Quand la montagne s'ébroue au soleil de Juin Rejetant son manteau de brumes et de neige Déposé par l'hiver,tel un blanc sortilège Qui avec le printemps vient de trouver sa fin. Alors sur les prés froids de blancs ourlés encore Sortant des pierriers et cherchant le soleil Viennent s'épanouir sortant d'un long sommeil Les fleurs dont les couleurs vont du saphir à l'or. Les gentianes acaules étoilent les versants Et l'éclat de leur bleu le dispute à l'azur Cachées au ras du sol ,protégées des vents durs Elles arretent l'oeil et nous saluent gaiement. Et les silènes égayent d'un rose pale Les mornes cailloutis de granit et de grés En touffes luxuriantes,leurs corolles serrées Encore toutes perlées de rosée matinale. Dans les cirques abrités sertis de verts sapins Les narcisses neigeux au coeur immaculé Avec les renoncules aux gros boutons dorés Emaillent la prairie riant au clair matin. Leur corolle poilue tendue vers la lumière Réservées,rosissant comme des jeunes filles Dans leur tunique soyeuse,les pulsatilles Semblent etre des princesses aux graciles manières.