A cent ans la tante Marie-Jeanne
Se réveille à sept heures et demie
Elle écoute radio Notre-Dame
Comme au temps de feu son mari
Si elle perd un peu la boussole
Si sa vue n’est plus comme avant
« Le bon Dieu m’aide et me console »
Se dit-elle tout en se signant
A cent ans la tante Marie-Jeanne
Fait toujours bouillir son café
On lui a coupé le butane
Pour pas faire sauter le quartier
Elle attend avec impatience
Le facteur qui passe à midi
Mais à part une ou deux quittances
Jamais personne ne lui écrit
Accoudée à la fenêtre
Marie-Jeanne se dit :
« J’ai été ce que vous êtes
Vous serez ce que je suis »
A trente ans la tante Marie-Jeanne
Était belle comme le jour
Tous les hommes en étaient morganes
Mais un seul avait son amour
C’était dans les années anciennes
Elle pensait le temps arrêté
Mais de semaines en semaines
Elle s’est fait vite rattraper
Allons bon la tante Marie-Jeanne
A ouvert l’album de photos
Ça lui donne un peu mal au crâne
De revoir trotter ses marmots
Aujourd’hui ce sont des grands-pères
Des grands-mères ou des disparus
Et s’ils n’ont pas Alzheimer
Ils pourront vivre courbatus
Petit homme, douce fillette
Qui venez à la vie
« J’ai été ce que vous êtes
Vous serez ce que je suis »
A cent ans la tante Marie-Jeanne
N’a pas eu trop de maladies
Elle s’observe dans sa tisane
Et se trouve un peu défraîchie
A quinze heures c’est le téléphone
D’un neveu du côté d’sa sœur
Qui lui rendra moins monotone
Sa journée à compter les heures
A vingt heures la tante Marie-Jeanne
Ouvre enfin la télévision
Elle n’achète jamais le programme
Elle regarde les mêmes émissions
« Marie Jeanne à fort belle allure
Pour son âge », disent les amis
Mais pourtant, dans la chambre obscure
Marie-Jeanne tremble chaque nuit (bis)
Se réveille à sept heures et demie
Elle écoute radio Notre-Dame
Comme au temps de feu son mari
Si elle perd un peu la boussole
Si sa vue n’est plus comme avant
« Le bon Dieu m’aide et me console »
Se dit-elle tout en se signant
A cent ans la tante Marie-Jeanne
Fait toujours bouillir son café
On lui a coupé le butane
Pour pas faire sauter le quartier
Elle attend avec impatience
Le facteur qui passe à midi
Mais à part une ou deux quittances
Jamais personne ne lui écrit
Accoudée à la fenêtre
Marie-Jeanne se dit :
« J’ai été ce que vous êtes
Vous serez ce que je suis »
A trente ans la tante Marie-Jeanne
Était belle comme le jour
Tous les hommes en étaient morganes
Mais un seul avait son amour
C’était dans les années anciennes
Elle pensait le temps arrêté
Mais de semaines en semaines
Elle s’est fait vite rattraper
Allons bon la tante Marie-Jeanne
A ouvert l’album de photos
Ça lui donne un peu mal au crâne
De revoir trotter ses marmots
Aujourd’hui ce sont des grands-pères
Des grands-mères ou des disparus
Et s’ils n’ont pas Alzheimer
Ils pourront vivre courbatus
Petit homme, douce fillette
Qui venez à la vie
« J’ai été ce que vous êtes
Vous serez ce que je suis »
A cent ans la tante Marie-Jeanne
N’a pas eu trop de maladies
Elle s’observe dans sa tisane
Et se trouve un peu défraîchie
A quinze heures c’est le téléphone
D’un neveu du côté d’sa sœur
Qui lui rendra moins monotone
Sa journée à compter les heures
A vingt heures la tante Marie-Jeanne
Ouvre enfin la télévision
Elle n’achète jamais le programme
Elle regarde les mêmes émissions
« Marie Jeanne à fort belle allure
Pour son âge », disent les amis
Mais pourtant, dans la chambre obscure
Marie-Jeanne tremble chaque nuit (bis)