La Margelle des Mondes
Au coeur de la forêt royale d'Orléans,
Existe un vieux manoir, encerclé de grands murs,
Où demeure, dit-on, un célèbre conteur.
Je vins un beau matin, pour égayer mes heures,
Jusqu'à son portail noir, coiffé d'une voussure,
Espérant voir l'écrivain, maître de céans.
Mais la grille ne tenait plus que d'un seul gond,
Et la maison, au bout de l'allée de verdure,
Accusait l'outrage sous sa façade en lierre,
Où, par cent fêlures, le vent violait ses pierres.
Marchant jusqu'au perron, j'entrais dans la masure,
Cherchant trace de vie en ce lieu d'abandon.
Je découvris alors, sur ses murs, sur son sol,
Et ciselées dans ses vitraux, enchâssés d'or,
Des fresques, peintures d'un fabuleux bestiaire,
Vivant mille histoires, sublimes chimères,
Et des cités dans les nuages, à l'aurore,
D'où s'échappaient des cygnes prenant leur envol.
Quittant la bâtisse pour la sylve voisine,
Je trouvais là, clairière parsemée d'automne,
Et ce puits sans âge, ruine à l'eau si profonde,
Où je me suis reposée, Margelle des Mondes.
Ignorant tout alors du pouvoir de ton trône,
Niché en des ronciers à l'armure d'épines.
J'ai vu sur ton effritée rocaille, des signes,
Des entrelacs étranges que j'ai caressés,
Cherchant le secret de tes sombres cicatrices.
Une pierre manquait dans l'un des interstices.
L'ayant trouvée à mes pieds, je l'ai insérée,
Achevant le dessin, larges ailes de cygnes.
Et devant mes yeux le monde s'est transformé.
Les cités volantes ont pris vie devant moi.
Assise sur un puits d'or, je me suis penchée,
Pour voir, au lieu de l'eau, des nuages d'été,
Courir dans le ciel où se dressaient tours et toits.
Bougeant, sur la Margelle, une pierre a tourné...
J'ai vu d'autres lieux, qui sous mes pieds défilaient...
Des forêts de centaures, des ciels de pégases,
Des armées sombres, bataillant en rangs serrés,
Contre des monstres hargneux, terribles et laids.
Modifiant le dessin, basculant sur sa base,
Un seul roc sur la Margelle, un monde m'offrait...
J'ai trouvé le conteur, dans l'un d'eux, prisonnier.
Au fil de ses voyages, l'ayant négligée,
La pierre tombée, rien ne pouvait fonctionner.
Ensemble nous repartîmes pour la forêt,
Celle d'Orléans, où, si vous vous promenez,
Vous trouverez, c'est sûr, la Margelle enchantée.
Au coeur de la forêt royale d'Orléans,
Existe un vieux manoir, encerclé de grands murs,
Où demeure, dit-on, un célèbre conteur.
Je vins un beau matin, pour égayer mes heures,
Jusqu'à son portail noir, coiffé d'une voussure,
Espérant voir l'écrivain, maître de céans.
Mais la grille ne tenait plus que d'un seul gond,
Et la maison, au bout de l'allée de verdure,
Accusait l'outrage sous sa façade en lierre,
Où, par cent fêlures, le vent violait ses pierres.
Marchant jusqu'au perron, j'entrais dans la masure,
Cherchant trace de vie en ce lieu d'abandon.
Je découvris alors, sur ses murs, sur son sol,
Et ciselées dans ses vitraux, enchâssés d'or,
Des fresques, peintures d'un fabuleux bestiaire,
Vivant mille histoires, sublimes chimères,
Et des cités dans les nuages, à l'aurore,
D'où s'échappaient des cygnes prenant leur envol.
Quittant la bâtisse pour la sylve voisine,
Je trouvais là, clairière parsemée d'automne,
Et ce puits sans âge, ruine à l'eau si profonde,
Où je me suis reposée, Margelle des Mondes.
Ignorant tout alors du pouvoir de ton trône,
Niché en des ronciers à l'armure d'épines.
J'ai vu sur ton effritée rocaille, des signes,
Des entrelacs étranges que j'ai caressés,
Cherchant le secret de tes sombres cicatrices.
Une pierre manquait dans l'un des interstices.
L'ayant trouvée à mes pieds, je l'ai insérée,
Achevant le dessin, larges ailes de cygnes.
Et devant mes yeux le monde s'est transformé.
Les cités volantes ont pris vie devant moi.
Assise sur un puits d'or, je me suis penchée,
Pour voir, au lieu de l'eau, des nuages d'été,
Courir dans le ciel où se dressaient tours et toits.
Bougeant, sur la Margelle, une pierre a tourné...
J'ai vu d'autres lieux, qui sous mes pieds défilaient...
Des forêts de centaures, des ciels de pégases,
Des armées sombres, bataillant en rangs serrés,
Contre des monstres hargneux, terribles et laids.
Modifiant le dessin, basculant sur sa base,
Un seul roc sur la Margelle, un monde m'offrait...
J'ai trouvé le conteur, dans l'un d'eux, prisonnier.
Au fil de ses voyages, l'ayant négligée,
La pierre tombée, rien ne pouvait fonctionner.
Ensemble nous repartîmes pour la forêt,
Celle d'Orléans, où, si vous vous promenez,
Vous trouverez, c'est sûr, la Margelle enchantée.