JE M’EN IRAI
Je m’en irai au bruit absent,
Ou brutalement, c’est selon.
On se le dit et on se ment,
Mais le temps n’est jamais si long :
Il nous rattrape en ricanant.
J’ai posé des cailloux dorés
Sur le sable blanc. Dans un an,
Ou deux, on peut le supposer,
J’aurai dessiné le mot fin
Au bas de mon dernier poème,
Et remisé en son écrin
La pierre de vie de mon baptême.
Les étoiles s’allumeront au soir
En déchirant le bleu des cieux,
Et dans le parc des balançoires
Frissonneront en petits vieux
Qui se rappellent les rires passés,
Les étreintes, les coups de folie…
Et puis la vie est repassée,
A tout rangé, tout bien poli,
Rigoriste et normalisée.
Le corps rigide et accompli,
Sans plus de liesse, sans s’amuser,
S’est pris de béguin pour son lit.
Ma vie au mieux je l’ai meublée
Avec des mots et des soupirs.
J’étais brindille au champ de blé,
Je fus métèque du Bas Empire.
Mais dans la foule des oubliés,
J’ai rencontré des saltimbanques.
Ils m’ont fait rire à m’en plier
Au Fandango de Salamanque.
Pour moi des violettes ont chanté
Des chansons tristes et des paillardes
Qui font frémir, épouvantées,
Les âmes impies mais qui se fardent.
Les anciens sonneurs de tocsin
Sont devenus lanceurs d’alertes.
Il est temps d’arrêter enfin
Le compte des oublis et des pertes.
Partir ? Qu’importe d’être parti
Si les vagues aux plages de La Panne
Roulent le sable en Paradis,
Et si le rhum de La Havane
Continue à ensoleiller
Les grandes filles à la peau brune,
Si longues et au pas échassier,
Qui font briller les clairs de lune.
Si je m’en vais, c’est libéré,
Avec un sac de poésie,
Pour retrouver Léo Ferré
Et la romance du vieux Paris.
Je m’en irai au bruit absent,
Ou brutalement, c’est selon.
On se le dit et on se ment,
Mais le temps n’est jamais si long :
Il nous rattrape en ricanant.
J’ai posé des cailloux dorés
Sur le sable blanc. Dans un an,
Ou deux, on peut le supposer,
J’aurai dessiné le mot fin
Au bas de mon dernier poème,
Et remisé en son écrin
La pierre de vie de mon baptême.
Les étoiles s’allumeront au soir
En déchirant le bleu des cieux,
Et dans le parc des balançoires
Frissonneront en petits vieux
Qui se rappellent les rires passés,
Les étreintes, les coups de folie…
Et puis la vie est repassée,
A tout rangé, tout bien poli,
Rigoriste et normalisée.
Le corps rigide et accompli,
Sans plus de liesse, sans s’amuser,
S’est pris de béguin pour son lit.
Ma vie au mieux je l’ai meublée
Avec des mots et des soupirs.
J’étais brindille au champ de blé,
Je fus métèque du Bas Empire.
Mais dans la foule des oubliés,
J’ai rencontré des saltimbanques.
Ils m’ont fait rire à m’en plier
Au Fandango de Salamanque.
Pour moi des violettes ont chanté
Des chansons tristes et des paillardes
Qui font frémir, épouvantées,
Les âmes impies mais qui se fardent.
Les anciens sonneurs de tocsin
Sont devenus lanceurs d’alertes.
Il est temps d’arrêter enfin
Le compte des oublis et des pertes.
Partir ? Qu’importe d’être parti
Si les vagues aux plages de La Panne
Roulent le sable en Paradis,
Et si le rhum de La Havane
Continue à ensoleiller
Les grandes filles à la peau brune,
Si longues et au pas échassier,
Qui font briller les clairs de lune.
Si je m’en vais, c’est libéré,
Avec un sac de poésie,
Pour retrouver Léo Ferré
Et la romance du vieux Paris.