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Le baldaquin des mousses

rivière

Maître Poète
#1
Le baldaquin des mousses

Le vent du nord soulève par à-coups
ma longue chevelure brune qui pend au creux de mon dos,
la neige a étendu son lit virginal cette nuit,
nous errons, paumes entremêlées,

les bocages et les forêts du Maine frissonnent encore,
tandis que s’enfuient les longs voiles des étoiles,
l’astre de ta Beauté enseigne au monde des odes de Grâce,
ô ma Douce, toi dont les iris m’ensorcellent.

Je ne cueille plus maintenant que les corolles de ta Fourrure,
et les donjons de tes seins lourds aussi beaux que les miens,
je ne peux t’offrir en cette saison que des perles de pluie,
et les langueurs de ma Splendeur, poétesse de Sappho,

je grave dessus la prée, et l’onde du Loir,
la royauté de nos amours si belles et si féminines.
Parfois, appuyées contre les parois des ciels d’azur,
des oiselles griffent les strophes du zénith,

je n’aime rien tant que les cantiques de mes cris d’impudeur
quand tu m’asservis dessus l’ivoire de notre couche
ou le baldaquin des mousses à l’arrivée du printemps,
les peupliers me révèrent au fil de notre marche,

les herbes se ploient au gré de la scansion de nos hauts talons.
Nos manteaux et nos collants brasillent maintenant,
ô ma Vierge souveraine, ma Maîtresse,
nous ne portons plus de soutien-gorges et de culottes,

trop contraignants, et ne vous en déplaise, messieurs,
nous abhorrons vos remarques et vos attouchements,
car seul compte pour nous, l’hymne de notre Plaisir.
L’air devient trop vif, rentrons en notre borde,

dans notre chambre, à notre arrivée, ôte mes habits,
fais de même, je mettrai mes bas de soie et mes porte-jarretelles
que tu m’as offerts, ils luiront aux fulgurances des rayons,
et me magnifieront, ensuite tu m’allongeras,

puis frénétiquement tu me caracoleras,
tu me posséderas sur le sceau de la Volupté
jusqu’au spasme suprême, tu vendangeras
le lait de mes noces, et je serai à jamais ta Femme !

Sophie Rivière