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Je me désaltère à la rosée des jours

rivière

Maître Poète
#1
Je me désaltère à la rosée des jours

Le Soleil se lève et danse
dessus les plaines, et les océans,
je me désaltère à la rosée des jours,
les blés tanguent sous les parois du souffle,

au loin, les forêts nomades errent sans boussole
parmi les lacs et les étangs du monde,
les clématites chuchotent aux ruisseaux
les armoiries de ta douceur.

Ma Muse, ma Bien-Aimée,
enivre-moi des strophes de ta Grâce,
les oiseaux gravent ton nom de baptême
dessus les sentes, dessus les routes, et les villes,

dessus le châle des ciels d’azur,
et psalmodient à tout instant,
à tous les habitants de la terre,
des odes de tendresse, et l’île d’or de ta Lumière.

Les faons écoutent, attentifs,
le sang des sources,
et s’abritent
en l’anse des jardins,

la clameur des saules invoque maintenant
le zénith,
et
les perles de vie.

A vous qui vous voulez m’imposer vos lois,
sachez que je n’admets qu’un édit,
celui de l’Amour,
tout le reste m’indiffère,

car je ne peux pas vivre
sans respirer les parfums de ta chair,
sans sentir la géographie de tes formes,
et la bonté de ton âme.

Ma Fée, pétris-moi de la marée de ta délicatesse,
des lueurs de ta présence,
je te l’ordonne, et régente à jamais
l’éphéméride de mes seins !

Sophie Rivière