La pâtée

[ROUSSELOT]

La Pâtée

J’ai lu dans leurs yeux crevés
Le proverbe d’un jour de pluie
Ce jour là, où l’arc-en-ciel luit
Planté sur les nains levés
Au milieu du jardin
De mon imbécile voisin

J’ai lu dans tes yeux crevés
Le poème écrit par la goutte
D’encre aux larmes de la fine rosée
Te déclarer mon amour, je n’ai osé
Bousculé par les doutes
Que retient la beauté qui envoute

J’ai lu dans vos yeux crevés
Le symbole du cran d’arrêt
Que relativise le plaisir frais
D’un baiser alcoolique rêvé
Maladroit et furtif de l’adolescent
Aux pustules qui crèvent l’écran

J’ai lu dans les yeux crevés
Du chien boiteux qui se redresse
Parfaitement docile à sa maîtresse
Il pète sur ses genoux avec tendresse
Sa queue se dresse demandant caresses
Et dans la gamelle mal lavée

Reste la pâtée....


Loïc ROUSSELOT​

 

[Vega46]

Tu as une très bonne vision de la vie Loïc rien ne t’échappel tu fais parti des poètes voyants cela crève les yeux !...

Un dérèglement de tous les sens (sauf celui de la vue) t’a permis d’écrire cette suite lumineuse de vérités vraies...tout en évitant intelligemment les fausses dont il faut se méfier comme la peste.

Enfin pour conclure en apothéose ce chien un vrai petit diablotin malin va dresser sa queue sous les caresses de sa maîtresse en oubliant carrément sa pâtée !.

Le pied ce chef d’œuvre très imagé qui crèvent les yeux...

Bravo tu m’as épaté !.

Amicalement
Maurice Marvouly