Bien que née en terre étrangère
Parce qu'issue du Missouri
Nous l'allons appeler "Bakère"
Comme on le prononce à Paris
D'ailleurs Joséphine est Française
Depuis mil neuf cent trente-sept
Que ça plaise ou que ça déplaise
Mes rimes seront bien plus chouettes
McDonald Frida Joséphine
Est un joli bébé métis
Aux ombrageuses origines
Qui naît en juin mil neuf cent-six
Son présumé père se sauve
Peu après son apparition
Mais contre quelque douce alcôve
Un autre père offre son nom
Naissent d'autres frères et sœurs
Que Joséphine en tant qu'aînée
Doit faire vivre à la sueur
De son front durant des années
Pour remédier à ce problème
Joséphine épouse Willy
On ne compte pas quand on aime
Surtout à treize ans et demi
Mais le mariage point ne dure
Lors, un divorce est prononcé
Willy ne la trouvait pas mûre
Bien que son fruit fut apprécié
Depuis qu'elle est toute gamine
Joséphine danse à ravir
Chante avec une voix divine
Et a l'art de faire sourire
On la présente à une troupe
Qui immédiatement l'enrôle
Et comme elle a le vent en poupe
On la retrouve au music-hall
C'est là-bas à Philadelphie
Loin de son Missouri natal
Avec un tout nouveau mari
Willy Baker, qu'elle s'installe
Mais Joséphine est entêtée
Elle veut danser à Broadway
Elle abandonne son foyer
Et laisse Willy stupéfait
Deux ans plus tard, le cœur allègre
Vers Paris vole nos prodiges
Pour assurer "La Revue-Nègre"
Que Donald Reagan codirige
Mais que vient faire ce Donald
Reagan dans ce lieu atypique ?
Ne pas confondre avec Ronald
Président de la République
Vêtue d'une simple couronne
De fausses bananes aux hanches
Elle danse le charleston
Riant des huées qu'elle déclenche
Remis de leur stupéfaction
Les Parisiens et Parisiennes
Applaudissent à l'unisson
La pétulante Américaine
Elle devient une égérie
Pour les cubistes qui adorent
Les formes, le style et l'esprit
De ses revues multicolores
Bientôt c'est aux "Folies-Bergères"
Que se produit la jeune star
Et pour pimenter l'atmosphère
Elle accompagne un léopard
Inutile que je précise
Que l'orchestre est terrorisé
Que les spectateurs se divisent
Entre couloirs et escaliers
Au cinéma elle s'essaye
Sans parole et sans mélodie
Mais bien que muet, ô merveille
Le "noir-et-blanc" la magnifie
Quand d'une voix charmante et belle
Elle chante "J'ai deux amours"
Les Français chantent avec elle
Sur leur "soixante-dix-huit tours"
Mais peu à peu on la délaisse
Aux U.S.A., car trop "Frenchie"
Et en France sa cote baisse
Car ses films sont un peu gauchis
Sur les planches du music-hall
En revanche elle est appréciée
Elle chante, danse, elle est drôle
Et ça plait au public français
Lors, en mil neuf cent trente-sept
Par amour de ce beau pays
Joséphine Baker accepte
D'être française pour la vie
Peu après quand la guerre éclate
Au Tout-Paris elle s'adonne
Mais sous ses airs de diplomate
Pour la République elle espionne
La guerre une fois terminée
Une fois dûment décorée
Joséphine veut un bébé
Mais elle accouche d'un mort-né
Avec Jo Bouillon qu'elle épouse
Elle achète une ample maison
Où le couple recueille douze
Enfants de tous les horizons
Peau blanche, peau jaune, peau brune
Sa dite "tribu arc-en-ciel"
Lui coûte en fait une fortune
Car nombreux est le personnel
Pour pouvoir payer ses factures
Elle doit faire des prouesses
Lors, elle part à l'aventure
Retenter sa chance aux U.S.
Mais l'Amérique à cette époque
Est en pleine ségrégation
Et bien entendu on se moque
De Joséphine et ses chansons
Fini le "Fox-trot" et le "Swing"
Le "Rock n'roll" est arrivé
Déçue, vers Martin Luther King
Elle tourne sa destinée
Avec lui au seuil de l'automne
De mil neuf cent soixante-trois
Elle marche sur Washington
Pour la liberté et l'emploi
Si la liberté s'interprète
L'emploi, lui, est réalité
Joséphine, criblée de dettes
Doit vendre sa propriété
Alors dame Bardot Brigitte
La rémunère avec chaleur
Mais l'hôtel est vendu trop vite
Au dixième de sa valeur
Joséphine à la soixantaine
Et ne sait plus où habiter
Jean-Claude Brialy, mécène
L'embauche dans son cabaret
Souvent, le regard dans le vague
Sur scène elle le remercie
Puis prend l'avion pour Copenhague
Chanter pour des anciens amis
Sa célèbre compatriote
La princesse de Monaco
En échange de quelques notes
Lui offre l'asile au château
Elle remonte sur la scène
De l'Olympia, et d'affilée
Avec Rainier III pour mécène
On lui fête son jubilé
Mais une attaque cérébrale
Vient interrompre son bonheur
Sur le chemin de l'hôpital
La pauvre Joséphine meurt
Parce qu'issue du Missouri
Nous l'allons appeler "Bakère"
Comme on le prononce à Paris
D'ailleurs Joséphine est Française
Depuis mil neuf cent trente-sept
Que ça plaise ou que ça déplaise
Mes rimes seront bien plus chouettes
McDonald Frida Joséphine
Est un joli bébé métis
Aux ombrageuses origines
Qui naît en juin mil neuf cent-six
Son présumé père se sauve
Peu après son apparition
Mais contre quelque douce alcôve
Un autre père offre son nom
Naissent d'autres frères et sœurs
Que Joséphine en tant qu'aînée
Doit faire vivre à la sueur
De son front durant des années
Pour remédier à ce problème
Joséphine épouse Willy
On ne compte pas quand on aime
Surtout à treize ans et demi
Mais le mariage point ne dure
Lors, un divorce est prononcé
Willy ne la trouvait pas mûre
Bien que son fruit fut apprécié
Depuis qu'elle est toute gamine
Joséphine danse à ravir
Chante avec une voix divine
Et a l'art de faire sourire
On la présente à une troupe
Qui immédiatement l'enrôle
Et comme elle a le vent en poupe
On la retrouve au music-hall
C'est là-bas à Philadelphie
Loin de son Missouri natal
Avec un tout nouveau mari
Willy Baker, qu'elle s'installe
Mais Joséphine est entêtée
Elle veut danser à Broadway
Elle abandonne son foyer
Et laisse Willy stupéfait
Deux ans plus tard, le cœur allègre
Vers Paris vole nos prodiges
Pour assurer "La Revue-Nègre"
Que Donald Reagan codirige
Mais que vient faire ce Donald
Reagan dans ce lieu atypique ?
Ne pas confondre avec Ronald
Président de la République
Vêtue d'une simple couronne
De fausses bananes aux hanches
Elle danse le charleston
Riant des huées qu'elle déclenche
Remis de leur stupéfaction
Les Parisiens et Parisiennes
Applaudissent à l'unisson
La pétulante Américaine
Elle devient une égérie
Pour les cubistes qui adorent
Les formes, le style et l'esprit
De ses revues multicolores
Bientôt c'est aux "Folies-Bergères"
Que se produit la jeune star
Et pour pimenter l'atmosphère
Elle accompagne un léopard
Inutile que je précise
Que l'orchestre est terrorisé
Que les spectateurs se divisent
Entre couloirs et escaliers
Au cinéma elle s'essaye
Sans parole et sans mélodie
Mais bien que muet, ô merveille
Le "noir-et-blanc" la magnifie
Quand d'une voix charmante et belle
Elle chante "J'ai deux amours"
Les Français chantent avec elle
Sur leur "soixante-dix-huit tours"
Mais peu à peu on la délaisse
Aux U.S.A., car trop "Frenchie"
Et en France sa cote baisse
Car ses films sont un peu gauchis
Sur les planches du music-hall
En revanche elle est appréciée
Elle chante, danse, elle est drôle
Et ça plait au public français
Lors, en mil neuf cent trente-sept
Par amour de ce beau pays
Joséphine Baker accepte
D'être française pour la vie
Peu après quand la guerre éclate
Au Tout-Paris elle s'adonne
Mais sous ses airs de diplomate
Pour la République elle espionne
La guerre une fois terminée
Une fois dûment décorée
Joséphine veut un bébé
Mais elle accouche d'un mort-né
Avec Jo Bouillon qu'elle épouse
Elle achète une ample maison
Où le couple recueille douze
Enfants de tous les horizons
Peau blanche, peau jaune, peau brune
Sa dite "tribu arc-en-ciel"
Lui coûte en fait une fortune
Car nombreux est le personnel
Pour pouvoir payer ses factures
Elle doit faire des prouesses
Lors, elle part à l'aventure
Retenter sa chance aux U.S.
Mais l'Amérique à cette époque
Est en pleine ségrégation
Et bien entendu on se moque
De Joséphine et ses chansons
Fini le "Fox-trot" et le "Swing"
Le "Rock n'roll" est arrivé
Déçue, vers Martin Luther King
Elle tourne sa destinée
Avec lui au seuil de l'automne
De mil neuf cent soixante-trois
Elle marche sur Washington
Pour la liberté et l'emploi
Si la liberté s'interprète
L'emploi, lui, est réalité
Joséphine, criblée de dettes
Doit vendre sa propriété
Alors dame Bardot Brigitte
La rémunère avec chaleur
Mais l'hôtel est vendu trop vite
Au dixième de sa valeur
Joséphine à la soixantaine
Et ne sait plus où habiter
Jean-Claude Brialy, mécène
L'embauche dans son cabaret
Souvent, le regard dans le vague
Sur scène elle le remercie
Puis prend l'avion pour Copenhague
Chanter pour des anciens amis
Sa célèbre compatriote
La princesse de Monaco
En échange de quelques notes
Lui offre l'asile au château
Elle remonte sur la scène
De l'Olympia, et d'affilée
Avec Rainier III pour mécène
On lui fête son jubilé
Mais une attaque cérébrale
Vient interrompre son bonheur
Sur le chemin de l'hôpital
La pauvre Joséphine meurt
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