Duo Llumierelive et JP de Lille
J’appréhende de m’éveiller de mots incertains
Qui s’évanouiraient sur page translucide,
Les jets d’inspiration évanouis et éteints
Se refuseraient à mon âme invalide,
Pierrot n'a plus de plume et il se désespère
Eclipse d’exaltation, gouffre de déceptions,
La source s'est tarie, ni encre ni lumière
Il se retrouve seul sans rime ni raison,
Je puise dans les tourbillons de mes rêveries
En m’accoudant sur l’écritoire de mes pensées,
J’espère en vain le subside de quelque élégie
Or mes doigts engourdis refusent à se dompter,
Manque de souffle, absence d'inspiration
Comme ce monde gris engoncé dans sa nuit,
Défaut de sentiment et de motivation
Ni blanche ni noire, hélas nulle magie !
Mes mots embrumés de couleurs grivelées
Se fourvoient en estampes affadies et ternies,
Dans les ruelles de mes écrits désenchantés
Les métaphores et désinences se courbent d’agonie,
Blanche cette page, je voulais la garder
Vierge de facéties, de vers de mirliton,
Poussé par l'amitié, m'en fus la déflorer
En commettant ces lignes dépourvues de raison,
Les rimes se meurent et s’échouent en lambeaux
Sur les rives décolorées et taries de ma perception,
La prosodie revêtue de blafards oripeaux
Se réfute aux rythmes des versifications,
Si vous voyez monter une fumée blanche
Amis, ne vous bercez pas d'illusion !
Ce n'est que ma dernière manche
Et l'embrasement de mes ultimes brouillons,
En rayonnement diffus de halos décolorés
Mon crayon paresse sur feuillet sans émoi,
La quintessence de ma muse se cloître en déprimée
Mais je sais que bientôt elle reprendra ses éclats,
Blanche… un si joli nom si ce n'est d’une page,
Poètes, je vous lègue mes feuilles par milliers
Vous sachant le talent pour en faire bon usage
Mais vous emprunte Blanche… si vous le permettez…