essor
Avec un orgueil fier dans un suprême effort
Agrandit vers le ciel sa silhouette torse.
Plus rien que des larves habitent son vieux torse,
Il n’est plus cet abri inébranlable et fort
Sous lequel s’égrainait à chaque instant le sort
De tout un univers que logeait son écorce.
Et les ans ont sculpté son tronc d’un constant deuil,
Déjà dans l’herbe tiède étendu à son seuil
Plusieurs rameaux épars ont rompu leur ancrage.
Il attend et il sait qu’aujourd’hui ou demain
Maître des vies, le temps finira son ouvrage
Et qu’il s’écroulera sur le bord du chemin…
Logan
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