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Le balet funeste

BnZ

Nouveau poète
#1
C'est une vaste marche funèbre :
Les troupeaux s'aglutinent
Dans d'imposantes ténèbres
Morts jusque dans leurs racines.

C'est un étrange spectacle morbide,
Une oeuvre du peintre diabolique
Qui à ses heures frigides
Dessine les caves dogmatiques.

C'est un ballet funeste
Dans lequel les moutons avancent,
Obeisssant à un simple geste
ils entrent dans la mortelle danse.

Ce sont des rouages pathétiques :
Dès la naissance, la route est toute tracée,
La voie est claire et systématique,
Elle s'enfonce dans l'ombre violacée.

Ce sont des actes absurdes :
Le bétail fonce à l'abattoir
Sans lutte, sans voix, emplie de facéties diurnes.
Ils ne peuvent voir que le soir

Le dessein de leur vie,
Mais ne remarquent rien malgré les appels,
Trop occupés dans leurs inepties
Ils coulent dans le noir pastel.

C'est à la géhenne,
Bercées par le tumulte des vers,
Que ces fourmis automates appartiennent !
Et petit à petit s'enfuit la lumière

Silencieuse, discrète et Hypocrite
Elle minaude un moment, et se retire
Sans bruit, et laisse aux mites
La chance de les faire souffrir.

Pendant que le gouffre s'obscurcit
Le bétail dansant est emporté
Au fond de l'horrible infini
Aux yeux oints de vanité.

C'est une vaste marche funèbre !
Les troupeaux s'aglutinent
Dans les imposantes ténèbres
Enfin morts dans leurs racines.